Mercredi 12 juin au matin, Marisol Touraine a donné des précisions sur la future augmentation du prix du tabac. Ce sera une hausse de "30 à 40 centimes" d'euros prévue pour "début juillet". Les bruits avaient couru que la hausse serait faite en deux temps, 20 centimes d’Euros en juillet et en octobre. Les buralistes contestent cette nouvelle hausse et prétendent que toute hausse modeste du prix des cigarettes ne fait pas diminuer le nombre de fumeurs mais les incitent plutôt à faire leurs achats à l’étranger ou dans des réseaux parallèles. Quant aux « anti-tabac » ils se réjouissent mais trouvent tout de même que la hausse annoncée n’est pas assez forte pour faire renoncer les fumeurs. Alors l’Etat n’est-il pas encore en train de nous enfumer tous en remplissant les caisses sous couvert de santé publique ?....

Ce sera finalement une hausse en un temps. Dès le mois prochain, le prix des paquets de cigarettes augmentera de 30 à 40 centimes d'euros, a fait savoir Marisol Touraine, mercredi matin sur i-Télé. Cette nouvelle augmentation, prévue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2012, interviendra "début juillet", a-t-elle également précisé.

De récentes informations parues dans la presse expliquaient que le gouvernement avait envisagé une hausse du prix des cigarettes de 40 centimes d'euros en deux fois : 20 centimes en juillet et 20 centimes en octobre. Une idée semble-t-il abandonnée puisque la ministre de la Santé a précisé que l'augmentation se ferait "a priori" en une seule fois. Marisol Touraine a toutefois précisé à l'AFP que la mise en œuvre de cette augmentation était « toujours en cours de négociation à Bercy avec les cigarettiers. Les discussions sont encore en cours ».

Une hausse de 40 centimes ferait donc passer à 6,50 euros le prix des paquets les moins chers. Pour les plus vendus, il en coûtera désormais 7 euros.

Des buralistes appellent au boycott

L'augmentation de la fiscalité relève d'une décision gouvernementale mais celle du prix des paquets de cigarettes résulte de la décision des fabricants de répercuter ou non sur leurs prix de vente cette hausse afin de conserver leurs marges.

Cette nouvelle augmentation du prix du tabac inquiète grandement les buralistes. Mardi 11 juin, la fédération des buralistes de la région Nord a d'ailleurs appelé au "boycott illimité" des fabricants de tabac. "Craignant une reprise des trafics en cas de hausse des prix, les 3.500 buralistes du Nord ont décidé de lancer à partir du mardi 11 juin un 'boycott des délégués commerciaux' des fabricants de tabac, pour que ces derniers s'engagent à absorber la hausse des taxes, sans la répercuter les prix", explique la fédération dans un communiqué.

Concrètement, "cela signifie que les délégués commerciaux des groupes Philip Morris, Imperial Tobacco, Japan Tobacco International et British American Tobacco, ne peuvent plus mettre à partir de ce jour les pieds dans l'un des bureaux de tabac de la région. (..) Ils ne pourront donc plus mettre en place leurs publicités, mais surtout ne pourront pas assurer le lancement de leurs nouveaux produits", rappelle la fédération.

Santé publique ou taxe supplémentaire

Les Associations de lutte contre le cancer et les « anti-tabac » se réjouissent évidemment de la hausse annoncée. Ils continuent pourtant à expliquer, statistiques à l’appui, que la hausse est encore insuffisante pour être dissuasive. Quant aux buralistes ils mettent en doute les chiffres annoncés concernant la baisse de vente de cigarettes arguant du fait que la consommation mesurée ne prend pas en compte les achats de cigarettes à l’étranger ou sur les « circuits parallèles » comme internet. La consommation de cigarettes en France, selon le syndicat des buralistes, serait pour 25% en provenance des circuits parallèles. Des chiffres évidemment bien difficiles à vérifier..

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