Comment redresser PSA Peugeot Citroën ? Le nouveau président du directoire du groupe automobile, Carlos Tavarès, dévoilait lundi 14 avril au matin son nouveau plan stratégique. «Avec ce plan Back in the race, j'ai pour ambition d'accélérer le redressement du groupe en canalisant tout le potentiel créatif des équipes pour que nous retrouvions rapidement le chemin de la rentabilité», explique-t-il dans un communiqué.

Une autre de ses priorités est d'accélérer «la modernisation de ses usines», «tout en poursuivant la réduction des coûts et des stocks». «Le groupe doit développer une véritable culture du résultat et une approche mondiale pour pouvoir accélérer son retour à la rentabilité», ajoute le communiqué. PSA a encore essuyé en 2013 une perte nette de 2,3 milliards d'euros, après 5 milliards en 2012.

Marques. L'amélioration de la situation du numéro un français de l'automobile passera par le renforcement de ses marques Peugeot et Citroën, ainsi que par le développement de la gamme DS de Citroën en tant que «marque premium à part entière». PSA veut mieux les positionner afin qu'elles ne se fassent plus concurrence et vendre ses véhicules à un meilleur prix. Peugeot restera une marque généraliste mais «haut de gamme» tandis que Citroën sera plus «abordable». Le groupe compte aussi ramener le nombre de ses modèles de 45 cette année à 38 d'ici 2016, puis 26 d'ici 2020, afin d'«assurer une meilleure couverture de marché et une rentabilité renforcée en ciblant les segments les plus rentables».

Résultats financiers. Carlos Tavares, parle d'un véritable changement de mentalité. «La culture du profit va être un point sur lequel nous allons nous concentrer», a-t-il promis lors d'une conférence d'analystes, ajoutant que, pour lui, «le "cash" est roi». Le plan "Back in the race" doit permettre à PSA de dégager un flux de trésorerie opérationnel «au plus tard d'ici à 2016» et de cumuler deux milliards d'euros entre cette date et 2018. Le constructeur automobile français vise aussi une «marge opérationnelle de 2%» pour sa division automobile, à la peine, d'ici 2018, «avec un objectif de 5% lors du prochain plan à moyen terme, 2019-2023», selon le  communiqué.

Marchés. Pour mieux piloter son développement dans le monde, PSA va s'organiser en interne autour de six grandes régions.

Le groupe, qui va bientôt voir entrer à son capital l'Etat français et le constructeur automobile chinois Dongfeng, veut surtout accélérer sa croissance en Chine et dans les pays d'Asie du Sud-Est. Il veut aussi redresser la situation en Amérique latine et la Russie, régions où il est présent mais perd de l'argent, «avec l'objectif d'être rentable dans les deux zones d'ici trois ans». L'Afrique et le bassin méditerranéen constituent aussi deux zones où le groupe compte se renforcer.

France. En échange de la signature par les syndicats d'un accord de compétitivité, PSA s'est engagé à ne pas fermer d'usine d'ici 2016, hormis Aulnay-sous-Bois. Mais il compte «redimensionner et moderniser les capacités industrielles françaises», tout en augmentant leur taux d'utilisation. Les investissements et la recherche et développement seront à l'avenir plus efficients, a aussi promis Carlos Tavarès. PSA compte développer une chaîne de traction 4x4 et s'appuyer sur son offre dans les moteurs hybrides.

Un plan sans beaucoup d'originalité car se donner pour objectif une marge opérationnelle de 2% à court terme puis 5% à moyen terme c'est ce qu'ont fait les PDG de PSA qui se sont succédé depuis 20 ans sans d'ailleurs y parvenir.  Avoir attendu une perte de plus de 7 milliards d'euros pour serrer les boulons de l'entreprise est manifestement une faute. Quant au nombre de modèles  (45 modèles de "base" cette année), qui l'a donc laissé dériver à ce point ? On a véritablement l'impression que l'entreprise a été privé de "chef" depuis longtemps !.. En tous cas la bourse ne s'y est pas trompée : l'action PSA a perdu près de 7% dès l'annonce du plan de sauvetage. 

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