Jeudi 30 Juin 2022 – Assemblée Nationale : le RN ne veut pas être assis à l'extrême droite de l'hémicycle :
Les élus du Rassemblement national ont demandé à pouvoir s'asseoir ailleurs qu'à l'extrême droite de l'hémicycle. Un souhait refusé.
Marine Le Pen a réclamé en vain jeudi que les 89 députés RN ne soient pas situés à l'extrême droite de l'hémicycle, lors d'une réunion avec les présidents de groupes, selon plusieurs sources parlementaires à l'Assemblée.
Selon des élus de la majorité et de l'opposition, Marine Le Pen a formulé le voeu que ses troupes soient installées à gauche des LR en regardant les députés depuis le perchoir. Sa requête n'a pas abouti, d'après un participant à la réunion.
"Mme Le Pen est arrivée en disant je ne veux pas être placée à l'extrême droite de l'hémicycle. On lui a rappelé que malgré tout il y a quelque chose qui s'appelle la science politique et que les politologues la classent à l'extrême droite", a indiqué un député.
La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et les présidents de groupe tenaient une réunion sur le placement dans l'hémicycle jeudi matin à 9H30 afin de "procéder à la division de la salle des séances en autant de secteurs qu'il y a de groupes et de déterminer la place des députés non inscrits", selon l'agenda de l'Assemblée.
Après une interruption, cette réunion a repris en fin de journée.
Selon un président de groupe, le placement dans l'hémicycle est un moment qui donne traditionnellement lieu à des revendications, notamment pour occuper des fauteuils historiques, comme celui de Jean Jaurès à gauche.
Jeudi 30 Juin 2022 – Elisabeth Borne prononcera sa déclaration de politique générale mercredi :
Elisabeth Borne prononcera sa déclaration de politique générale mercredi devant le Parlement, à 15H00 à l'Assemblée nationale, puis à 21H00 au Sénat, a annoncé jeudi Matignon à l'AFP. La question d'un vote de confiance sur cette déclaration, qui engagerait la responsabilité de la Première ministre devant les députés, n'est cependant pas encore tranchée, selon la même source. Selon l'article 50-1 de la Constitution, devant l'une ou l'autre des assemblées, le gouvernement peut "faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité".
Le même texte lu à l'Assemblée et au Sénat
Si la Première ministre engage sa responsabilité, cela nécessitera une "délibération du Conseil des ministres", selon l'article 49-1. Pendant que la Première ministre prononcera son discours devant l'Assemblée à 15H00, un ministre lira le même texte à la même heure devant le Sénat. Elisabeth Borne prononcera néanmoins une déclaration propre devant le Sénat à 21H, qui sera suivie d'un débat.
Un cadre de la majorité soutient l'idée d'un vote de confiance, et souhaiterait pour cette raison que le remaniement du gouvernement ait lieu après la déclaration de politique générale. Car si des députés rentraient au gouvernement, le camp présidentiel, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée, perdrait des voix en cas de vote, leurs suppléants n'accédant au Palais-Bourbon qu'après un délai d'un mois.
Jeudi 30 Juin 2022 – Eric Coquerel devient président de la commission des finances :
Le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, a été désigné pour présider la commission des Finances de l'Assemblée nationale . Un choix qui s'est déroulé en trois étapes. Quatre candidats s'étaient présentés : Eric Coquerel (NUPES), Jean-Philippe Tanguy (RN), Véronique Louwagie (LR) et Charles de Courson (LIOT). Lors des deux premiers scrutins où la majorité absolue était nécessaire, Eric Coquerel était arrivé en tête avec seulement 20 voix. Le candidat RN n'aura pas récolté les voix des Républicains qui ont présenté leur candidate. Jean-Philippe Tanguy (RN) a reçu 11 voix et la candidate LR 8.
Eric Coquerel a assuré en souriant qu'il a eu «16/20 au bac sur le tournant de la rigueur de Mauroy». Eric Coquerel ne pouvait se prévaloir d'un pedigree aussi convaincant sur l'économie que l'ancienne cheffe des députés PS Valérie Rabault. Elle voulait se présenter avant de se rendre à la logique des rapports de force au sein de la NUPES. Techniquement, «ce n'est pas faire offense à Eric Coquerel de dire qu'elle avait une compétence plus importante», souligne ainsi la députée socialiste Christine Pires-Beaune auprès de l'AFP. Pourtant, celle qui était la voisine du député en commission lors de la précédente législature témoigne: «Il était très présent, très assidu, ce n'est pas le cas de tout le monde.
