La décision du Tribunal arbitral, qui a octroyé 403 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008 "ne peut pas être remise en cause", assure l'homme d'affaires au quotidien « Le Parisien », alors qu'une seconde journée d'audition de Christine Lagarde sur cette affaire a débuté vendredi 24 mai.
"Le sort de Christine Lagarde ne me concerne pas", répète M. Tapie dans un entretien au journal. "Que Stéphane Richard (ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde et actuel patron de France Télécom, ndlr), Jean-François Rocchi (l'ex-patron du CDR, qui gère les actifs douteux du Crédit lyonnais) ou Christine Lagarde soient soupçonnés, c'est leur problème".
Interrogé sur l'éventualité d'une remise en cause de la décision par l'actuel ministre de l'économie, Bernard Tapie rétorque avec assurance: "Pierre Moscovici fait ce qu'il veut, c'est sa responsabilité. Moi, je peux vous dire que la décision rendue par le Tribunal arbitral ne peut pas être remise en cause." "Quand on a la chance d'avoir un trio arbitral composé du premier président honoraire de la cour d'appel de Versailles, Pierre Estoup, un ex-président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, et Jean Denis Bredin, considéré comme une des valeurs morales les plus éminentes de France, on ne peut qu'écarter toute suspicion sur l'honnêteté de la décision", poursuit-il plus loin. L'ancien ministre de François Mitterrand qui avait appelé à voter Nicolas Sarkozy en 2012 va jusqu'à affirmer que "Christine Lagarde a fait économiser à l'Etat, en choisissant l'arbitrage, plusieurs milliards d'euros".
400 millions d'euros, "un chiffre qui ne correspond pas à la réalité"
Concernant le montant des indemnités qui lui ont été versées à la suite de cet arbitrage contesté, il demande "arrêtez de parler de 400 millions d'euros", car affirme-t-il, "c'est un chiffre qui ne correspond en rien à la réalité". "Si on retire les frais de liquidation, les impôts et ce que je devais à mes créanciers, il m'est resté en tout et pour tout nettement moins que 100 millions d'euros", assure-t-il avant de conclure que l'hypothèse selon laquelle la justice lui imposerait de rendre l'argent, est "irréaliste".
Christine Lagarde, ministre de l'Economie de 2007 à 2011 et actuelle patronne du FMI, a déjà été entendue pendant 12 heures jeudi 23 mai sur son rôle dans la décision de s'en remettre à un tribunal arbitral pour régler le litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas. Elle est revenue vendredi 24 devant les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR). Les magistrats de la CJR pourront décider, après cette audition, de la placer sous le statut de témoin assisté, ou de la mettre en examen pour "complicité de faux et de détournement de fonds publics".
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