François Hollande doit se rendre mardi 27 mai au matin au Conseil européen, après avoir essuyé un échec cuisant aux élections européennes, qui voit le FN triompher. Les marges de manœuvre du Président sont faibles et pourtant il s’est engagé, une nouvelle fois dans son allocution de lundi soir, à réorienter l’Europe !..
Délicat pour François Hollande de débarquer mardi 27 mai au matin à Bruxelles, à peine 48 heures après avoir reçu une nouvelle claque aux élections européennes. Le Parti socialiste, qu'il a dirigé pendant plus de dix ans, arrive encore plus bas que ce que pronostiquaient les sondages, avec 13,98% des voix. Et surtout, le FN arrive en pôle position (24,96%) loin devant l'UMP (20,80%). "Incontestablement, son résultat en France et le score du FN le handicape vis-à-vis de ses collègues", reconnaît sans ambages le porte-parole des députés PS, Thierry Mandon.
Que va dire le Président à ses homologues européens? "Il va falloir convaincre l'Europe que le seuil d'alerte a été franchi, pas seulement en France mais aussi dans tous les pays où le populisme progresse", commentait dimanche soir l'Elysée. "Notre propre faiblesse peut faire notre force dans le dialogue européen. L'Allemagne et les autres pays doivent prendre en compte le rejet en France", veut croire un cadre du PS. "Si on veut restaurer l'image européenne, ça commence par le sujet français. L'UE ne peut pas continuer à être l'institution des 3%", ajoute ce député socialiste. L'une des seules armes dont François Hollande dispose, ce sont les résultats au niveau européen. Le PPE, parti conservateur, perd en effet plus de 60 sièges quand le PSE n'en perd que six. Il n’empêche que la position de François Hollande, qui vient de subir deux défaites électorales successives à deux mois d’intervalle, est assez indéfendable…
"La confirmation du déséquilibre franco-allemand"
Mais la sanction est d'autant plus sévère pour François Hollande que Matteo Renzi, qui prendra la présidence tournante de l'Europe le 1er juillet prochain, s'est imposé comme le nouveau leader des socialistes en Europe. Le jeune président du Conseil italien s'est vu auréoler d'un succès dans son pays : le Parti démocrate y a obtenu 40,81% des voix, loin devant le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo (21,15%) et le parti de centre droit Forza Italia (16,81%).
Les résultats risquent aussi pour François Hollande de renforcer le déséquilibre de la relation franco-allemande. Angela Merkel sort en effet victorieuse de ces élections. Même si la chancelière allemande fait moins bien qu'en 2009, son parti, le CDU-CSU, arrive en tête avec 35,30% des voix devant le SPD (27,30%). "C'est plus la confirmation d'un déséquilibre préexistant, ça le rend visible", estime Thierry Mandon. Qui rappelle toutefois qu'Angela Merkel aura "besoin de l'accord de la France pour faire bouger les choses".
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