Lundi 10 Octobre 2022 – Crash du Rio-Paris: le procès d'Airbus et Air France s'ouvre ce lundi :
Le 1er juin 2009, le Rio-Paris s'abîmait dans l'Atlantique, emportant les vies de 228 personnes. Plus de treize ans après le crash, Airbus et Air France sont jugés à partir de lundi pour homicides involontaires. Ce procès, lourd d'enjeux pour l'avionneur européen, la compagnie française, les familles des victimes mais aussi pour le transport aérien mondial, doit durer jusqu'au 8 décembre au tribunal correctionnel de Paris.
Le vol AF447 reliant Rio de Janeiro et Paris s'est écrasé en pleine nuit, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d'équipage. Il s'agit de la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire d'Air France. Les premiers débris de l'A330 ainsi que des corps ont été rapidement retrouvés mais l'épave et les boites noires n'ont été retrouvées que deux ans plus tard, repêchées à 3.900 mètres de profondeur après cinq phases de recherches sous-marines.
Les investigations ont montré que les pilotes, désorientés par le givrage des sondes de vitesse Pitot dans la zone météorologique instable du Pot au noir, n'ont pu rattraper le décrochage de l'appareil, qui a eu lieu en moins de cinq minutes. Après une succession d'expertises hautement techniques, les juges d'instruction ont finalement prononcé un non-lieu en 2019. Le parquet, les proches de victimes et les syndicats de pilotes ont fait appel et, en 2021, la chambre de l'instruction a tranché en sens inverse, ordonnant un procès pour les deux entreprises.
A l'issue d'un "combat judiciaire" et d'une instruction "chaotique", "nous attendons que ce procès soit bien le procès d'Airbus et d'Air France" et non "celui des pilotes", a déclaré à l'AFP Danièle Lamy, présidente de l'association de proches de victimes Entraide et Solidarité AF447. "Nous attendons un procès impartial, exemplaire, pour que cela ne se reproduise plus et que, par ce procès, les deux prévenus mettent la sécurité aérienne au centre de leurs préoccupations plutôt que seulement la rentabilité", a-t-elle ajouté.
Air France "garde en mémoire le souvenir des victimes de ce terrible accident et exprime sa plus profonde compassion à l'ensemble de leurs proches", selon un communiqué de la compagnie. "Air France, qui avait bénéficié d'un non-lieu à l'issue de l'instruction, continuera à démontrer qu'elle n'a pas commis de faute pénale à l'origine de l'accident et plaidera la relaxe", a notamment poursuivi l'entreprise. Airbus, qui n'a pas voulu s'exprimer avant le procès, conteste aussi toute faute pénale.
Défaillance des sondes
Dans l'A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités différentes, dont 72 Français (61 passagers et 11 membres d'équipage). Selon deux associations de familles de victimes, 58 Brésiliens et 26 Allemands ont perdu la vie.
Au total, 476 proches de victimes se sont constitués parties civiles. Cinq demi-journées seront consacrées à ceux souhaitant témoigner. Mais les débats seront surtout très techniques: le tribunal devra en effet déterminer si Airbus et Air France, qui encourent 225.000 euros d'amende, ont commis des fautes en lien certain avec l'accident. Dans son arrêt de renvoi, la cour d'appel a estimé qu'il existait des charges suffisantes contre le constructeur pour avoir "sous-estimé la gravité des défaillances" des sondes Pitot "équipant l'aéronef A330, en ne prenant pas toutes les dispositions nécessaires pour informer d'urgence les équipages des sociétés exploitantes et contribuer à les former efficacement".
La compagnie a été renvoyée pour s'être abstenue "de mettre en oeuvre une formation adaptée (et) l'information des équipages qui s'imposait" face au givrage des sondes permettant de mesurer la vitesse de l'avion, "ce qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait".
