Le PIB français a cru au troisième trimestre 2015 de 0,3%, a annoncé vendredi 20 novembre dernier l'Insee. L'objectif du gouvernement sur l'année est donc déjà atteint.
La France a enregistré une hausse de 0,3% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, a annoncé vendredi 20 novembre dernier l'Insee dans une première estimation pour cette période. Au premier trimestre, la France avait réussi une performance, avec 0,8% de croissance. Au deuxième trimestre, c'était la soupe à la grimace, avec une croissance nulle. Là, aux trois quarts de l'année, l'acquis de croissance est donc de 1,1% du PIB, quand le gouvernement avait parié sur 1%. Le dernier trimestre ne sera donc que du bonus.
"Ce chiffre de 0,3% indique que la croissance pour 2015 sera au minimum de 1,1%", a réagi auprès de l'AFP Michel Sapin, ministre du Budget. "C'est ce qu'on appelle dans notre jargon l'acquis de croissance. C'est un résultat supérieur à l'hypothèse de 1% sur laquelle nous avons construit le budget, ce qui est une bonne chose. Je souhaitais fixer des hypothèses pouvant être dépassées par la réalité plutôt que des objectifs à chaque fois remis en cause par les résultats, comme nous l'avons trop connu par le passé", a-t-il ajouté.
"Nous sommes sortis de cette trop longue période de croissance extrêmement faible"
"1,1%, c'est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans", assure Michel Sapin, qui se félicité donc d'être "sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible, extrêmement poussive, et nous sommes entrés dans une nouvelle phase." "Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l'année prochaine. Notre hypothèse, vous le savez, est de 1,5%. Elle est rendue d'autant plus crédible que nous avons ce chiffre de croissance cette année."
L'investissement des entreprises, moteur attendu d'une reprise économique durable, a légèrement accéléré au troisième trimestre, à +0,7% contre +0,5% au deuxième trimestre (ce chiffre a été révisé par l'Insee). Les dépenses de consommation des ménages, qui contribuent traditionnellement en France à la solidité de l'activité, se sont pour leur part redressées (+0,3% après 0% au 2T), tirées par les dépenses globales d'énergie qui ont rebondi (+1,6% après -2,1% au deuxième trimestre), précise l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.
Le commerce extérieur en repli
Le commerce extérieur a pour sa part contribué négativement à l'évolution du PIB (-0,7% après +0,4 point au 2T). Les exportations se sont repliées (-0,6% après +1,9%), plombées en particulier par celles des matériels de transport, tandis que les importations ont accéléré (+1,7% après +0,5%), notamment en hydrocarbures. La production de biens et services s'est redressée (+0,4%) après avoir été stable au deuxième trimestre. "L'activité continue de baisser dans la construction", secteur à la peine, précise l'Insee.
L'autre bonne nouvelle, c'est l'emploi : après un pic à l'été, l'économie française a continué de créer des emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand (+14.900, +0,1%), tirée par les services et l'intérim, selon une estimation de l'Insee publiée vendredi. Cette deuxième hausse consécutive permet à l'emploi marchand de repasser dans le vert sur un an, avec 49.200 créations de postes (+0,3%).
Source : leJDD.fr 24-11-2015