Ils feront ou ne feront pas le succès du quinquennat au gré de leurs humeurs et de leurs propres intérêts. Les syndicats et le patronat ont entre leurs mains le sort des réformes sociales du président Hollande, donc un pan de son futur bilan. Et c’est le président lui-même qui leur a donné ce pouvoir !.. Une entreprise bien risquée !...
En leur confiant la périlleuse négociation sur le droit du travail et les plans sociaux, le chef de l’État leur remet une partie de son destin. D’où les égards portés la semaine dernière au Medef. Pas moins de dix ministres se sont rendus à l’université d’été de l’organisation patronale, dont le premier d’entre eux, chargés de mots qui plaisent à l’oreille des patrons: "compétitivité", "coût du travail"… "Vous pouvez compter sur le soutien du gouvernement", leur a dit Ayrault. D’où la bienveillance affichée envers Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, qui somme le pouvoir de "trancher" entre une ligne patronale et une autre salariale.
Un Bernard Thibault qui, sans attendre, a déjà pris ses distances avec les premières décisions du gouvernement. Il annonce une manifestation le 9 octobre? "C’est une réaction qu’on peut comprendre et partager. Quand on voit la situation en termes d’emploi, qui peut rester inerte?", a adouci Michel Sapin, ministre du Travail. À l’Élysée, on y voit un mot d’ordre à usage interne, et on se dit rassuré par les contacts informels. Que feront les partenaires sociaux de leur pouvoir politique? Sur le papier, le scénario d’un accord est écrit. Le Medef et la CFDT, principal allié du gouvernement, sont en mesure de s’entendre, ainsi que d’autres syndicats réformistes.
Les entreprises y gagneraient en capacité à surmonter les crises, les salariés éviteraient le chômage au prix d’efforts sur le temps de travail ou les rémunérations. Ce sont les accords de compétitivité, rebaptisés "de sécurisation du travail" par le gouvernement. Ils existent déjà à l’usine PSA de Sevelnord (Nord) ou chez Air France. Mais un clash reste possible. Dans une semaine, le gouvernement livrera son document d’orientation – sans qu’y figure le mot "flexibilité", qui fâche FO. Mais le fait que ce mot ne figure pas fâche le Médef. Alors ?...Au vu des réactions, Hollande sera fixé.
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