"On veut les mettre face à leurs responsabilités", a affirmé Me Sébastien Busy, avocat d’Entraide et Solidarité. "On vous vend un avion en vous disant qu'il est formidable lorsque tout va bien. Le problème, c'est qu'il faudrait que tout soit fait pour que la sécurité soit maximale lorsque tout va mal". Les pannes de sondes s'étaient multipliées dans les mois précédant l'accident. Après la catastrophe, le modèle concerné a été remplacé dans le monde entier. Le drame a aussi entraîné d'autres modifications techniques dans le domaine aéronautique et une formation renforcée au décrochage des avions ainsi qu'au stress des équipages.
Lundi 10 Octobre 2022 – Macron sur les carburants : «Le blocage n'est pas une façon de négocier»
Emmanuel Macron a appelé lundi les directions des groupes pétroliers et les syndicats à "la responsabilité", en soulignant que "le blocage" des dépôts de carburant n'était "pas une façon de négocier".
"Je souhaite qu'une issue puisse être trouvée, une conclusion rapide des négociations" et "j'appelle l'ensemble des entreprises concernées et les salariés à un esprit de responsabilité", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'un déplacement à Château-Gontier (Mayenne).
"J'ai demandé à la Première ministre et aux ministres compétents d'échanger avec les responsables concernés, les entreprises et les syndicats", a-t-il ajouté, en estimant que le gouvernement avait "eu raison de faire pression sur tous les acteurs".
Presque un tiers des stations-service de France en situation de pénuries
Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la situation de pénuries de carburants dans presque un tiers des stations-service de France n'était "pas liée à la guerre du tout et elle n'est pas le fait du gouvernement".
"Les négociations salariales sont toutes légitimes et il ne m'appartient pas d'en juger. Mais il faut qu'elles (les parties) trouvent une conclusion pour que ce ne soit pas nos compatriotes qui en soient les victimes", selon lui. Car, a-t-il poursuivi, "il ne faut pas qu'on soit dans un pays où on considère que c'est au gouvernement de tout faire".
"Je vous entends chaque jour dire +il faut du dialogue social, il faut du dialogue social+" et "c'est un peu facile de dire que, dès qu'il y a un problème, c'est la faute du président de la République, de la Première ministre ou des ministres".
"Le blocage, ce n'est pas une façon de négocier", a-t-il ajouté, alors que le mouvement de grève pour les salaires chez TotalEnergies a été reconduit jusqu'à mardi et étendu à une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale du groupe, selon des sources syndicales.
Lundi 10 Octobre 2022 – Le Stromboli se déchaîne, des coulées de lave se jettent dans la mer
Dimanche 9 octobre 2022, le volcan de Stromboli a soudainement augmenté son activité éruptive, expulsant des jets de lave qui ont atteint la mer. Les autorités ont élevé le niveau d'alerte.
Les images sont impressionnantes. En Sicile, le Stromboli s’est une nouvelle fois réveillé, expulsant des jets de lave qui ont atteint la mer. En éruption depuis plusieurs semaines, le volcan italien a montré soudainement une augmentation de son activité éruptive, dimanche 9 octobre. A 09h22, les réseaux de surveillance de l’Institut national de géophysique et de volcanologie (INGV) ont observé l’apparition d’un écoulement pyroclastique provenant de la zone nord du cratère.
«Le phénomène a été immédiatement suivi d'un important débordement de lave qui s'est propagé le long de la Sciara del Fuoco en se ramifiant en plusieurs coulées de lave», a précisé l’organisme dans un communiqué. Les coulées, qui ont atteint la mer, ont été photographiées par les scientifiques et quelques amateurs.
Le Département italien de la protection civile a fait passer l'alerte du jaune à l'orange et a déclaré qu'«une situation de déséquilibre volcanique» était toujours présente. «La population de l'île est invitée à se tenir informée et à suivre strictement les indications fournies par les autorités locales de protection civile», ont ainsi prévenu les autorités. Lundi matin, les scientifiques ont indiqué que les coulées s’arrêtaient à environ 400 mètres d’altitude.
Le volcan de Stromboli, dans l'archipel des îles éoliennes, avait connu deux énormes explosions le 3 juillet 2019 sur le versant centre-sud du cratère principal, provoquant la mort d'un randonneur sicilien de 35 ans. Le volcan, dont le sommet se trouve à 920 mètres d'altitude et la base à 2.000 mètres sous la mer, est l'un des rares dans le monde présentant une activité quasi continue.
