Samedi 19 Novembre 2022 - Darmanin représentera la France à l'ouverture du Mondial au Qatar
La France sera officiellement représentée à la cérémonie d'ouverture du Mondial à Doha dimanche par son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans un contexte de critiques persistantes sur les droits humains, a indiqué samedi l'entourage du ministre. "A la demande du président de la République, Gérald Darmanin représentera le gouvernement français à la cérémonie d'ouverture", a déclaré son entourage.
"Le ministre assistera ainsi à l'ouverture du dernier événement sportif de grande ampleur avant la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques et paralympiques que la France organisera respectivement en 2023 et 2024", a-t-on ajouté de même source. "Il rendra visite, à cette occasion, aux gendarmes et aux policiers français déployés sur place afin de contribuer à la sécurité de cet événement mondial", a encore dit l'entourage.
"Ne pas politiser le sport"
La préparation du Mondial qui débute dimanche a été dominée par les préoccupations concernant le respect des droits des travailleurs, des femmes et de la communauté LGBT+ dans l'Émirat. Le Danemark, qui s'est affiché parmi les plus hostiles à l'organisation du mondial qatari, a fait savoir qu'aucun membre de son gouvernement ne serait présent pour la cérémonie d'ouverture, ni d'ambassadeur.
Le président français Emmanuel Macron s'est lui exprimé jeudi contre un boycott du Mondial, estimant qu'il ne fallait "pas politiser le sport". Il a annoncé sa présence au Qatar pour la demi-finale ou la finale en cas de présence de l'équipe de France.
Samedi 19 Novembre 2022 - Des militants écologistes aspergent de peinture une sculpture de Charles Ray à Paris
Des militants écologistes ont aspergé de peinture vendredi à Paris une sculpture de Charles Ray, figure majeure de la sculpture américaine contemporaine.
Le mouvement écologiste "Dernière rénovation", dont les militants se mobilisent depuis plusieurs semaines en France en bloquant des routes, en interrompant des spectacles ou des matches, a revendiqué cette action sur Twitter.
La sculpture "Horse and Rider", représentant un homme à cheval et située sur le parvis de la Bourse du Commerce, qui abrite la collection du milliardaire François Pinault, a été aspergée de peinture orange.
"Art et écologie ne sont pas antinomiques"
"L'éco-vandalisme monte d'un cran", s'est indignée sur Twitter la ministre de la Culture Rima Abdel Malak, qui s'est rendue sur place pour inspecter la sculpture, en remerciant les "restauratrices qui sont intervenues rapidement". "Art et écologie ne sont pas antinomiques. Ce sont au contraire des causes communes!", a-t-elle ajouté.
"Dernière rénovation" fait partie du Réseau A22, présent dans 11 pays occidentaux et multipliant les actions choc, notamment des jets de peinture sur des oeuvres d'art, depuis plusieurs semaines, pour dénoncer l'inaction climatique et réclamer des gouvernements des actions fortes.
Samedi 19 Novembre 2022 - Un procureur spécial nommé pour enquêter sur Trump
Donald Trump a tempêté vendredi soir contre la nomination, plus tôt dans la journée par le ministre américain de la Justice, d'un procureur expert en crimes de guerre pour enquêter de façon indépendante sur l'ex-président, trois jours après sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2024. Lors d'une allocution télévisée, le ministre Merrick Garland a confié cette mission extrêmement "sensible" à Jack Smith, procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo.
L'ancien président républicain, qui a immédiatement dénoncé auprès de journalistes de Fox une décision "politique" et "injuste", s'est de nouveau insurgé dans la soirée. "Ce terrible abus de pouvoir est le dernier en date dans une longue série de chasses aux sorcières qui ont débuté il y a longtemps", a-t-il lancé lors d'un discours depuis sa résidence de Floride, assurant que le procureur spécial n'allait "pas enquêter de façon impartiale".
