Ce vendredi 9 août, l’Arena Sud a vibré une dernière fois pour les adieux à la compétition des désormais célèbres frères Lebrun. Associés à Simon Gauzy (n°31 mondial), les deux binoclards surdoués du « ping », Félix (17 ans, n°6 mondial) et Alexis (20 ans, n° 16 mondial) ont remporté une belle médaille de bronze au terme d’un combat haletant de plus trois heures face au Japon. Avec deux médailles de bronze (Félix Lebrun en simple et aujourd’hui le « par équipes » hommes), les premières en 28 ans, pour le tennis de table bleu blanc rouge, la France obtient son meilleur bilan depuis l’introduction du « ping » aux Jeux Olympiques en 1988.
Auparavant, seuls Jean-Philippe Gatien (1992 argent en simple), Patrick Chila puis ce même Gatien (bronze en double hommes, une épreuve disparue) en 2000 avaient performé. Depuis, l’apparition des épreuves par équipes en 2008, la France n’était jamais montée sur un podium olympique.
Avec un règlement interdisant à un joueur de disputer plus de deux matches, dans une rencontre qui peut en compter cinq, les équipes réservent toujours leur numéro 1 pour les simples. D’où l’association entre Alexis Lebrun et Simon Gauzy. La paire efficace en quart contre les Brésiliens, et pas face ridicule en demi contre la « dream team » chinoise, a parfaitement lancé les bleus en se débarrassant (3-1) de la doublette Shinozuka-Togami. Du bel ouvrage.
Place alors à la confrontation en les deux Mozart de la petite balle blanche. D’un côté Félix Lebrun, 17 ans et déjà sixième mondiale, qu’on ne présente plus. Face à lui, un autre record de précocité, Tomokazu Harimoto, 21 ans. Fils de deux parents chinois émigré au Japon (son nom de naissance est Zhang Zihe), il a intégré le circuit pro à 12 ans, le top 10 à 14 ans. Tournant désormais autour du dixième rang (9e), il restait sur deux défaites de rang face à Félix Lebrun. Face au virevoltant et très exubérant Harimoto, qui hurle à chaque point inscrit, « Féfé » n’est pas à la fête. Mené 2 manches à 1, puis 7-10 dans le set décisif soit trois balles de rencontre, il s’arrache pour crucifier Harimoto (12-10). Un mental d’acier dont auraient bien fait de s’inspirer nombre de nos grands espoirs Français qui calent un peu trop souvent en finale ; quand ils ne sombrent pas dès les premières joutes d’un tournoi dont ils sont pourtant les immenses favoris.
Il ne restait plus à Alexis, l’aîné des Lebrun, qu’à porter l’estocade face à Shunsuke Togami, bien moins classé que lui (39). En « ping » la hiérarchie est souvent respectée. Mais patatras ! Alexis cale devant l’obstacle (1-3). Le match est relancé. Simon Gauzy fait ensuite ce qu’il peut contre Tomokazu Harimoto, dont la soeur cadette, Miwa, jouera la finale contre les Chinoises. Mais il s’incline en quatre sets serrés. C’est donc à « Féfé » de sauver la patrie en danger face au gaucher Hiroto Shinozuka. Et l’adolescent à la voix à peine muée ne tremble pas. Malgré une balle de match (et de médaille de bronze) perdue au troisième set, il s’impose lors d’un quatrième set à ne pas montrer aux cardiaques.
Cela faisait 27 ans que l’équipe de France masculine n’avait pas remporté de médaille aux championnats du monde par équipes.
La folie Lebrun fait le bonheur de la Fédération Française de tennis de table. En trois ans, le nombre de licenciés va passer de 126 000 (année du Covid) à près de 230 000 en fin d’année, selon les prédictions de la Fédération, dont la moitié a moins de 18 ans. En 2027, ce sont les championnats du monde qui devraient se tenir à Montpellier, où sont nés et résident les frères. Ce qui devrait encore servir d’accélérateur pour ce sport ludique et spectaculaire
Source : ParisMatch.com 09-08-2024
Photo : Kim-Hong Ji – REUTERS
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