Lundi 10 Octobre 2022 – La ville de Kiev frappée en son cœur :
Des bombardements meurtriers russes d'une ampleur inégalée depuis des mois ont frappé l'Ukraine lundi matin et le Bélarus a annoncé le déploiement de troupes russo-bélarusses, deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée.
"Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la terre", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, appelant la population à rester aux abris et réclamant à la France et l'Allemagne une réponse "dure" à la Russie ainsi qu'une réunion d'urgence du G7.
Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a accusé l'Ukraine de préparer une attaque contre son pays, ajoutant qu'en conséquence Minsk allait déployer des troupes russo-bélarusses, sans préciser leur localisation. "Du fait de l’aggravation de la situation aux frontières occidentales de l'Union (russo-bélarusse), nous avons convenu de déployer un groupement régional de la Fédération de Russie et de la République du Bélarus", a-t-il affirmé.
De son côté, la Moldavie a déclaré que "trois missiles de croisière lancés ce matin sur l'Ukraine par des navires russes en mer Noire" avait violé son espace aérien.
Le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a dénoncé des bombardements russes "inacceptables", ajoutant avoir parlé à son homologue ukrainien Dmytro Kuleba pour l'assurer du "soutien moral et concret" du Royaume-Uni. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell s'est déclaré "profondément choqué" par les attaques russes contre des civils.
M. Kuleba a expliqué sur Twitter avoir interrompu une tournée en Afrique pour revenir en Ukraine et être en "contact constant" avec les partenaires de son pays pour "coordonner une réponse résolue aux attaques russes". Selon lui, "Poutine est un terroriste qui parle avec des missiles".
"Ils veulent détruire le système énergétique", a estimé Volodymyr Zelensky, faisant état de "dizaines de missiles" et de drones iraniens Shahed qui ont visé le pays du nord au sud, touchant Kiev ainsi que les régions de Khmelnytskiï, Lviv, Dnipro, Vinnitsia, Zaporijjia, Soumi, Kharkiv ou encore Jytomyr.
La Russie a lancé 75 missiles
"Des coupures de courant temporaires sont possibles, mais il n'y aura pas d'interruption de notre confiance en la victoire", a-t-il martelé, dans une vidéo filmée à l'extérieur, dans le centre-ville de Kiev.
Selon l'armée ukrainienne, la Russie a lancé 75 missiles sur le pays dont 41 ont été abattus par la défense aérienne. M. Zelensky a, lui, fait état de 38 missiles abattus.
A Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin par les bombardements, au moins cinq personnes ont été tuées selon la police. Une demi-douzaine de déflagrations ont été entendues, avec des frappes sur plusieurs quartiers dont le centre-ville.
Plusieurs gros panaches de fumée noire étaient visibles à plusieurs endroits de la ville sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux. Un musée, une université et un parc ont également été touchés, selon les autorités. La circulation du métro a été partiellement interrompue et les stations ont été converties en abris anti-aériens.
Ces frappes interviennent après la destruction partielle du pont reliant la Crimée annexée par la Russie en 2014 et le territoire russe.
Dimanche, M. Poutine a accusé l'Ukraine d'avoir organisé l'explosion, un "acte terroriste". Des représailles étaient attendues, du fait de l'importance stratégique et symbolique de ce pont, inauguré en 2018 par M. Poutine..
La campagne de bombardements intervient aussi alors que la Russie enchaîne les revers dans sa guerre en Ukraine depuis début septembre, perdant du terrain dans le Sud comme dans le Nord-Est du pays.
Lundi 10 Octobre 2022 – La Corée du Nord affirme avoir mené des simulations «nucléaires tactiques»
La Corée du Nord a affirmé lundi avoir simulé des frappes "nucléaires tactiques" ces deux dernières semaines, personnellement supervisées par le dirigeant Kim Jong Un, en réponse à la "menace militaire" posée selon elle par les Etats-Unis et leurs alliés dans la région. Le régime de Pyongyang a procédé depuis deux semaines à sept lancements de missiles balistiques. L'un de ces projectiles a survolé le Japon pour la première fois depuis 2017. Et la communauté internationale s'attend à ce que la Corée du Nord effectue prochainement un essai nucléaire, ce qui serait également une première en cinq ans.