C'est pourtant pour se garder de tels soupçons que Merrick Garland, prenant acte de la décision du républicain de briguer un nouveau mandat et de l'intention du président démocrate Joe Biden de faire de même, a jugé "dans l'intérêt du public" de charger ce procureur de reprendre deux enquêtes menées depuis des mois par la justice américaine. La première porte sur les efforts du milliardaire républicain pour changer les résultats de la présidentielle de 2020, la seconde sur sa gestion des archives de la Maison Blanche.
A Garland de trancher
Après avoir réuni tous les éléments, le procureur spécial "exercera son jugement professionnel de manière indépendante pour décider si il doit y avoir une inculpation", dans l'un ou l'autre de ces dossiers, a précisé M. Garland. Le procureur spécial ne sera toutefois chargé que d'émettre une recommandation et il reviendra au ministre de trancher. S'il devait finalement inculper Donald Trump sur cette base, sa décision sera plus difficile à attaquer. L'ouverture de poursuites n'empêcherait pas le magnat de l'immobilier de concourir, mais jetterait une ombre sur sa candidature.
Démentant toute instrumentalisation de l'appareil judiciaire, la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a pour sa part assuré que le président Biden n'avait pas été informé au préalable de la décision de son ministre. Dans un communiqué, le procureur Smith a promis d'agir "vite", "en toute indépendance" et "de manière approfondie".
La première enquête qui lui a été confiée porte sur les efforts de Donald Trump pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut mené par ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021. Cette enquête tentaculaire a déjà entraîné l'inculpation de près de 900 personnes ayant directement participé aux violences. Mais les procureurs n'ont jamais exclu de s'intéresser à d'autres acteurs. "Chaque personne qui est pénalement responsable des efforts pour annuler l'élection devra répondre de ses actes", a déclaré à plusieurs reprises Merrick Garland.
"Rétention" et "entrave"
La seconde enquête porte sur les archives de la Maison Blanche. En quittant la présidence, Donald Trump a emporté des boîtes entières de documents. Or, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l'ensemble de ses emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. En janvier, il a rendu 15 cartons. Après examen, la police fédérale a estimé qu'il en conservait probablement d'autres dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Des agents du FBI y ont mené le 8 août une perquisition spectaculaire sur la base d'un mandat pour "rétention de documents classifiés" et "entrave à une enquête fédérale", et ont saisi une trentaine d'autres boîtes. Dans le passé, Donald Trump a déjà fait l'objet d'une enquête supervisée par un procureur spécial: Robert Mueller avait été chargé en 2017 d'établir s'il y avait eu une collusion entre son équipe de campagne et la Russie lors de la présidentielle de 2016.
Après deux ans d'enquête, il avait jugé ne pas avoir assez de preuves d'un complot entre Moscou et l'équipe Trump, mais avait relevé une série de pressions troublantes exercées par le locataire de la Maison Blanche sur son enquête. Le ministre de la Justice de l'époque, le républicain Bill Barr, n'avait toutefois pas jugé nécessaire de le poursuivre.
Pendant son mandat, Donald Trump a également été visé par deux procès en destitution : l'un portait sur des pressions exercées sur l'Ukraine afin qu'elle lui donne des éléments embarrassants pour Joe Biden; l'autre sur son rôle dans l'attaque du Capitole. Il a été acquitté dans les deux dossiers grâce à la majorité républicaine au Sénat.
Samedi 19 Novembre 2022 - Kim Jong-un dévoile sa fille pour la première fois... lors d'un test de missile
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le lancement de son dernier missile balistique intercontinental accompagné de sa fille qu'il a dévoilée au monde pour la première fois, dans un message publié samedi par l'agence d'Etat KCNA. Dans un contexte de tensions croissantes dans la péninsule coréenne, Kim a aussi réaffirmé qu'il recourrait à la bombe atomique en cas d'attaque nucléaire contre son pays, après avoir supervisé vendredi aux côtés de sa fille le lancement du Hwasong-17 "avec succès", selon KCNA.
Le dernier lancement de vendredi confirme "qu'une fois de plus les forces nucléaires de la RPDC ont atteint une nouvelle capacité maximale fiable pour contenir toute menace nucléaire", ajoute KCNA, utilisant l'acronyme du nom officiel de la Corée du Nord. Le Conseil de sécurité des Nations unies a indiqué samedi qu'il allait se réunir lundi pour discuter de la situation.
