À la campagne, les feuilles commencent à roussir, les châtaignes avancent les pointes de leurs bogues, la buée nappe les vitres : les petits matins sentent l'automne, alors que l'été se poursuit dans l'après-midi. Et les voitures envahissent les chemins creux… N'y manque que les cèpes ! Pleuvra, pleuvra pas ? Faute d'eau, les précieux bolets se font attendre. Jusqu'à quand ?
« La météo a prévu la pluie pour le mois de décembre ! » s'exclame en riant Robert Rouanet. L'auteur d'un guide des champignons du Tarn et de Midi-Pyrénées lâche le verdict d'un spécialiste : « S'il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de champignons ». Le mycologue ariégeois Nicolas de Munnik « Le champignon a besoin de stress » va dans le même sens : « La mycologie n'est pas une science exacte. Mais par empirisme, on a pu constater que les champignons sortent plus volontiers après la pluie. Et là, nous en sommes à plusieurs mois d'une sécheresse tenace ! »
Consolation : le réchauffement
Et cela se confirme sur le terrain. Jean-François est aujourd'hui retraité mais tout au long de sa vie professionnelle, il a pris ses vacances en septembre pour aller traquer le bolet. « Cette année, pas un seul ! Je suis allé dans un endroit (il ne dira pas où !) que l'on appelle « l'usine à cèpes ». Rien du tout ! Les paysans du coin sont désemparés et malheureux… »
« On ne trouve rien, dans le Tarn assure Robert Rouanet, à part au bord des étangs et des ruisseaux, dans les zones naturellement humides… » Mais il ne s'agit pas forcément de cèpes, mais de champignons plus mystérieux, dont l'amateur non éclairé doit se méfier !
« C'est très dur », soupire Odette, une experte qui d'ordinaire, recrute 50 kg de cèpes à chaque sortie. « On commence à en trouver quelques lactaires délicieux à Brameloup ou en Lozère. Pour les girolles, c'est très pénible, parce qu'elles se cachent sous les feuilles. »
Morale : il faut attendre une grosse pluie et laisser faire la nature (« Et la lune nouvelle ! » rajoute Odette) avant de prendre le panier. On peut aussi se consoler en songeant que le réchauffement climatique devrait provoquer plus de précipitations dans les zones tempérées. Les champignons bénéficieront alors des meilleures conditions pour prospérer. Auteur de guides réputés, le biologiste Hervé Chaumeton remarque déjà : « Ce qu'on appelle les années à champignons sont plus nombreuses qu'avant, et cela ira en augmentant dans les années futures. » Ouf ! Les usines à cèpes ne sont pas près d'être délocalisées.
Source : ladépêche.fr 04-10-2009
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