Le numéro 1 nord-coréen a fait de l'acquisition d'armes nucléaires tactiques sa priorité numéro 1 en janvier 2021, lors d'un congrès du parti, et promis, fin avril, de développer les forces nucléaires du pays "à la plus grande vitesse possible". Pyongyang a révisé sa doctrine nucléaire le mois dernier, esquissant un large spectre de scénarios au cours desquels le pays pourrait utiliser ses armes atomoques et affirmant que le statut de puissance nucléaire du pays était "irréversible", mettant fin à la possibilité de pourparlers sur son arsenal.
Face à cette menace croissante, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié leur coopération militaire. Les trois pays ont mené ces dernières semaines de vastes exercices navals et aériens autour de la péninsule coréenne, avec notamment le déploiement du porte-avions américain à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan. Mais ces manoeuvres conjointes sont perçues par la Corée du Nord comme la répétition générale d'une invasion de son territoire.
"Simulation d'une guerre réelle"
En réponse, "les unités de l'Armée populaire coréenne (APC) chargées de l'utilisation des armes nucléaires tactiques ont organisé des exercices militaires du 25 septembre au 9 octobre afin de vérifier et d'évaluer la capacité de dissuasion et de contre-attaque nucléaire du pays", a affirmé lundi l'agence officielle KCNA. Ces essais de lancements de missiles balistiques étaient "la simulation d'une guerre réelle", a-t-elle ajouté.
Toujours d'après KCNA, les exercices ont notamment consisté en une "simulation de chargement d'ogives nucléaires tactiques" à bord d'un missile qui a ensuite été lancé depuis un silo situé sous un lac artificiel du nord-ouest du pays le 25 septembre. D'autres essais menés les jours suivants ont consisté, entre autres, à simuler la "neutralisation d'aéroports" en Corée du Sud, la "frappe des principaux centres de commandement" et "des principaux ports des ennemis", selon KCNA.
Quant au projectile qui a survolé le Japon le 4 octobre, il s'agissait d'un "nouveau type de missile balistique sol-sol à portée intermédiaire", a affirmé l'agence. Ce missile a parcouru 4.500 km avant de tomber dans le Pacifique, ce que les experts estiment être la plus longue distance parcourue jusqu'à ce jour par un projectile nord-coréen lors d'un essai.
KCNA a justifié ces exercices par les manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes, "attitude regrettable qui aggrave encore la tension dans la région tout en constituant ouvertement une menace militaire" pour la Corée du Nord, selon elle. Kim Jong Un "a dirigé les exercices militaires sur place", a précisé l'agence, qui a publié lundi de nombreuses photos du dirigeant et des lancements de missiles.
Bras de fer
Alors que les pourparlers sur le désarmement de la Corée du Nord sont depuis longtemps dans l'impasse, Pyongyang, sous le coup de nombreuses sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, a multiplié depuis le début de l'année ses essais d'armements.
De nombreux experts et responsables estiment par ailleurs que la Corée du Nord a achevé les préparatifs pour un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017. "Ils cherchent à se doter d'une arme nucléaire tactique, c'est certain", a estimé Ankit Panda, analyste en sécurité aux Etats-Unis, qui "soupçonne qu'ils vont progressivement nucléariser un grand nombre de leurs nouveaux missiles à courte portée".
Le fait que la Corée du Nord ait décrit ses sept récents lancements de missiles comme étant liés à des "unités d'opérations nucléaires tactiques" est significatif, a ajouté cet analyste. "C'est intéressant car cela inclut tout, des missiles balistiques à courte portée aux IRBM", a-t-il tweeté. La Corée du Nord a également affirmé avoir mené "une simulation d'attaque aérienne combinée de grande échelle" impliquant "plus de 150 avions", et elle aussi supervisée par Kim Jong Un.
Lundi 10 Octobre 2022 – Un cueilleur de champignons entre la vie et la mort après avoir été touché par un chasseur
A Vinsobres, dans la Drôme, un homme a reçu une balle alors qu'il ramassait des champignons. Son pronostic vital est engagé.