Une famille jusque-là inconnue...
Fait extrêmement rare, KCNA, unique source d'information venant de Pyongyang, a fait mention de la famille de Kim Jong Un, soulignant que le dirigeant s'était rendu au lancement accompagné de sa "femme et (de sa) fille bien-aimées". Kim est apparu aux côtés d'une jeune fille dont l'âge n'est pas précisé, vêtue d'une doudoune blanche et de chaussures rouges. Le régime nord-coréen n'avait jamais confirmé jusque là l'existence d'une famille du dirigeant.
Les services de renseignements sud-coréens assurent quant à eux que Kim a épousé Ri Sol Ju en 2009, qui a donné naissance à trois enfants entre 2010 et 2017, sans en préciser le sexe. Pour Cheong Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord à l'institut sud-coréen Sejong, il pourrait s'agir du probable deuxième enfant de Kim, Ju Ae. En 2013, l'ancienne star de la NBA, la ligue américaine de basket-ball, Dennis Rodman, en visite à Pyongyang, avait donné un rare témoignage de l'existence de cette enfant, qu'il avait rencontrée.
"Nous avons vu de nos propres yeux la quatrième génération des Kim"
Son apparition relance les spéculations sur une future transmission du pouvoir dynastique en Corée du Nord, où Kim Jong Un a succédé à son père Kim Jong Il et son grand-père Kim Il Sung. Selon Soo Kim, ancienne analyste de l'agence américaine de renseignement CIA, le lancement de vendredi témoigne de "la permanence du programme d'armement du régime des Kim, car il fait partie intégrante de sa propre survie et de la continuité du règne de sa famille".
"Cela répond même en partie à des questions entourant la succession", a ajouté à l'AFP cette analyste, aujourd'hui à la RAND Corporation. "Nous avons vu de nos propres yeux la quatrième génération des Kim. Et sa fille -- ainsi que d'autres éventuels frères et soeurs -- sera certainement préparée par son père", a-t-elle relevé.
Fortes tensions avec Tokyo, Séoul et Washington
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manoeuvres militaires conjointes depuis que Kim Jong Un a déclaré en septembre que le statut d'Etat nucléaire de la Corée du Nord était "irréversible". Séoul et Washington ont notamment mené fin octobre et début novembre les plus grands exercices aériens communs de leur histoire.
Samedi, l'armée sud-coréenne a annoncé qu'un bombardier américain B-1B avait été redéployé dans la péninsule coréenne, dans le cadre de nouveaux exercices entre les deux alliés. Mais la Corée du Nord voit dans ces démonstrations de force des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à une tentative de renversement du régime. Kim les a même qualifiés d'"exercices de guerre d'agression hystérique" et a promis de réagir "résolument aux armes nucléaires par des armes nucléaires et à un affrontement total par un affrontement sans merci", cité par la KCNA.
"Missile monstre"
L'agence nationale nord-coréenne a indiqué que le missile avait atteint "une altitude maximale de 6.040,9 km et a parcouru une distance de 999,2 km" avant "d'atterrir avec précision sur la zone prédéfinie" dans la mer de l'Est, ou mer du Japon. La distance et l'altitude correspondent aux estimations données par Séoul et par Tokyo vendredi, et ne sont que légèrement inférieures à celles de l'ICBM tiré par Pyongyang le 24 mars, qui semble être son test le plus puissant jamais réalisé.
La Corée du Nord avait déjà affirmé avoir testé le 24 mars un Hwasong-17 --qui compte parmi les armes les plus puissantes de Pyongyang et qui a été surnommé le "missile monstre" par des analystes militaires-- mais Séoul avait ensuite mis en doute cette affirmation. Cette fois, les analystes ont déclaré que l'essai semblait réussi. "Ce lancement est significatif car il s'agit (probablement) du premier essai réussi" de ce missile, a souligné auprès de l'AFP Joseph Dempsey, chercheur à l'Institut international d'études stratégiques (IISS).
