Dans un entretien au Figaro de vendredi 14 juin, Bernard Tapie réagit aux derniers rebondissements de l'affaire qui l'oppose à l'Etat, alors que les noms de Nicolas Sarkozy, de Claude Guéant ou de l'ancien PDG de TF1 Patrick Le Lay ont été cités. Les déclarations de Bernard Tapie ne sont pas, en général, de nature à éclairer beaucoup le sujet. Mais là, vu la complexité de l’affaire et de l’ampleur qu’elle est en train de prendre, il va falloir que la justice fasse la lumière et le plus tôt sera le mieux !..
"S'il y a entourloupe, j'annule l'arbitrage", confiait Bernard Tapie au JDD le 2 juin dernier. Deux semaines plus tard, l'homme d'affaires reparle dans « Le Figaro » du vendredi 14 juin et ne réitère pas la même promesse. Dans l'entretien paru jeudi soir sur le site Internet du quotidien, il s'explique sur plusieurs points alors qu'avec la mise en examen de Stéphane Richard, l'actuel patron d'Orange et ancien bras droit de Christine Lagarde à Bercy, l'affaire s'est accélérée. Les noms de Claude Guéant et Nicolas Sarkozy sont cités par plusieurs médias et Stéphane Richard aurait affirmé à la justice que Bernard Tapie a assisté à une réunion en 2007 à l'Elysée après l'élection présidentielle. Et juste avant cette réunion, révèle lexpress.fr, Bernard Tapie a rencontré l'ancien chef de l'Etat en privé. Un an avant donc, que la procédure d'arbitrage soit choisie et validée par l'Etat.
Bernard Tapie confirme l'information au Figaro : "L'idée d'organiser une médiation avait échoué. Un processus a donc été engagé pour voir si le recours à un arbitrage était possible (…) Des réunions ont eu lieu. Notamment au mois de juillet 2007, en présence de Stéphane Richard, alors directeur de cabinet de Lagarde, Jean-François Rocchi, président du consortium de réalisation (CDR) du Crédit lyonnais, et de MM. Guéant et Pérol, secrétaire général et secrétaire général adjoint de l'Élysée. Étais-je présent, peut-être, s'ils le disent. Il n'y a aucune raison qu'ils mentent."
Patrick Le Lay et Jean-Louis Borloo impliqués?
Et Nicolas Sarkozy? L'homme d'affaires répond par la négative. Selon Europe 1, l'ancien président de la République est "ulcéré" par l'ampleur que prend l'affaire Tapie, indiquant au passage avoir suivi les conseils de Claude Guéant. De son côté, Bernard Tapie ne nie pas avoir vu à l'époque Nicolas Sarkozy, avant de lâcher : "Et alors? Mais vous savez, j'ai beaucoup plus vu en son temps le président François Mitterrand!" L'homme d'affaires rappelle d'ailleurs que Nicolas Sarkozy a certes "donné son feu vert" à la procédure d'arbitrage, mais ce, "après de très nombreuses réunions officielles". Et de marteler : "Tout le monde a donné son feu vert!"
Si Bernard Tapie parle, il n'est toutefois pas le seul. Charles de Courson, député UDI de la Marne, a ainsi révélé que Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1 dont Bernard Tapie est proche, aurait joué un rôle auprès de Nicolas Sarkozy pour que la voie de l'arbitrage soit choisie. "Charles de Courson dit n'importe quoi!", réagit l'homme d'affaires. Ce dernier n'a en revanche pas réagi à une autre confidence, celle de l'ancien ministre du Budget Alain Lambert, faite sur BFMTV jeudi soir : Jean-Louis Borloo, ancien avocat de Bernard Tapie qui a été éphémère ministre de l'Economie entre mai et juin 2007 - avant de remplacer Alain Juppé à l'Ecologie - aurait défendu l'idée d'un arbitrage dès… 2002. Or, le patron de l'UDI dément toute implication dans l'affaire Adidas.
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