
Lors de l'émission Mots croisés, lundi soir, sur France 2, Marine Le Pen a demandé la démission de Frédéric Mitterrand. Elle lui reproche d'avoir confessé dans un livre autobiographique avoir eu recours à des relations sexuelles tarifées avec de jeunes Thaïlandais.
Marine Le Pen est bien la fille de son père. Inaudible politiquement et au bord de la faillite financière, le Front national bouge encore. Gesticule, du moins. Invitée de Mots croisés, lundi 6 octobre, en seconde partie de soirée sur France 2, la peut-être future patronne du mouvement nationaliste s'est lancée dans une diatribe enflammée contre Frédéric Mitterrand. Et en direct.
Depuis son arrivée rue de Valois, le neveu de l'ancien chef de l'Etat souffle le chaud et le froid. Sifflé à la fête de l'Huma, critiqué pour sa méconnaissance du dossier Hadopi, le ministre de la Culture et de la Communication se serait certainement bien passé de la saillie de Marine Le Pen. S'appuyant sur des passages du livre autobiographique qu'il a écrit en 2005, "La mauvaise vie", la fille du leader frontiste a ni plus ni moins demandé la démission immédiate de Frédéric Mitterrand.
D'autres ministres concernés?
Dans cet ouvrage, il raconte sans détour son goût pour l'amour tarifé avec de jeunes garçons thaïlandais. S'il parle effectivement de "gosse" et de "garçon", le ministre se garde bien en revanche de préciser leurs âges exacts. Ce qui n'empêche pas Marine Le Pen de le taxer de pédophilie et de lui demander d'en tirer les conséquences en démissionnant. Pour elle, Frédéric Mitterrand “pose une tache indélébile sur le gouvernement" et décrédibilise la lutte contre les délinquants sexuels.
Quelque peu gêné aux entournures, Yves Calvi, le présentateur, tente de minorer l'attaque, affirmant avoir lu le livre. Colère de Marine Le Pen qui, notes à proximité, se lance dans la lecture d'un des passages du livre. "La profusion de jeunes garçons attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de réfréner ou d'occulter." Et Yves Calvi d'évoquer des "fantasmes" littéraires plus que des faits avérés. A ses côtés, Frédéric Lefebvre et Corine Lepage (MoDem) et André Vallini (PS) ne pipent mot. Le porte parole de l'UMP tente tout de même d'engager la conversation sur l'affaire Polanski. "Et pourquoi on ne parlerait pas de l'affaire Mitterrand?" reprend Marine Le Pen.
Virulente, la charge a le mérite de poser le débat. Un débat qui, étrangement, ne passionne pas grand monde. Au lendemain de l'altercation entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit, la presse avait commenté en long, en large et en travers les propos déplacés du leader centriste. Marine Le Pen, elle, "vend" moins, et doit donc en faire plus pour se faire entendre. Pour preuve, au cours de la même émission, elle a laissé entendre que d'autres ministres auraient aussi quelques accointances avec des mineurs…
Source : lejdd.fr 07-10-2009