Mardi 25 novembre, le pape François effectuera une visite de quatre heures à Strasbourg, où il doit prononcer un discours devant le Parlement européen, réuni en session officielle. Certains élus, comme Jean-Luc Mélenchon, dénonce une atteinte à la laïcité.
Même si ce n'est pas une première, le voyage du pape à Strasbourg est exceptionnel. Mardi 25 novembre, François effectuera une visite de quatre heures dans la ville alsacienne, où il effectuera un discours devant le Parlement européen, réuni en session officielle. Avant lui, la dernière visite d'un pape aux institutions européennes remonte à Jean-Paul II en 1988.
François devrait être accueilli à Strasbourg par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Harlem Désir, mais le programme ne prévoit ni célébration publique ni bain de foule. Les fidèles devront se contenter de suivre les deux discours sur un écran géant à la cathédrale, ou d'essayer d'apercevoir la silhouette blanche à son entrée au Conseil de l'Europe. Une sobriété voulue pour éviter de grossir davantage la polémique entourant cette visite hors du commun.
Des députés boycotteront le discours du pape
En effet, depuis quelques jours, des eurodéputés s'étonnent de la tribune donnée au pape François. Ce dernier s'exprimera en effet dans l'Hémicycle en tant que chef de l'Etat du Vatican afin de réserver la règle de la laïcité qui prévaut au sein des institutions européennes. Jean-Luc Mélenchon a par exemple adressé, lundi 24 novembre sur son blog, une lettre au souverain pontife. "Votre place à la tribune ne peut s'accepter dans le cadre d'une session officielle de notre assemblée", écrit-il avant d'expliquer : "Cette impossibilité résulte de notre définition républicaine d'une assemblée de députés du peuple souverain (…) Nombre d'entre nous seront humiliés par un tel manquement aux règles de la laïcité indispensable d'un Parlement européen."
De leur côté, les députés espagnols d'Izquierda Plural ont annoncé qu'ils quitteront l'Hémicycle mardi. Dans une tribune au quotidien du Vatican, Martin Schulz, le président allemand du Parlement européen, a défendu son choix d'inviter le pape François. Selon lui, la visite du pape pourrait "sortir l'Europe de sa torpeur". Elle n'est en rien "une attaque contre la laïcité", a-t-il ajouté, évoquant un "rôle de premier plan de l'Eglise pour limiter les dégâts, matériels et immatériels, de la crise économique".
Premier pape du "Nouveau monde", populaire auprès des croyants et des non-croyants, François a souvent semblé critique à l'égard de l'Europe, un continent, selon lui, vieilli et "fatigué". Selon un porte-parole du Vatican, il devrait d'ailleurs évoquer la crise économique, appelant les gouvernements à s'unir pour limiter la paupérisation des populations.
Source : leJDD.fr 24-11-2014