C'est quelqu'un qui a bossé ses dossiers». Par sa disponibilité auprès des journalistes, il s'est imposé depuis une dizaine d'années comme l'un des mélenchonistes les plus médiatiques. Il est aussi omniprésent dans les manifestations, les piquets de grève, les luttes étudiantes ou dans les quartiers. «C'est un député d'action, il aime bien participer aux mouvements sociaux», rapporte Pascal Troadec à l'AFP, adjoint au maire de Grigny (Val-de-Marne) et l'un des animateurs à LFI des collectifs militants dans les cités.
Eric Coquerel, véritable ténor des insoumis
Ce cadre de la France insoumise a été l'acteur de l'évolution de certaines positions de son parti notamment sur le voile. «J'ai été un des acteurs du changement de période, considérant qu'avec le développement d'un racisme à l'encontre des musulmans dans le pays, il fallait les protéger», confiait-il. «Comme tous les élus de Seine-Saint-Denis, c'est moins moi qui ai changé que la période : on a dû constater que pour la quasi totalité des femmes voilées, c'est plus un affichage culturel et religieux qu'une soumission. Alors qu'avant le voile était chez nous davantage vu comme le signal de l'intégrisme» expliquait-il alors à l'AFP. François Cocq, ancien orateur national de LFI, qui tient Eric Coquerel pour son «parrain en politique», est circonspect à ce sujet: «Cette ligne, ils l'ont portée instantanément. Je veux bien qu'être élu de Saint-Ouen lui donne une révélation, mais ils ont surtout regardé leurs intérêts électoraux pour garder leurs circonscriptions». Il raconte: «Coquerel a fait partie, après 2017, de ceux qui ont théorisé les 600.000 voix manquantes à l'élection de Jean-Luc Mélenchon » et partant, de la nécessité d'amplifier la conquête des quartiers populaires. Mais François Cocq garde «beaucoup d'affection» pour le député, qui «humainement dépareille à LFI» et «est l'un des seuls qui osent dire les choses à Mélenchon».
Jeudi 30 Juin 2022 – Covid-19 : la nouvelle vague «ne va pas gâcher l'été car nous sommes vaccinés» :
Selon le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy, la septième vague de Covid-19 ne devrait «pas gâcher l'été», mais le système de soins pourrait être de nouveau sous tension vers la fin juillet.
De l’optimisme mais de la vigilance.
Le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’est voulu rassurant sur la situation sanitaire alors que l’épidémie de Covid-19 en est à sa septième vague en France et que le nombre de contaminations progresse. «Ca ne va pas gâcher l'été car nous sommes vaccinés», a-t-il déclaré jeudi sur RTL. «Je crois que nous allons tenir à condition de reprendre la vaccination chez les plus âgés et se réinterroger sur un certain nombre de recommandations pour limiter les contaminations», a-t-il toutefois ajouté. Les plus fragiles (plus de 60 ans et immuno déprimés) sont vivement incités à faire une 4e dose de vaccin.
Face à la remontée des cas de Covid-19, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon a demandé lundi «aux Français de remettre le masque dans les transports» , par civisme. Mardi, c’est la Première ministre Elisabeth Borne qui a demandé aux préfets et autorités sanitaires d'encourager le port du masque dans les lieux clos ,des «recommandations», sans obligation.
"Dans cette crise il faut être évolutif"
Pour Jean-François Delfraissy, «le gouvernement a eu raison de ne pas le rendre obligatoire car dans cette crise il faut être évolutif».
«Là où est la difficulté pour cet été, c'est qu'on a une poussée avec le nouveau variant (BA.5) - et on s'attend à 1.500 admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici une semaine - c'est-à-dire comme au mois de mars, alors que l'offre de soins est plus faible», a-t-il toutefois relevé. Et de prévenir : «Il suffit qu'il y ait une bascule d'un nombre d'hospitalisations plus grand lié au Covid sur un système de soins fatigué et il va y avoir une balance difficile fin juillet-début août» au moment du pic.
Jeudi 30 Juin 2022 – Aurore Bergé, une pugnace à la tête des marcheurs :
À 35 ans, la députée des Yvelines élue présidente du groupe Renaissance a conscience de l’importance de son rôle en l’absence de majorité absolue.