Le drame s’est produit dimanche 9 octobre peu avant 11 heures. Un homme de 62 a été grièvement blessé par un chasseur à Vinsobres (Drôme), alors qu'il ramassait des champignons, selon Le «Dauphiné Libéré». Le pronostic vital de la victime, touchée à l'abdomen et héliporté à Marseille, est engagé, ont indiqué les pompiers et le procureur de Valence, Laurent de Caigny.
«Les circonstances» de cet accident qui s'est produit vers 10H45 «ne sont pas encore établies avec certitude», a précisé à l'AFP M. De Caigny, mais le tireur, président de la société de chasse locale, âgé de 55 ans, était «un chasseur confirmé». Ce dernier aurait «été obligé de déclencher un tir de défense contre un sanglier qui le chargeait», selon la Fédération des chasseurs de la Drôme, citée par France Bleu. «C'est une balle perdue qui aurait pu toucher le cueilleur de champignons», a-t-elle ajouté.
Le tireur participait à une chasse aux sangliers et n'a «fait aucune difficulté» pour se mettre à disposition des forces de l'ordre. Les prélèvements effectués n'ont révélé aucune trace d'alcool ni de stupéfiants. Il a été placé en garde à vue. L'enquête a été confiée à la gendarmerie de Nyons.
Lundi 10 Octobre 2022 – En Syrie, soldats russes et américains partagent un rare moment de convivialité
Alors que la Russie poursuit sa guerre contre l'Ukraine et que les États-Unis envoient toujours des aides militaires et financières à Kiev, des soldats russes et américains ont sympathisé sur le théâtre syrien, onze ans après le début de la guerre civile dans ce pays.
Des soldats américains et russes se sont amicalement salués et ont pris des photos ensemble ce week-end sur une route de Syrie, dans une démonstration inhabituelle de convivialité entre ces forces rivales.
Les États-Unis et la Russie ont tous deux déployé des troupes au sol en Syrie, ravagée par la guerre depuis 2011, où chacun des deux pays soutient un camp adverse. La guerre menée par Moscou en Ukraine depuis février a en outre exacerbé les tensions avec Washington.
Ce n'est pas la première fois que les chemins de ces blindés se rencontrent, dans cette région tenue par les Kurdes. Mais cette fois, les convois se sont salués amicalement au lieu de passer l'un à côté de l'autre sans s'arrêter.
Les soldats, se tenant côte à côte, ont posé pour des photos, sourire aux lèvres, armes pointées vers le sol. Un Russe et un Américain ont éclaté de rire pendant une conversation. Plusieurs soldats ont même échangé des écussons de leurs uniformes.
«C'est un moment très rare», observe Samuel Ramani, chercheur en relations internationales à l'université britannique d'Oxford. «C'est un signe que la Russie et les États-Unis veulent une 'déconfliction' en Syrie.» La déconfliction désigne des canaux de communication mis en place en 2015 pour empêcher les confrontations entre les différentes forces en présence au sol et dans le ciel syrien.
L'armée russe est militairement engagée depuis 2015 aux côtés du régime syrien de Bachar al-Assad. Elle s'est déployée fin 2019 dans le nord-est de la Syrie, quand Damas est venue à la rescousse des forces kurdes, confrontées à une offensive de la Turquie voisine.
La présence des troupes russes a également permis d'éviter une confrontation entre les forces américaines et celles du régime syrien.
Lundi 10 Octobre 2022 – «Je n'ai rien à voir avec tout ça» : Hollande se dit «humilié par le spectacle donné par la Nupes»
En marge du festival du Livre de Mouans-Sartoux, l'ancien président de la République n'a pas épargné ses adversaires de la gauche, rapporte Nice-Matin.