Pyongyang a procédé début novembre à une rafale sans précédent de tirs de missiles, dont l'un est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud. La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles nord-coréens, soit plus que pendant toute l'année 2017, quand le dirigeant Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump se menaçaient réciproquement d'apocalypse nucléaire. En septembre et en octobre, Pyongyang avait déjà tiré une copieuse salve de projectiles, dont l'un avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans.
Samedi 19 Novembre 2022 - Le sergent qui a dit «non» à Poutine : «Notre armée n’était pas motivée»
Ce para Pavel Filatiev a déserté. Réfugié en France, il publie un réquisitoire contre Poutine et son armée
Pendant la guerre, je m’étais souvent dit: “Tu dois survivre pour changer les choses.” J’ai écrit ce livre sur mon téléphone portable, en quarante-cinq jours, pour changer les choses et faire du bruit. Je voulais aussi dénoncer le commandement devant le parquet général militaire, mais je n’ai pas trouvé d’avocat pour m’accompagner. Mes compagnons de régiment m’ont tous soutenu. Même ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. J’ai reçu encouragements et insultes. Un commandant m’a qualifié de traître. Après, j’ai su que mon cas était suivi au ministère de la Défense par le bureau chargé des soldats qui retournent à la vie civile.
Quand la police militaire est venue frapper à la porte de mon domicile en Crimée, je n’y étais pas, heureusement
Je savais que je risquais quinze ans de prison. Quand la police militaire est venue frapper à la porte de mon domicile en Crimée, je n’y étais pas, heureusement. Ensuite, j’ai commencé à vivre clandestinement. Des proches comme des personnes qui ont voulu soutenir la cause m’ont aidé. Je ne sais pas combien de fois mon texte a été téléchargé, mais il a été vu 600 000 fois et beaucoup ont compris le sens de ce combat qui n’est pas seulement le mien. J’ai reçu des aides et je continue d’en recevoir, mais je sais que ce ne sera pas éternel ! J’ai aussi été contacté par un agent littéraire en Israël qui m’a beaucoup aidé.
J’ai compris que tout deviendrait compliqué quand mon téléphone et mes comptes sur Internet ont été piratés. J’ai été approché sur VKontakte [le Facebook russe] par de faux journalistes. J’ai payé quelqu’un pour passer clandestinement la frontière biélorusse. Je n’avais que sa parole, mais ça a marché. Arrivé en Biélorussie, j’ai pris un avion pour Paris. Il y a une astuce qui consiste à prendre son billet à la dernière minute et à arriver parmi les derniers, quand il n’y a plus vraiment de temps pour les vérifications.
Quand on a compris qu’on était partis pour envahir l’Ukraine, certains pensaient qu’en trois jours ce serait plié, qu’on prendrait Kiev.
Le 23 février au soir, les chauffeurs reçoivent l’ordre de former un Z avec des bandes blanches. Personne ne comprend pourquoi. On sait qu’on part en mission, c’est sûr. Des rumeurs circulent sur une guerre contre l’Otan. Ça titille notre fibre patriotique. Moi, je n’y crois pas trop. Je pense qu’on nous envoie plutôt dans le Donbass pour une opération de maintien de la paix. C’est toujours les troupes aéroportées qui partent en premier pour ce genre de mission. Je pensais que ce serait comme en Crimée, où l’on avait assuré la sécurité du référendum et où tout s’était bien passé.
À 4 heures du matin, on est réveillés par des tirs. Ceux de l’artillerie autour de nous et, derrière, des canons à longue portée. C’est l’assaut. Personne ne peut nous expliquer et les ordres arrivent au compte-gouttes. Est-ce qu’on fait la guerre à l’Otan? Quand on a compris qu’on était partis pour envahir l’Ukraine, il y a eu des discussions entre nous. Certains pensaient qu’en trois jours ce serait plié, qu’on prendrait Kiev. Je n’étais pas de cet avis.
