Nous sommes à quelques jours d'un verdict que la classe politique attend avec impatience. Vendredi, le Conseil constitutionnel doit rendre ses conclusions sur la conformité de la réforme des retraites.
La fin d'un «chemin démocratique», estime le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, ce 12 avril. Une validation potentielle qui rendrait le texte «légal» mais pas «légitime», siffle de son côté la patronne des écologistes, Marine Tondelier. Marine Le Pen, elle, est «modérément optimiste» quant à la décision que prendront les Sages de la rue Montpensier... allant jusqu'à interroger leur indépendance politique.
«Je pense que la composition du Conseil constitutionnel est une composition faite de gens nommés par des politiques», juge-t-elle sur BFMTV. Un système qui, selon elle, «mériterait peut-être réflexion». «Il faut réfléchir à ce que les membres du Conseil constitutionnel soient véritablement et totalement indépendants», poursuit la chef du groupe RN à l'Assemblée nationale. «Le fait qu'ils soient tous nommés par des organes politiques... Mais c'est un autre sujet, ce n'est pas l'urgence», a-t-elle finalement évacué.
L'«état d'esprit déplorable» du gouvernement
Après son rendez-vous avec Elisabeth Borne, hier, Marine Le Pen a en effet fustigé l'«état d'esprit déplorable» du gouvernement. «Je lui ai parlé des urgences : l'inflation alimentaire. Elisabeth Borne nous répond que tout a été fait. Mais rien n'a été fait», fustige-t-elle. «Elisabeth Borne invite les présidents de groupe pour leur dire qu'il va y avoir un ralentissement du travail parlementaire : voilà une première ministre autour de qui tout s'effondre, qui en est évidemment responsable, et qui nous dit “Bon, on va mettre sur pause”.» Et de conclure : «Elle ne ressent pas l'urgence que vivent les Français : pouvoir d'achat, sécurité, désertification médicale. Je crois qu'ils [les membres du gouvernement] ne ressentent rien.»
Source : LeJJJ.fr 12-04-2023