Ne jamais louper une occasion de décocher une flèche vers ses adversaires. Invité au festival du Livre de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), François Hollande, en plus de présenter son dernier ouvrage Bouleversements - Pour comprendre la nouvelle donne mondiale, a défendu son bilan tout en critiquant La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
Et si l'ancien président de la République espère que «la gauche revienne au pouvoir», rapporte Nice-Matin , il ne souhaite certainement pas «qu'elle s'installe dans la protestation et les appels à la manifestation». «Manifester, a-t-il avancé, c'est le rôle des syndicats.» Manière à peine masquée de viser les membres de l'alliance à gauche, incarnée par Jean-Luc Mélenchon, qui appellent à manifester le 16 octobre prochain «contre la vie chère».
L'ancien chef de l'État a enfin estimé se sentir «humilié par le spectacle donné par la Nupes depuis plusieurs mois». François Hollande veut être clair : «Je n'ai rien à voir avec tout ça. (...) Bien sûr que je suis pour l'union. Mais il faut une ligne qui permette de gouverner ensuite.»
Lundi 10 Octobre 2022 – Macron en Mayenne lundi pour vanter un «retour» de l'État dans les territoires ruraux
Emmanuel Macron se rend lundi en Mayenne pour l'inauguration de la première des six sous-préfectures dont il a promis la réouverture ou la création. Le chef de l'État doit inaugurer la sous-préfecture de Château-Gontier, créée en 1807 mais fermée depuis la fusion, en 2016, de cet arrondissement avec celui de Laval.
C'est l'une des six sous-préfectures qui doivent voir le jour d'ici la fin de l'année, conformément à une promesse du président pour inverser la tendance qui était jusque-là plutôt à la fermeture de ces antennes de l'État.
Les autres seront ouvertes à Clamecy dans le Nièvre, Montdidier dans la Somme, Nantua dans l'Ain, Rochechouart en Haute-Vienne et enfin Saint-Georges de l'Oyapock en Guyane, a annoncé la présidence à cette occasion.
C'est «un signal fort» du «retour des services publics dans les territoires ruraux», a plaidé l'Élysée en amont de ce déplacement, évoquant aussi la multiplication des structures France Services, qui offrent dans un lieu unique un accès aux principaux services publics. L'objectif de 2.500 maisons France Services d'ici la fin 2022 sera «dépassé» pour atteindre 2.600 labellisations, selon la présidence.
«L'État se réimplante en proximité» après une phase de «désincarnation», sans «capitaine» ni «animateur» au plus près de problématiques, a-t-elle encore estimé.
À ce stade, le gouvernement n'a pas prévu d'autres nouvelles sous-préfectures au-delà des six attendues d'ici la fin de l'année, mais s'engage à «renforcer les équipes préfectorales» ailleurs, en redéployant des sous-préfets pour gérer les dossiers prioritaires et «réimpulser de l'État» dans «un peu moins d'une vingtaine de départements» ruraux ou à forte croissance démographique.
Emmanuel Macron doit aussi participer à Craon, toujours dans ce département de la région Pays de la Loire, à une séance territoriale de son Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé.
En présence de son ministre de la Santé François Braun, il doit avoir un échange avec des professionnels du secteur, des habitants et des élus sur «la permanence des soins, l'accès aux soins, l'attractivité des métiers et la prévention».
Lundi 10 Octobre 2022 – Guerre en Ukraine : la Biélorussie et la Russie vont déployer des troupes communes
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko (photo), a accusé lundi 10 octobre l'Ukraine de préparer une attaque contre la Biélorussie, et qu'en conséquence Minsk allait déployer des troupes russo-biélorusses, sans préciser leur localisation.
«Hier, à travers des canaux non-officiels, on nous a prévenu d'une frappe en préparation depuis le territoire ukrainien sur la Biélorussie», a-t-il affirmé selon l'agence de presse étatique Belta, assurant que l'Ukraine voulait faire «un pont de Crimée numéro 2», en référence au pont russe partiellement détruit samedi. Selon lui, il a fait transmettre au président ukrainien le message de ne pas toucher de «ses sales pattes ne serait-ce qu'un mètre du territoire» biélorusse.
«Soulèvement militaire»
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a accusé la Pologne, la Lituanie et l'Ukraine de préparer des attaques «terroristes» et un «soulèvement militaire» en Biélorussie.
