Au lendemain des attentats de 13 novembre dernier les Français étaient près de 80% à approuver le principe de la déchéance de nationalité tels que François Hollande l’avait présenté au Congrès assemblé à Versailles. Trois mois plus tard, après des semaines d’un débat on ne peut plus vaseux, ils se rendent compte que le Président de la République est davantage dans le coup de politique politicienne que dans la lutte contre le terrorisme. La ficelle est devenue trop grosse et, du coup, les Français estiment que cette réforme n'est pas prioritaire et que la classe politique manque de clarté sur ce sujet.
Les Français approuvent la déchéance de nationalité, mais estiment que cette reforme est loin d'être prioritaire. Selon un sondage Odoxa pour « iTélé » et « Paris-Match », 61% des sondés sont de cet avis. Le soutien à cette mesure s’est effondré d’une vingtaine de points depuis novembre dernier. Le consensus est important : les sympathisants de gauche sont également nombreux (66%) à penser que leur gouvernement perd un temps précieux sur ce sujet.
Manque de clarté des politiques
Malgré tout, les Français approuvent toujours majoritairement le principe de la déchéance de nationalité. Près de trois sondés sur quatre (73%) sont favorables à "la déchéance de la nationalité pour les citoyens français ayant commis des crimes ou des délits de terrorisme ou portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation". Ce sujet suscite un consensus dans l’opinion et recueille des scores importants du côté des sympathisants de droite comme de gauche (82% contre 65%).
Mais ce sujet n'apparaît pas comme prioritaire pour les Français, et certains vont même jusqu’à considérer que la classe politique manque de clarté sur une question de cette importance. Les sympathisants de droite (76%) en sont aussi convaincus que les sympathisants de gauche (75%).
Source : leJDD.fr 05-02-2016