J’ai toujours eu un mauvais pressentiment. Dès que j’ai réintégré le 56e régiment, en août 2021, j’ai pensé que rien ne fonctionnait correctement. Quand on s’est retrouvés, des semaines plus tard, dans les tranchées dans la région de Mykolaïv, c’est devenu clair pour tous: on ne pouvait plus avancer! Je l’ai compris avant les autres parce que j’étais plus âgé et que j’avais plus d’expérience. Je voyais bien que notre armée n’était pas bien formée, pas équipée, pas motivée. Comme dans le reste des institutions de ce pays, c’est le mensonge qui prédomine, la corruption, l’incompétence. Par exemple: sur le papier, notre bataillon était censé partir avec des véhicules blindés, mais on n’en avait pas! On est partis en 4x4 non blindé pour une opération d’assaut! Notre brigade d’origine avait de l’artillerie, sa propre défense antiaérienne; là ce n’était plus le cas. On manquait d’uniformes, de casques, d’approvisionnement, de rations et notre camion n’avait pas de freins. La seule chose dont on n’a jamais manqué, c’était d’armes et de munitions, mais les ordres n’étaient pas clairs. Les avions et les hélicoptères qu’on apercevait au début avaient disparu au bout de quelques jours. On voyait surtout les drones des Ukrainiens.
J’ai toujours pensé que l’armée russe devrait se retirer d’Ukraine et participer à sa reconstruction
Poutine est protégé et adulé par une garde rapprochée qui a des intérêts dans les affaires et qui lui ment. Lui-même reconnaît qu’il ne regarde pas Internet: il est déconnecté. Quant à l’état de l’armée, il n’y a rien à comprendre: le système est tellement pourri que, à force de corruption et de copinage, il est devenu inexistant.
Beaucoup de gens pensent que le plus grand problème de la Russie est la corruption, mais peu l’expriment. Ce que j’aime en France, c’est qu’ici les gens sont très concernés par la politique, pas chez nous. Pourtant, un proverbe russe dit: “Si tu ne t’occupes pas de politique, la politique s’occupera de toi!”
Jusqu’en 2014, la Russie se portait bien, mais depuis la situation ne fait qu’empirer. Je ne veux pas accuser les Occidentaux, qui utilisent les moyens qu’ils ont pour empêcher Poutine de jouer avec le destin de son peuple. Puisque le peuple russe reste muet et ne réagit pas, alors le monde réagit à sa place. À qui la faute? Dans une famille, quand les enfants souffrent et n’ont pas assez à manger, c’est la faute du chef de famille, n’est-ce pas?
Samedi 19 Novembre 2022 - Le destin de Twitter en question après le départ de la moitié de ses employés
L'avenir de Twitter semblait incertain vendredi après le départ de nombreux ingénieurs de l'influent réseau social ayant refusé de se donner "à fond, inconditionnellement", selon les nouveaux termes dictés par Elon Musk. Selon d'anciens salariés et plusieurs médias américains, des centaines d'employés ont répondu "non" à l'ultimatum du nouveau propriétaire et patron, qui leur avait donné le choix entre travailler sans relâche "pour bâtir un Twitter 2.0 révolutionnaire" ou partir avec trois mois de salaire.
La moitié des 7.500 employés du groupe californien ont déjà été licenciés il y a deux semaines par le multimilliardaire, et quelque 700 salariés avaient déjà démissionné pendant l'été, avant même d'être sûrs que l'acquisition aurait lieu. "Mes amis sont partis, la vision est brouillée, une tempête arrive et il n'y a pas d'incitation financière. Que feriez-vous ? Est-ce que vous sacrifieriez votre temps avec vos enfants pendant les vacances pour de vagues promesses et (pour) rendre une personne riche encore plus riche ?", a résumé Peter Clowes, ingénieur informatique et directeur chez Twitter et "survivant des licenciements", d'après son profil LinkedIn.
Comme de nombreux autres salariés du groupe californien, il a détaillé sur le réseau social ses hésitations, expliquant qu'il ne "haïssait pas Elon Musk" et voulait "voir Twitter réussir". Mais il ne reste selon lui que "trois ingénieurs sur les 75" de son équipe. "Si j'étais resté, j'aurais été de permanence quasi constamment, avec très peu de soutien pour une durée indéterminée sur des systèmes informatiques complexes dans lesquels je n'ai pas d'expérience", note-t-il. En outre, "aucune vision n'a été partagée avec nous. Pas de plan sur cinq ans comme chez Tesla. (...) C'est un pur test de loyauté", détaille-t-il.
