Devant cette machine à gagner qu’est l’Espagne, une équipe de France est spécialiste dans l’art de rater la dernière marche. En quinze finales de coupe d’Europe, les clubs français en ont perdu treize. Ce soir, devant tous les médaillés d’or de football Los Angeles 1984 la seule fois où l’équipe de France avait ramené quelque chose des Jeux, dans un parc des Princes, en fusion, qui affiche un tifo géant « Décrochez l’or » à l’entrée des joueurs, les « fous » de Thierry Henry veulent vaincre le signe indien. Avec une raison d’espérer tout de même. En 2021, lors de la finale de football des JO, l’Espagne a perdu contre le Brésil au terme de la prolongation (2-1). Et si cette Roja olympique était le maillon faible des équipes de football espagnoles ?
Le scénario qui semble s’écrire est plutôt du genre mauvais film. Au premier but « casquette » d’Enzo Millot, (11e) due à une erreur du gardien espagnol, Arnau Tenas, le troisième portier du PSG, les Espagnols répondent vite par le joueur du Barça Fermin Lopes suite à une autre grosse bourde défensive. La base arrière décidément le maillon faible de ce France Olympique puisque ce même Lopes enfonce le clou (25e) face à des défenseurs incroyablement passifs. Trois minutes plus tard, c’est Baena sur coup franc qui triple la mise. Trois tirs, trois buts encaissés. Ce qu’on appelle une climatisation. En fin de première période, les Français retrouvent l’intensité qui leur avait permis d’ouvrir le score. Mais les Espagnols ont une défense. Eux.
Avec deux buts de retard à la pause, on peste devant pareil sabordage. À quoi bon, alors qu’on joue à la maison, donner si peu alors qu’on reçoit tant d’amour. Pourquoi la défense qui n’avait encaissé qu’un but en 450 minutes a attendu la finale pour son opération portes ouvertes. En deuxième mi-temps, les Français manquent de réalisme. Mais le cœur y est. Les Espagnols se recroquevillent en défense. Alors que la pluie s’abat sur le Parc des Princes, Maghnes Akliouche, sur coup franc ramène un peu d’espoir (2-3). Il reste un quart d’heure à jouer. Le moment de se sortir les tripes dans une cocotte-minute assourdissante. Les Espagnols retrouvent le tiki-taka (passe à dix) pour gagner du temps. Sur un corner, Turrientes ceinture Kalimuendo. Penalty. Jean-Philippe Mateta égalise : 3 partout, balle au centre.
Lors des prolongations, la maîtrise tactique espagnole prend le dessus sur la bonne volonté française. Camelo redonne l’avantage à l’Espagne (100e). Tout est à refaire. Comme ils l’ont fait depuis la demi-heure de jeu, les Français vont devoir courir après le score et pousser pour revenir. En vain. Camelo double la mise. 5-3 : triste épilogue. L’Espagne devient championne olympique de football.
On est triste pour le général » Alexandre Lacazette, le vieux grognard si valeureux, sortie à l’heure de jeu Michael Olise, la pépite. Mais, on a surtout de la peine pour Thierry Henry. A 46 ans, Thierry la légende du football français un palmarès unique (une Coupe du monde (1998), un Euro (2000), une Ligue des champions (2009), des titres de champion de France (Monaco), d’Angleterre (Arsenal), d’Espagne (FC Barcelone) avait accepté un défi pas si simple et semé de chausse-trappes.
Jeux à la maison obligent, la France se rêvait un casting 5 étoiles avec Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Raphaël Varane, ou Olivier Giroud. Mais c’était sans compter l’intransigeance des clubs y compris français, qui n’ont pas obligation de libérer leurs joueurs pour le tournoi olympique.
Source : ParisMatch.com 09-08-2024
Photo : Philippe PETIT
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