Manifestations en fin de semaine, appel au boycott lundi 18 janvier pour la rentrée de la cour d’appel, le ton monte chez les magistrats.
Epliogue d’une semaine d’effervescence dans les milieux judiciaires, l’avocat général Philippe Bilger a critiqué sévèrement, samedi dans une interview au Monde, les "nominations politiques" dans la haute magistrature, qui découlent d’un système de "réseaux" et de "connivence". "Nous sommes devant ces nominations comme des vaches regardant passer un train. Des spectateurs impuissants, navrés ou heureux", déclare le magistrat de la cour d‘appel de Paris qui, à 66 ans, revendique autant sa liberté de parole que sa sensibilité d’homme de droite.
Dans cette interview, Philippe Bilger pointe également les "amitiés proclamées", comme celle entre Nicolas Sarkozy et le procureur Philippe Courroye, qui nuisent, selon lui, à l’image d’impartialité de la justice. Enfin, il qualifie l’arrivée de sa collègue Maryvonne Caillibotte, 45 ans, au poste stratégique de directrice des affaires criminelles et des grâces, de "pure nomination politique" qui "ne crée pas de consensus". Ambiance…
Michèle Alliot-Marie défend ses projets
Ces propos sévères interviennent après le discours très critique sur les projets gouvernementaux tenu par le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, jeudi, devant François Fillon et Michèle Alliot-Marie. Le même jour, une manifestation de magistrats et d‘avocats se déroulait au Palais de justice de Paris pour protester contre la suppression annoncée du juge d’instruction et la concentration des pouvoirs entre les mains du parquet. Et les syndicats appellent à boycotter l’audience de rentrée de la cour d‘appel de Paris, prévue lundi.
La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a défendu ses projets vendredi, sur France Info. "Je veux faire une réforme globale de la procédure pénale, qui donne davantage de droits à la défense, qui donne beaucoup plus de droits à la victime, et qui garantisse une procédure qui soit totalement impartiale et totalementéquitable pour tous", a-telle assuré. Mais pour l’ancien président de la commission Outreau, le député (PS) André Vallini, "une occasion a été ratée. En voulant supprimer le juge d’instruction, après avoir imposé la carte judiciaire, et Rachida Dati à la Chancellerie, la justice risque d’être l’échec majeur du quinquennat de Nicolas Sarkozy". Le juge antiterroriste Gilbert Thiel, ironique, assure, quant à lui que dans la magistrature, "tout temps passé à travailler est perdu pour la carrière".
Source : lejdd.fr 18-01-2010
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