Près d'une décennie après que Cooper ait révolutionné l’architecture des voitures de course en engageant en Grand Prix une voiture à moteur central, Ferrari lance sa première voiture de tourisme avec cette implantation moteur, la 206 GT Dino. Contrairement à la plupart des voitures de course équipées de ce type de moteur, le modèle Dino dispose d’un moteur monté transversalement pour permettre d’obtenir une voiture aux dimensions compactes avec une habitabilité suffisante. Cette disposition sera utilisée chez Ferrari durant plus de deux décennies pour les voitures compactes de la gamme. Elle ne sera définitivement abandonnée qu’à la sortie du modèle TB 348 en 1990.
Lorsque Ferrari présente sa nouvelle 206 GT Dino la marque italienne complète également son offre avec un nouveau modèle haut de gamme, la 365 GT / 4 Daytona. Dans la bonne tradition Ferrari, la Daytona est équipée d'un moteur V12 monté à l'avant, alors que son principal concurrent, Lamborghini fait l’éloge de sa Miura, à moteur central. Cette apparence « obsolète » n’empêchera pas la Ferrari Daytona d’obtenir son statut de voiture de légende, mais, pour son remplacement, Ferrari choisira tout de même une architecture qualifiée de plus « moderne ».
Présentée au Salon de l’Automobile de Turin en 1971, la Ferrari 365 GT4 BB (Berlinetta Boxer) reprend plusieurs éléments de style apparus sur la voiture de démonstration P6 de 1968. Non seulement le montage longitudinal du moteur en position centrale est une nouveauté pour une voiture de production Ferrari, mais ses caractéristiques en sont une autre. Comme les Ferrari de Grand Prix la 365 GT4 BB est équipée d'un moteur à 12 cylindres à plat. Largement inspiré des moteurs de compétition il conserve pourtant la cylindrée, l’alésage, la course et les pistons du moteur de la Daytona qu'il a remplacé. Alimenté par quatre carburateurs Wéber 40 IF3C il développe une puissance maxi de 355 cv à 7 500 t/mn et un couple maxi de 422 Nm à 5 500 t/mn. Ce qui permet à la voiture de 1 160 kg d’atteindre la vitesse maxi de 302 km/heure.
Le montage en longitudinal d’un tel moteur a pour principal inconvénient d’augmenter la longueur de la voiture. Les ingénieurs de Ferrari ont fait le meilleur usage du 12 cylindres à plat. La hauteur relativement faible du moteur a permis d’implanter la boîte de vitesses sous le moteur et ainsi d’économiser beaucoup d'espace. Ce montage, très ingénieux à première vue, a cependant été à l’origine du défaut majeur de la 365 GT4 BB. Trop de poids au-dessus de l'essieu arrière, ce qui donne une répartition de poids avant / arrière de 40/60. Une répartition qui peut être satisfaisante pour une utilisation routière normale mais qui explique pourquoi la version compétition de cette BB n’a jamais vraiment réussi sur les circuits.
Au Salon de l'automobile de Paris en 1976 Ferrari lance une version révisée du modèle BB, la 512 BB. La cylindrée du moteur a été augmentée à près de 5 litres et la carrosserie légèrement modifiée. En raison de la ressemblance entre les deux modèles la 365 GT4 BB est souvent confondue avec le modèle 512 BB qui a été produit en de nombreux exemplaires.
La voiture présentée ici (châssis: 18959) a été commandée par un agriculteur allemand. Elle a été livrée neuve dans cette couleur jaune-vert surnommée Verde Germoglio. C’'est la seule Ferrari de ce type à avoir été réalisée dans cette couleur pour le moins originale. L'agriculteur aurait commandé la voiture dans cette teinte afin qu’elle passe un peu plus inaperçu au milieu de ses cultures qu’une Ferrari rouge plus classique. En 2001, le futur gendre du propriétaire d'origine tombe sur la voiture stationnée dans la grange. Grand admirateur de la marque italienne il fait repeindre la voiture dans un rouge plus traditionnel et la vend à un collectionneur allemand en 2016. Le nouveau propriétaire entreprend une restauration complète qui comprend la mise en peinture dans la couleur d’origine. La première présentation au public a lieu lors du Concorso d'Eleganza Villa d'Este en mai 2017.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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