Après deux ans à Matignon et à un an de la présidentielle, Manuel Valls ne voit pas d’alternative à François Hollande à gauche. C’est au moins ce qu’il proclame haut et fort en mettant en avant sa loyauté envers le Président en exercice. Mais Valls l’ambitieux, alors qu’il est tiré vers le bas dans les sondages par François Hollande, restera-t-il sur ce même registre jusqu’au bout ?
Le candidat de Valls pour 2017, c’est Hollande. Le Premier ministre soutient le Président et veut qu’il se représente. Il se confie dans le JDD : "C’est l’intérêt général et l’intérêt de la France qui doivent prévaloir, François Hollande est la voix de l’intérêt général. Celui qui doit incarner cette parole c’est celui qui a été élu par les Français, qui est Président et candidat, s’il le décide. La logique c’est qu’il soit candidat puisqu’il est Président. Ce qui manque c’est l’explication, car les choix qui ont été les siens sont les bons."
Valls représente effectivement la voix de la fidélité d’autant plus que les choix de François Hollande sont aussi les siens. Mais les Français ne considèrent plus, depuis longtemps, que les choix du Président et de son Premier Ministre, soient les bons.
"Je ne pense pas qu’on gagne ou qu'on perde une présidentielle sur un bilan"
Au Président de donner envie, de dire où il va, de montrer le sens. Celui qui fut le porte-parole à Matignon de Lionel Jospin, l’homme qui avait fait baisser le chômage, a une conviction : "Je ne pense pas qu’on gagne une présidentielle sur un bilan, ni qu’on la perde sur un bilan. On la perd si on ne se projette pas dans l’avenir, si on n’a pas de vision."
Les Français peuvent-ils à nouveau vouloir de Hollande? Valls veut le croire : "Nous pouvons convaincre de nouveau, même s’il y a du scepticisme, même si une partie de la gauche ne veut pas gouverner. Les Français se détournent de la politique, à nous de leur redonner envie de croire." Le Premier ministre lâche : "Je ne vois pas d’alternative à François Hollande à gauche."