Vendredi 26 juillet, le ministre de l'Intérieur tunisien a accusé un salafiste d'avoir assassiné l'opposant politique Mohamed Brahmi. Une intervention qui ne devrait pas suffire à calmer une population de plus en plus hostile au gouvernement islamiste.
Le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes du mouvement Ennahda, a tenté de préciser les circonstances de la mort de Mohamed Brahmi, figure de l'opposition nationaliste de gauche, abattu de quatorze balles de neuf millimètres. Face à la presse, le ministre de l'intérieur Lofti Ben Jeddou (photo) a désigné un coupable : "Les premiers éléments de l'enquête ont montré l'implication de Boubaker Hakim, un élément salafiste extrémiste". De plus, "l'arme utilisée pour abattre Mohamed Brahmi est la même qui a servi à tuer Chokri Belaid", un autre opposant assassiné il y a six mois.
Ces explications sont loin de satisfaire les opposants au gouvernement, qui l'accusent d'être responsable de la mort d'un de leurs leaders. Dans les rues de Tunis, les manifestants ont notamment qualifié le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, d'"assassin". Le chef de Nidaa Tounes, principal parti d'opposition, a ajouté que "si ce gouvernement avait dévoilé l'identité des commanditaires et des tueurs de Chokri Belaïd, nous n'en serions pas là", sous-entendant que la mort de Mohamed Brahmi aurait ainsi pu être évitée.
En cette journée de deuil national et de grève générale, la peur d'une crise politique est perceptible. En février, le meurtre de Chokri Belaïd avait ouvert une période d'instabilité, qui pourrait avoir lieu à nouveau : dans de nombreuses villes du pays, la grève lancée à l'appel du principal syndicat, l'UGTT, a été très suivie, signe d'un mécontentement populaire grandissant.
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