Le président américain a présenté, lundi 22 février, un texte de compromis censé apaiser les craintes des républicains.Il y a désormais trois plans de réforme de la santé sur la table à Washington.
Jusqu'à présent deux projets détaillés avaient été concoctés. L'un par la Chambre des représentants, l'autre par le Sénat. La plus grande incertitude règne sur la capacité du Congrès à surmonter, d'une part, les obstacles de procédure érigés par la minorité républicaine et, d'autre part, les doutes d'une poignée de démocrates centristes, pour faire adopter un compromis entre ces trois alternatives.
En dépit d'une opinion publique sceptique qui préférerait que Washington s'occupe de relancer l'emploi, le président américain cherche à sauver son projet fétiche. Il organise un sommet entre leaders démocrates et républicains jeudi dans l'espoir de forcer ces derniers à abandonner leur opposition de principe à tous les projets élaborés à ce jour.
Surtaxe sur l'industrie pharmaceutique
La version de réforme avancée par la Maison-Blanche ressemble plus à celle votée par le Sénat qu'à celle de la Chambre. Son coût total est évalué à 950 milliards de dollars sur 10 ans. Elle vise à assurer 31 millions d'Américains aujourd'hui dépourvus de couverture. Son financement repose sur une augmentation des cotisations des plus riches au programme Medicare qui couvre déjà les retraités. Obama fait un geste en faveur des syndicats : il offre de réduire la taxe envisagée par le Sénat sur les couvertures les plus généreuses payées par les entreprises où la main-d'œuvre est obligée d'être membre d'un syndicat. À ce jour cet avantage en nature n'est pas taxé.
L'industrie pharmaceutique se verrait imposer une surtaxe de 10 milliards de dollars sur une période de 10 ans. Les fabricants d'équipements médicaux se verraient prélever 20 milliards de dollars.
Le plus gros prélèvement frappe les compagnies privées d'assurance-maladie. Elles devraient contribuer à hauteur de 67 milliards de dollars. Elles n'auraient plus le droit de refuser d'assurer les personnes malades ou à haut risque.
Les entreprises de plus de 50 employés se verraient imposer des amendes si elles n'offrent pas une assurance à leur personnel. Il deviendrait obligatoire pour les Américains de trouver une couverture d'assurance-maladie. Les personnes aux revenus les plus modestes percevront des aides. Pour inciter les assureurs à se faire concurrence des plates-formes comparatives sur Internet au niveau des États seraient mises en place. Les hausses de primes jugées trop fortes pourraient être bloquées par l'État.
Source : lefigaro.fr 22-02-2010