Lui qui avait promis une refondation de l’école et qui, sur des points encore mineurs tels que les rythmes scolaires, a réussi à se fâcher avec une bonne partie des enseignants ou des parents d’élèves, est devenu un peu plus prudent. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a confirmé lundi 22 avril que la « morale laïque » serait enseignée à partir de 2015, au moins une heure par semaine en primaire et au collège, et 18 heures par an au lycée. A ce rythme là la refondation de l’école, dont on avait pourtant un besoin urgent, n’est pas pour demain !...

A partir de 2015, les élèves de primaire et collège auront au moins une heure par semaine un cours de morale laïque. Au lycée, elle sera enseignée 18 heures par an. C'est ce qu'a annoncé lundi 22 avril le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon après la remise du rapport, commandé en octobre 2012,  et rédigé par Alain Bergounioux, historien et inspecteur général de l'Education nationale, Laurence Loeffel, professeur de philosophie de l'éducation à l'université de Lille-3 et Rémy Schwartz, conseiller d'Etat.

Reste au Conseil national des programmes de définir sa mise en oeuvre. "Il y aura bien un enseignement dédié", au sens où les élèves ne feront "que ça pendant une heure", mais ce ne sera "pas une discipline", au sens où il n'y aura pas de Capes ni d'agrégation spécifique, comme il y a des concours pour devenir professeur de maths ou d'anglais, a précisé le ministre, lui-même agrégé de philosophie.

"Tous les professeurs seront formés"

En primaire, cet enseignement sera dispensé par les professeurs des écoles, comme les autres matières. Dans le secondaire, il pourrait passer par des "travaux interdisciplinaires", a-t-il dit. "Tous les professeurs seront formés à pouvoir assurer" cet enseignement, et ceux qui le choisiront le feront, a assuré Vincent Peillon. Le ministre souhaite que ce ne soit pas "la chasse gardée" des philosophes et des historiens. "Quelle que soit la forme, cela doit être évalué", a-t-il aussi préconisé. Cela pourrait selon lui passer par une "forme de contrôle continu au bac".

"La morale laïque, c'est le contraire de la raison d'Etat", "chaque citoyen doit construire librement son jugement", a souligné Vincent Peillon. C'est aussi "le respect de toutes les convictions, de toutes les croyances". Et le ministre de conclure : "Une société démocratique ne peut pas vivre uniquement" dans "la peur du gendarme", mais avec ce "qui vient de l'intérieur, ce que nous portons nous-mêmes, ça s'appelle la morale".

Contrairement à la réforme des rythmes scolaires, l'enseignement de la morale laïque devrait mettre plus de temps à être mis en place. "Ce devrait être dans les programmes à la rentrée 2015", a indiqué Vincent Peillon. "On ne peut pas faire plus vite", a-t-il fait valoir. "Ce n'est pas la morale du ministre", mais un enseignement qui sera précisé par le Conseil supérieur des programmes, indépendant.

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