«L'entraînement en Pologne, en Lituanie et en Ukraine de combattants comprenant des radicaux bélarusses, pour mener des sabotages, des actes terroristes et un soulèvement militaire dans le pays, devient une menace directe», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec des responsables militaires, en accusant l'UE et les États-Unis de chercher à «aggraver la situation».
«Déployer un groupement régional»
Il a aussi indiqué que la semaine dernière, lui-même et le président russe Vladimir Poutine avaient convenu le déploiement d'un groupement militaire commun, sans pour autant dire où il sera déployé et de combien d'hommes il serait constitué.
«Du fait de l'aggravation de la situation aux frontières occidentales de l'Union (russo-biélorusse), nous avons convenu de déployer un groupement régional de la Fédération de Russie et de la République de la Biélorussie», a affirmé Alexandre Loukachenko lors d'une réunion avec des responsables bélarusses de la sécurité, cité par Belta. «Si tu veux la paix prépare la guerre», a encore dit le président Loukachenko, affirmant qu'il «ne doit pas y avoir de guerre sur le territoire de la Biélorussie».
L'Union européenne a estimé que les attaques russes visant des civils sont des «crimes de guerre» dont les responsables devront «rendre compte», appelant la Biélorussie à «ne pas être partie à l'agression brutale menée par la Russie».
Berlin a annoncé une réunion d'urgence virtuelle mardi des dirigeants du G7 et du président ukrainien Volodomyr Zelensky à 14H00 (12H00 GMT). «Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la terre», a réagi Volodomyr Zelensky sur les réseaux sociaux, réclamant à la France et l'Allemagne une réponse «dure» à la Russie.
Le président russe Vladimir Poutine a expliqué, lors d'une réunion de son conseil de sécurité, que la Russie avait lancé une campagne «massive» de bombardements «contre l'infrastructure énergétique, militaire et de communication de l'Ukraine», en réplique à l'attaque «terroriste» du pont de Crimée. Il a promis des répliques «sévères» en cas de nouvelles attaques ukrainiennes contre la Russie. Les frappes «ont atteint leur objectif», a assuré le ministère de la Défense russe.
Le territoire moldave violé par les missiles russes
Dimanche, Vladimir Poutine avait accusé l'Ukraine d'avoir organisé l'explosion qui a détruit une partie de ce pont inauguré en 2018 par lui-même et reliant la Crimée annexée par la Russie en 2014 et le territoire russe. L'armée ukrainienne a accusé la Russie d'avoir lancé des attaques avec des drones iraniens depuis la Biélorussie. De son côté, la Moldavie a déclaré que «trois missiles de croisière lancés ce matin sur l'Ukraine par des navires russes en mer Noire» avaient violé son espace aérien.
Le président français Emmanuel Macron a fait part au téléphone à Volodomyr Zelensky de son «extrême inquiétude», réaffirmant «l'engagement de la France à accroître son soutien à l'Ukraine (...) y compris en matière d'équipement militaire». Dénonçant des bombardements «inacceptables», le chef de la diplomatie britannique James Cleverly a dit avoir assuré son homologue ukrainien Dmytro Kuleba du «soutien moral et concret» de Londres.
«Réponse résolue»
Dmytro Kuleba, qui a interrompu une tournée en Afrique, est en «contact constant» avec les partenaires de son pays pour «coordonner une réponse résolue aux attaques russes», a-t-il twitté. Les bombardements russes interviennent alors que la Russie enchaîne les revers depuis début septembre en Ukraine, perdant du terrain dans le Sud comme dans le nord-est du pays.
«Ils veulent détruire le système énergétique», a estimé Volodymyr Zelensky, faisant état de «dizaines de missiles» et de drones iraniens Shahed qui ont visé le pays du nord au sud. Des coupures d'électricité affectaient lundi en fin de matinée de nombreuses régions ukrainiennes suite aux frappes, selon les autorités.
Selon le ministère ukrainien de la Défense, la Russie a lancé 83 missiles, dont 43 ont été abattus par la défense aérienne. À Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin par les bombardements, au moins cinq personnes ont été tuées selon la police. Une demi-douzaine de déflagrations ont été entendues, avec des frappes sur plusieurs quartiers dont le centre-ville.