Drapeau de pirate
"Que doit faire Twitter maintenant?", a tweeté Elon Musk vendredi matin, apparemment imperméable au chaos ambiant. Il a ensuite annoncé que plusieurs comptes d'utilisateurs suspendus ont été réadmis sur la plateforme, mais qu'il n'avait "pas encore pris de décision sur (Donald) Trump". "La politique du nouveau Twitter c'est la liberté d'expression, mais pas la liberté d'atteindre" le public, a-t-il encore tweeté, promettant de rétrograder à l'avenir les "tweets haineux".
Vendredi soir, il a lancé un nouveau sondage : "Réadmettre l'ancien président Trump ? Oui/Non", assorti d'un tweet: "Vox populi, Vox Dei" ("La voix du peuple est la voix de Dieu"). Pendant ce temps, de nombreux utilisateurs du réseau social, notamment des ex-employés, des journalistes et des analystes, se demandaient si la fin de Twitter n'était pas proche. Car le fantasque entrepreneur a mobilisé des équipes jour et nuit sur des projets controversés, ensuite reportés. Il a lancé un plan social massif avant de devoir rappeler des personnes essentielles. Il a fait des promesses aux annonceurs tout en menaçant ceux qui fuyaient.
D'après un ex-ingénieur de l'entreprise, le risque de pannes augmente à cause de la difficulté croissante à transmettre les compétences techniques, même s'il reste des personnes qualifiées et des systèmes de sécurité solides. "Et... nous venons d'atteindre un nouveau pic d'utilisation de Twitter, lol", ironisait Elon Musk jeudi soir, après une série de tweets humoristiques dont un drapeau de pirate à tête de mort.
"Stop au Twitter toxique"
Jeudi après-midi, Twitter a prévenu tous les employés que les bâtiments de l'entreprise étaient temporairement fermés et inaccessibles, même avec un badge, jusqu'à lundi. Mais vendredi, Elon Musk a écrit aux développeurs pour leur demander de venir "au dixième étage à 14h" après lui avoir adressé par e-mail un récapitulatif de leur travail récent, d'après une source anonyme. D'autres salariés, qui ont refusé l'ultimatum, ont eux perdu l'accès à leur ordinateur portable.
Le multimilliardaire a voulu racheter l'entreprise californienne au printemps, puis il n'en a plus voulu à l'été, et a été forcé de l'acquérir pour 44 milliards de dollars fin octobre, pour éviter un procès, en l'endettant lourdement. Depuis, il divise toujours plus entre les inconditionnels, ceux qui veulent encore croire à l'ingénieur brillant, et ceux qui le vouent aux gémonies. "On a l'impression que le ciel nous tombe sur la tête en ce moment, mais peut-être que non, peut-être que c'est une transition vers autre chose", souligne John Wihbey, professeur spécialiste des médias à la Northeastern University.
"Mais s'il continue toute cette folie et aliène ce qu'il reste des ingénieurs essentiels, il pourrait conduire le réseau par-dessus la falaise", reconnaît-il. Jeudi soir, des messages anti-Elon Musk ont été projetés sur la façade du siège de l'entreprise à San Francisco, dont "Elon Musk, ferme-la", "Stop au Twitter toxique" ou "En avant vers la faillite", d'après des photos de Gia Vang, une journaliste de la chaîne NBC.
Samedi 19 Novembre 2022 - L'Otan dénonce un survol «dangereux» par des chasseurs russes de ses navires en mer Baltique
Deux avions de chasse russes «ont approché dangereusement et de façon non-professionnelle» en début de semaine des navires de l'Otan qui croisaient en mer Baltique pour une opération de routine, a affirmé vendredi 18 novembre l'Alliance atlantique. L'incident s'est produit mardi matin lorsque les deux appareils russes se sont approchés de ces navires jusqu'à «une altitude de 300 pieds (91 mètres) et une distance de 80 yards (73 mètres)» sans que leurs pilotes ne répondent aux communications.
