Dernière nuit étoilée au Grand Palais. Les lumières ont pris leurs habits de fête pour l’ultime soirée de l’escrime. Voilà plus d’une semaine que les meilleurs athlètes du monde se disputent le podium. Après 6 médailles dont une en or, quatre en argent et une en bronze, les Français tentent ce dimanche 4 août de terminer les épreuves en beauté. L’équipe masculine de fleuret, menée par Enzo Lefort, a à cœur de faire oublier la déception de l’épreuve individuelle qui a eu lieu plus tôt dans la semaine. Ce dimanche, battus en demi-finale par les numéros 1 Japonais, ils se retrouvent opposés pour une médaille de bronze aux États-Unis, soutenus en tribunes, depuis la matinée, par un parterre de stars : Lewis Hamilton, Snoop Dogg, Shaun White, tous amis de la star de l’équipe, Miles Chamley-Watson. Et c’est non sans émotion que le public prend place, pour la toute dernière fois, dans le majestueux monument parisien. À partir de lundi, les sabres, épées et autres fleurets seront remplacés par les tatamis du Taekwondo.
À quelques minutes du début de la finale pour le bronze, l’heure est au bilan pour le clan français. Avec une seule médaille d’or mais six breloques au total, les résultats sont positifs, d’autant, qu’il y a encore quelques semaines, l’escrime française traversait une série de crises successives : changement d’entraîneurs, affaire de dopage d’Ysaora Thibus, tensions dans l’encadrement tricolore… Il a fallu oublier ces affaires pour ne se concentrer que sur les objectifs sportifs.
« Dans la tête de beaucoup, l’épisode de Londres a marqué les esprits, tout l’encadrement technique a appris à faire abstraction des conflits », analyse Stéphane Marcelin, entraîneur du fleuret jusqu’en 2012 puis directeur des équipes de France. « L’épisode de Londres », ou quand, en 2012, pour la première fois depuis 1960, la France n’avait ramené aucune médaille des Jeux Olympiques. « J’y étais à l’époque, nous étions dans un climat compliqué, tout s’est mal embrayé et la spirale était négative à tel point qu’elle a plombé tout le monde. On pensait à l’époque que l’on savait faire, on savait se transcender quoi qu’il arrive, et ça a été notre erreur. Mais ils ont servi de déclic, après cet échec, il y a eu une très grande remise en question et beaucoup de travail », commente celui qui a préféré quitter son poste parce qu’il n’était plus en phase avec la nouvelle direction. Il est aujourd’hui engagé auprès de la fédération de pentathlon moderne.
Auriane Mallo-Breton en argent dès le premier jour, Manon Apithy-Brunet en or lors d’une finale française au cours de laquelle Sara Balzer a remporté l’argent, Yannick Borel, en argent à l’épée, l’équipe de sabre masculine en bronze et l’équipe féminine d’épée en argent… de beaux podiums pour une discipline qui est, historiquement, une spécialité française. « Dans l’histoire des Jeux, entre les deux guerres, la rivalité se jouait entre la France et l’Italie, puis les athlètes du bloc de l’URSS sont arrivés, et les autres nations ont fini par s’ajouter », explique Stéphane Marcelin.
Mais il y a un autre gagnant à cette semaine olympique d’escrime. Le public qui n’a pas manqué de faire chavirer le cœur des journalistes étrangers. La ferveur française, les hourras, la Marseillaise chantée à tue-tête, ont marqué cette première semaine. Les images ont fait le tour du monde. « On dit souvent que la France n’est pas un pays de sport, on voit que c’est faux. Il porte les athlètes », déclare Stéphane Marcelin.
Source :ParisMatch.com 04-08-2024
Photo : REUTERS
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