«Terroristes»
«Il y a plusieurs frappes sur l'infrastructure critique de la ville», a déclaré le maire Vitali Klitchko. Le trafic automobile et ferroviaire a repris samedi sur le pont de Crimée quelques heures après la déflagration qui a fait trois morts et a été attribuée par les autorités russes à un camion piégé. Kiev n'a ni confirmé ni démenti son implication.
Volodymyr Zelensky avait également qualifié les militaires russes de «terroristes», après des frappes dimanche sur des immeubles d'habitation de Zaporijjia (Sud) qui ont fait au moins 14 morts selon un nouveau bilan, trois jours après de précédents bombardements (17 morts). Non loin de là, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a été reconnectée au réseau électrique dimanche.
Mardi, selon le Kremlin, Vladimir Poutine recevra le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, à Saint-Pétersbourg. À Moscou, la Bourse chutait de près de 12% lundi à l'ouverture, l'indice principal Moex (en roubles) perdant 11,9% à 7H03 GMT, à 1.780,39 points, et passant brièvement sous la barre des 1.800 points pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février.
La Biélorussie, allié de la Russie dans son conflit avec l'Ukraine, a prêté son territoire à l'armée russe pour son offensive contre l'Ukraine mais l'armée biélorusse ne participe pas jusqu'ici aux combats sur le territoire ukrainien. L'entrée des forces biélorusses chez son voisin marquerait une nouvelle escalade du conflit en Ukraine.
Lundi 10 Octobre 2022 – 42.000 enfants sont SDF en France, selon un rapport de l'Unicef
Selon un décompte organisé en août par l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité, «plus de 42.000 enfants vivaient dans des hébergements d'urgence, des abris de fortune ou dans la rue», relèvent l'Unicef France et le Samu Social de Paris dans un rapport publié lundi 10 octobre. Seule une minorité de ces mineurs dort à la rue, «mais attention! La vie en hôtel ou en foyer a aussi des conséquences énormes sur la santé mentale des enfants», souligne la présidente de l'Unicef France, Adeline Hazan.
Surpeuplés, insalubres, les lieux de vie précaires peuvent devenir «sources d'angoisse» et peser sur l'estime de soi, le sommeil, l'alimentation, le stress. «Il faudrait avoir des hôtels spécialement pour les familles, pas avec des gens qui boivent. On doit être en sécurité», témoigne ainsi Adèle, 13 ans, citée dans le rapport. «Je mange sur mon lit», déplore de son côté Julio, 15 ans, qui vit avec sa famille dans une chambre d'hôtel de 9 m2. Une exiguïté qui peut entraîner des tensions, voire «des violences intrafamiliales et des situations de maltraitance», estiment les auteurs du rapport.
Selon eux, les pouvoirs publics devraient «renforcer les moyens» d'une offre de santé mentale qui manque «cruellement» de professionnels. Or, ce manque est encore plus criant pour les enfants sans domicile, à cause d'une «discontinuité dans les parcours de soins» et de l'impossibilité pour les familles sans ressources de payer les dépassements d'honoraires des praticiens libéraux.
Alerte sur la santé mentale des enfants privés de logement
Anxiété, dépression, troubles de l'humeur : le bien-être des enfants privés du «cocon protecteur» d'un vrai domicile peut être affecté à court et moyen terme, mais aussi dans leur future vie d'adulte, affirment les deux organisations. Parmi ces mineurs, «une petite minorité sont des résilients qui en sortiront grandis, mais la majorité va en payer les pots cassés», affirme à l'AFP le pédopsychiatre Bruno Falissard, qui a apporté son expertise aux auteurs du rapport, publié à l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale.
Plus l'enfant est jeune, plus ses conditions de vie peuvent être délétères pour sa santé mentale, selon ce spécialiste, notamment si le tout petit est privé «d'être au chaud, d'avoir à manger lorsqu'il a faim, d'être consolé quand ça ne va pas». «La sécurité de l'environnement a un pouvoir thérapeutique considérable», résume le médecin, pour qui «donner un toit à un sans-abri, ça marche mieux que de lui prescrire des médicaments».