Le sondage tombé dimanche 3 novembre dernier a de quoi, donner des insomnies à l’exécutif et en tout premier lieu à François Hollande !.. En effet 91 % des Français interrogés réclament un changement « profond et rapide ». Cela signifie, en clair, qu’ils n’ont pas perçu le changement annoncé par François Hollande lors de son élection il y a bientôt 18 mois. Rappelons-nous du slogan « Le Changement c’est demain !.. » Pire encore, le seul changement que perçoivent les Français est en leur défaveur : impôts qui augmentent, pouvoir d’achat qui baisse, chômage qui continue à progresser.

Face à cet état de fait la réponse de Hollande et de son Premier Ministre est toujours la même : nous avons un cap, nous allons le conserver, nous voyons d’ailleurs la reprise arriver !.. Persuadés qu’ils sont tous les deux que lorsque les indicateurs économiques se seront améliorés alors ils seront sortis d’affaire…

Malheureusement, ces derniers jours, et plus particulièrement depuis l’affaire « Leonarda » et celle de l’écotaxe, depuis que les reculades sont devenues des méthodes de gouvernement, les Français n’y croient plus du tout. Ils ne croient plus qu’un tel président, sans autorité avec des ministres qui jouent chacun pour soi sont capable de sortir la France de la crise dans des délais raisonnables..

Alors Hollande doit maintenait décider. Il n’y a pas trente six solutions il n’y en a que trois :

1/ Attendre que la reprise arrive et tire la France vers le haut

C’est en gros l’hypothèse qui a été choisie jusqu’à ce jour. Si les économies de l’Europe du nord et des Etats-Unis repartent alors la croissance de la France va revenir, le chômage va baisser et la cote du Président va remonter ainsi que le moral des Français. Malheureusement nous ne sommes toujours pas dans cette situation là et il est fort probable que lorsque nous y serons la cote de popularité de François hollande ne remonte pas pour autant…

2/ Effectuer un remaniement ministériel

Provoquer un choc serait peut être un moyen d’indiquer clairement aux Français que le Président les a compris et qu’il veut repartir sur des nouvelles bases. Mais pour cela il faut un remaniement sérieux et profond, pas un petit replâtrage qui ne servirait à rien. Il faut faire entrer au gouvernement des grosses pointures, changer de Premier Ministre, resserrer le gouvernement et surtout changer de politique.

Mais on voit très bien les risques que cela comporte. Le Premier Ministre ne pourrait être que Manuel Valls, ou martine Aubry ou, à la rigueur, Laurent Fabius. Les nouveaux ministères seraient occupés par des Bertrand Delanoë, Gérard Collomb et…Ségolène Royal, … Et puis que faire des encombrants écologistes et du Parti radical de gauche dont on aura besoin lors des prochaines élections ? Un véritable casse-tête pour le Président.

3/ Dissoudre l’Assemblée Nationale

C’est la troisième et dernière hypothèse. Très risquée elle aussi car rien assure la majorité au pouvoir qu’elle se retrouvera majoritaire après des élections législatives dans un tel climat. Mais, l’apparition d’un nouveau centre avec l’alliance Borloo-Bayrou, la poussée du front National et la cacophonie au sein de l’UMP sont autant de facteurs qui permettent de penser que l’hypothèse de la dissolution n’est pas aussi suicidaire qu’elle y parait à première vue.

Mais dans tous les cas il faut que François Hollande décide. Et, à mon avis il ne dispose pas de beaucoup de temps pour le faire car au « ras le bol » fiscal du mois d’août a succédé un « ras le bol » tout court qui risque de devenir dangereux.

Jean Pierre Echavidre

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