"Cette polémique est totalement ridicule (...) Je n'écarte aucune piste." Brice Hortefeux se réserve le droit de recourir à la justice après la controverse provoquée par ses propos tenus au campus UMP de Seignosse dans les Landes et dont la vidéo a été diffusée jeudi après-midi sur lemonde.fr. Dans le document vidéo, pas toujours audible, l'ambiance est décontractée. En compagnie de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, on voit le ministre de l'Intérieur poser la main sur l'épaule d'un jeune militant appelé Amin.

Brice Hortefeux a livré sa version de cette scène jeudi soir sur France Info . Il s'est défendu de tout propos raciste. "Je venais de faire, je ne sais pas, 40, 50, 60 photos notamment avec la délégation auvergnate, l'Auvergne qui est ma région d'origine (...). J'étais en retard. Je me dépêchais pour partir vers la sortie lorsque j'ai été interrompu par un autre groupe, un jeune, qui me demande de faire une photo, ce que je fais bien volontiers. Là-dessus, il y a des blagues qui surgissent précisément sur l'Auvergne, le fait notamment que je parlais auvergnat. Venant de quitter les Auvergnats, j'ai dit : Il y en a un, ça va, mais c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes, parce que j'étais pas décidé à ne pas recommencer à reprendre des photos", a-t-il expliqué.

Le locataire de la place Beauvau a martelé qu'il ne faisait "référence (...) à aucune origine ethnique supposée d'un jeune militant". Interrogé sur sa phrase selon laquelle le garçon d'origine arabe et habitant en Auvergne ne "correspond pas du tout au prototype", Brice Hortefeux a juré qu'il s'agissait du prototype auvergnat 'petit et râblé' auquel il faisait allusion. "Ni ce jeune ni moi ne correspondons à ces critères", a-t-il précisé.

Le militant UMP présent a confirmé cette version : "Ça a été entièrement sorti du contexte. Mon secrétaire départemental blaguait avec le ministre parce qu'il parle auvergnat, et c'est de là que c'est parti", a-t-il raconté sur lemonde.fr. Et de poursuivre : "C'est honteux. Je suis arabe mais il m'a tout à fait respecté, ce n'était pas du tout mal placé. Et je ne considère pas que c'est un dérapage." Sur le site web du quotidien Sud-Ouest , le militant a aussi mis en cause "une légère coupure dans la vidéo qui a été très bien faite". "Cette polémique est totalement démesurée par rapport à la réalité", a-t-il conclu.



Source : lepoint.fr  11-09-2009