«L'Otan a jugé l'interaction dangereuse et non professionnelle car elle a été menée dans une zone de danger connue, qui a été activée pour l'entraînement à la défense aérienne, et en raison de l'altitude et de la proximité des avions, selon un communiqué. L'interaction a augmenté le risque d'erreurs de calcul, d'erreurs et d'accidents.» Les forces de l'Otan ont «agi de manière responsable» face à cet incident, conformément à la réglementation maritime. «L'Otan réagira de manière appropriée à toute interférence avec l'activité légale de l'Otan dans la zone qui met en danger la sécurité de nos avions, navires ou de leurs équipages. L'Otan ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace».
L'incident survient alors que les tensions augmentent entre l'Otan et la Russie en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou en février. Les craintes d'un affrontement entre les deux parties se sont intensifiées cette semaine après qu'un missile a tué deux personnes dans la Pologne voisine de l'Ukraine. Varsovie est membre de l'Otan. L'alliance n'a pas tardé à calmer les tensions en disant qu'il s'agissait probablement d'un missile de défense anti-aérienne de Kiev.
L'Otan a augmenté sa présence navale en mer Baltique et en mer du Nord depuis les explosions survenues en septembre dans les gazoducs Russie-Europe qui, selon une enquête suédoise vendredi, étaient dues à des actes de sabotage. La force de l'Otan en mer Baltique comprenant des navires néerlandais, norvégiens et danois a mené des opérations pour accroître la coopération avec la Finlande et la Suède, qui sont sur la bonne voie pour rejoindre l'alliance.
La décision des deux voisins nordiques d'abandonner leur politique de longue date de non-alignement et de rejoindre l'Otan a provoqué la colère du Kremlin.
Samedi 19 Novembre 2022 - COP27 : un accord trouvé sur la question des dégâts climatiques
La conférence sur le climat de Charm el-Cheikh en Egypte a donné lieu à un accord sur la question des dégâts climatiques. Ce samedi, comme le glisse une source européenne à l’AFP, « un accord a été trouvé » entre les négociateurs des quelque 200 pays présents à la COP27. Un fonds spécifique, concernant les « pertes et dommages », va être créé afin de « diriger » les moyens financiers vers les pays les plus vulnérables, a fait savoir la même source. De « nouveaux accords de financement » ont également été trouvés pour que les États en développement puissent bénéficier d’une aide pour « mobiliser des ressources nouvelles et supplémentaires ».
La COP27 prolongée
Le sujet des dégâts climatiques était l’un des principaux points de blocage des négociations de cette COP27 organisée en Egypte. De quoi donner de l’espoir sur l’avancée de cette 27e conférence internationale sur le climat, dont les négociations semblaient au point mort samedi matin après des débats houleux durant la nuit. Si la COP 27 devait se terminer vendredi 18 novembre, elle a finalement été prolongée d’une journée pour que les échanges se poursuivent.
L’Union européenne a en effet indiqué dans la matinée de ce samedi ne pas vouloir « d’accord pour éviter un mauvais accord », relate l’AFP. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a en effet expliqué : « Nous sommes inquiets de certaines des choses que nous avons vues et entendues au cours des dernières 12 heures. » Avant de rappeler que l’objectif de l’Europe est de garder « en vie » la limite de réchauffement de 1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
Le nouveau projet de texte final
En début d’après-midi ce samedi, la présidence égyptienne a fini par publier un nouveau projet de texte final. Cette proposition doit encore faire l’objet de discussions par les négociateurs. Comme l’indique l’AFP, le dossier affirme à nouveau les objectifs de l'accord de Paris de 2015, et souligne que les impacts du dérèglement climatique seraient bien moins importants si le réchauffement était limité à 1,5°C. Le nouveau projet de texte final de l’Egypte rappelle aussi de la nécessité de poursuivre les « efforts » afin de respecter cette limite de 1,5°C.
En matière énergétique, la fin des « subventions inefficaces aux carburants fossiles » est mentionnée mais pas la sortie du pétrole ou du gaz. Ce document appelle aussi à accélérer le développement des énergies renouvelables dans les années à venir, réaffirmant enfin l’objectif de sortir progressivement des centrales à charbon - ce qui avait été acté l’année dernière à Glasgow.
Samedi 19 Novembre 2022 - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky écarte l'idée d'une «courte trêve» avec la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a écarté vendredi 18 novembre l'idée d'une «courte trêve» avec la Russie, arguant qu'elle ne ferait qu'empirer les choses. «La Russie recherche désormais une courte trêve, un répit pour reprendre des forces. On pourrait y voir la fin de la guerre, mais un tel répit ne fera qu'empirer la situation», a affirmé le dirigeant ukrainien lors de remarques diffusées au forum international sur la sécurité d'Halifax, au Canada. «Une paix vraiment réelle, durable et honnête ne peut venir que de la destruction complète de l'agression russe.»
La Maison-Blanche avait réitéré plus tôt vendredi que seul Volodymyr Zelensky était en mesure d'approuver l'ouverture de négociations entre l'Ukraine et la Russie, rejetant toute notion de pressions américaines en ce sens sur Kiev. Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a déclaré à deux reprises récemment que les victoires ukrainiennes sur le champ de bataille pourraient ouvrir une fenêtre d'opportunité pour entamer des discussions en vue d'une solution politique au conflit.
Il a toutefois noté mercredi qu'il était peu probable au moins à court terme que l'Ukraine puisse déloger militairement la Russie de l'ensemble des territoires qu'elle occupe dans le pays, y compris la Crimée.
Samedi 19 Novembre 2022 - «À consommer de préférence avant...» : cette mention va évoluer pour éviter le gaspillage alimentaire
Chaque année, dix millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées en France. Pour lutter contre ce phénomène, de nouvelles mentions vont apparaître sur les aliments.
Date limite de consommation, date de péremption... Les consommateurs sont parfois perdus face aux différentes indications sur leurs produits. Pour simplifier l'information, le gouvernement a donc choisi de mieux expliciter la date de durabilité minimum (DDM), qui renseigne «le délai pendant lequel le produit conserve toutes ses qualités gustatives et olfactives».
Afin d'éviter le gaspillage alimentaire et la «forte chute des ventes de produits proches de leur DDM», un décret vient d'être ajouté ce vendredi au Journal Officiel. Celui-ci laisse la possibilité aux fabricants d'ajouter une mention «informant les consommateurs que le produit reste consommable» sur leurs produits. Par exemple, les mots «Pour une dégustation optimale» pourront être insérés avant l'indication de la DDM, indiquée par «à consommer de préférence avant». La mention «ce produit peut être consommé après cette date», ou toute mention équivalente, est également autorisée. Pour Olivia Grégoire, «c'est le rôle de l'État de rendre l'information lisible pour le consommateur sur ce qui peut être consommé et ce qui ne doit pas l'être».
Cette mesure doit renforcer l'arsenal contre le gaspillage alimentaire. La DDM est souvent confondue avec la date limite de consommation (DLC), qui concerne «les denrées microbiologiquement très périssables» et constitue «une limite impérative après laquelle la denrée ne doit plus être consommée». Sur l'étiquetage, la DLC est mentionnée via la mention «à consommer jusqu'au...», suivie de l'échéance.
Or, de nombreux consommateurs traitent de la même manière ces deux dates et jettent l'aliment une fois la DDM atteinte, alors qu'il reste consommable, «sans risque pour la santé», mentionne la DGCCRF. À condition que l'emballage n'ait pas été endommagé et que ses qualités spécifiques - aspect visuel et odeur- ne soient pas altérées. Chaque année, ainsi, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées en France, selon l'Ademe. «Un non-sens absolu» pour Olivia Grégoire, la ministre en charge du Commerce, qui appelle les industriels à «se saisir de cette nouvelle opportunité pour mieux informer sur la possibilité de consommer les produits concernés après la date affichée et ainsi limiter le gaspillage alimentaire».