Inutile de réviser le trombinoscope, elle connaît déjà les 172 députés membres de Renaissance. Il y a ceux qu’elle a côtoyés pendant cinq ans. «Et parmi les nouveaux, beaucoup d’élus locaux et des membres de cabinets ministériels avec des parcours plus politiques qu’il y a cinq ans », concède Aurore Bergé. Dans la foulée de sa réélection avec 63,27% des voix dans les Yvelines, la trentenaire a emporté avec une large majorité la présidence du groupe, qui lui avait échappé il y a deux ans. Elle n’aurait pas brigué ce poste si Christophe Castaner avait été réélu député… Elle sait que son rôle sera stratégique. D’abord accompagner les nouveaux. «Les parrainer – ou plutôt les marrainer – pour que chacun se sente à sa juste place à l’Assemblée, et ce d’autant plus que ce sera très chahuté», dit-elle.
Dès cette première semaine de travail, elle souhaite créer de la cohésion. «Et tuer dans l’œuf cette idée qu’on ne serait là que pour trois mois, car nous avons été élus pour cinq ans », insiste-t-elle, comme pour répondre aux rumeurs d’une éventuelle dissolution. «Aurore Bergé va devoir participer à la recherche de coalitions et d’une majorité au-delà de nos troupes », décrit son ami Gabriel Attal, le ministre délégué chargé des Comptes publics. Un rôle de négociatrice, donc, pour celle qui a adhéré à l’UMP à 16 ans et qui a soutenu successivement Valérie Pécresse, Nicolas Sarkozy puis Alain Juppé, avant de rallier Emmanuel Macron. Elle connaît donc bien les élus de droite, avec lesquels elle devra composer.
«Elle va devoir participer à la recherche de coalitions»
« Mais aussi l’écologiste Julien Bayou ou le socialiste Jérôme Guedj…» rappelle-t-elle en répétant qu’il faudra «trouver des ponts, travailler projet par projet à des compromis». Elle connaît également très bien Yaël Braun-Pivet, élue dans le même département qu’elle, qui vient d’être élue à la présidence de l’Assemblée. Avec Élisabeth Borne à Matignon, elles formeraient pour la première fois un trio de femmes au pouvoir. «Ce qui est fou, c’est que ce soit inédit », relève Aurore Bergé.
La nouvelle patronne du groupe, adepte de la boxe, est réputée pour sa pugnacité. «Le chef, c’est moi », affiche la figurine Obélix posée sur son bureau, entre une bougie parfumée et un pavé sur lequel est indiqué «Il est interdit de piétiner les rêves». Elle va justement devoir trouver cet équilibre entre «la loyauté et la fidélité à un projet politique» et la nécessité de «démontrer qu’il y aura des initiatives purement parlementaires ». Elle n’a pas tardé: elle vient de déposer une première proposition de loi visant à inscrire le respect de l’IVG dans la Constitution. Sur son bras gauche, elle s’est fait tatouer une phrase en allemand (« Je te suis »), tirée d’une pièce de Peter Handke. «Ne décide qu’enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours », écrit le dramaturge, qui ne croyait pas si bien dire.
Jeudi 30 Juin 2022 – Industrie de Défense : la France doit «produire davantage» et «plus vite», juge Macron :
Le président Emmanuel Macron a estimé jeudi que l'industrie de défense française devait apprendre à "produire davantage" et "plus vite", disant vouloir "tirer les enseignements de la guerre en Ukraine" dans la prochaine loi de programmation militaire. "Nous étions habitués à produire de la haute innovation, avec des programmes de très long terme", ce qui est "une force" pour l'armée française et ses "exportations", a souligné Emilie Macron lors d'une conférence de presse en marge du sommet de l'Otan à Madrid.
Mais au vu de ce qui se passe en Ukraine, "nous devons maintenant, entrant dans une période de guerre, savoir produire plus vite, plus fort certains types d'équipements. C'est une réorganisation profonde", a-t-il poursuivi. Selon le chef de l'Etat, cette adaptation du modèle industriel français sera l'un des enjeux de la mission confiée au ministre des Armées et au chef d'état-major des Armées, à qui il a demandé mi-juin de réévaluer la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025.
Le budget du ministère des Armées va ainsi croître de trois milliards d'euros par an d'ici 2025
"On ne peut pas dire qu'il y a le retour de la guerre en Europe, et continuer d'avoir la même loi de programmation budgétaire", a défendu Emmanuel Macron, jugeant nécessaire de "tirer les enseignements" du conflit "sur l'organisation de nos armées" et sur "l'industrie de défense".
Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits dédiés à la défense après des années de disette. Le budget du ministère des Armées va ainsi croître de trois milliards d'euros par an d'ici 2025, pour atteindre 50 milliards en 2025. A ce stade, le chef de l'Etat n'a pas évoqué un effort budgétaire supplémentaire. "Au-delà de la question de la quantité de moyens", il s'agit de dire "à quel endroit exactement on veut mettre les moyens", a expliqué mi-juin le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Jeudi 30 Juin 2022 – Erdogan appelle la Suède et la Finlande à être «pleinement solidaires» dans la lutte contre les mouvements kurdes :
Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la Suède et la Finlande à «prendre leur part» dans cette lutte. Entre le président turc et la minorité kurde à cheval entre son pays et la Syrie, c'est une guerre historique entre ces deux peuples. «Cette détermination (contre le terrorisme) ne doit pas rester de papier. Il est impératif que la lutte se poursuive de manière pleinement solidaire, sans aucune discrimination entre les organisations terroristes», a-t-il déclaré au sommet de l'Otan. Deux jours auparavant, la Turquie est parvenue à un accord avec les deux pays nordiques sur leur adhésion à l'OTAN en échange de leur engagement à lutter contre les mouvements kurdes, considérés comme terroristes par Ankara. «S'ils remplissent leur devoir, nous soumettrons (le mémorandum d'accord) au parlement (pour qu'il soit adopté). S'ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l'envoyer au parlement...», a-t-il affirmé.
Il a appelé la Finlande et la Suède à «compléter leurs dispositions légales» concernant les mouvements kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), opérant aux frontières de la Turquie dans le nord de l'Irak et de la Syrie. «Ce qui importe est que les promesses données à la Turquie soient tenues», a ajouté Recep Tayyip Erdogan.
Jeudi 30 Juin 2022 – Hong Kong en alerte avant la visite de Xi Jinping pour les 25 ans de la rétrocession :
Un effort de sécurité massif a été déployé à Hong Kong jeudi dans l'attente de la visite du président chinois Xi Jinping, à l'occasion des célébrations marquant le 25e anniversaire de la rétrocession de la ville à la Chine communiste.
Les dirigeants du gouvernement ont été contraints de se soumettre à un système en circuit fermé en raison du Covid-19, certaines parties de la ville ont été fermées et de nombreux journalistes ont été interdits d'accès aux événements prévus vendredi, illustrant le contrôle du Parti communiste sur la ville après une vague de répression politique qui a démantelé le mouvement démocratique et écrasé la dissidence. Les détails du voyage de M. Xi, son premier hors de la Chine continentale depuis le début de la pandémie de Covid-19, ont été gardés secrets mais il devrait faire des apparitions à Hong Kong jeudi et vendredi.
Le dirigeant chinois passera toutefois probablement la nuit dans la ville voisine de Shenzhen, sur le continent, selon les médias locaux. Les personnes qui se trouveront dans l'orbite de Xi pendant son voyage, y compris les plus hauts responsables du gouvernement, ont été invitées à limiter leurs contacts, à se soumettre à des tests PCR quotidiens et à passer les jours précédant la visite dans un hôtel de quarantaine. « Par mesure de sécurité, si nous devons rencontrer de près le chef suprême et d'autres dirigeants, je pense qu'il vaut la peine de prendre des dispositions en circuit fermé », a déclaré à l'AFP la responsable politique pro-Pékin Regina Ip.
Les autorités ont pris des mesures pour éliminer toute source potentielle d'embarras pendant le séjour de Xi Jinping dans la ville. La police de la sécurité nationale a arrêté au moins neuf personnes la semaine dernière. La Ligue des sociaux-démocrates (LSD), l'un des derniers partis politiques d'opposition de Hong Kong, a déclaré qu'elle ne manifesterait pas le 1er juillet, après un échange entre des agents de la sécurité nationale et des bénévoles associés au groupe. Les dirigeants du LSD ont déclaré à l'AFP que leurs maisons avaient été fouillées et qu'ils avaient également eu des conversations avec la police.
L'anniversaire de la rétrocession de Hong Kong par la Grande-Bretagne à la Chine, le 1er juillet 1997, a longtemps été l'occasion de vastes manifestations pacifiques
Chan Po-ying, présidente du groupe, a déclaré avoir eu l'impression d'être suivie et surveillée ces derniers jours. Le principal institut de sondage de Hong Kong a annoncé qu'il retarderait la publication des résultats d'une enquête sur la popularité du gouvernement « en réponse aux suggestions des services gouvernementaux concernés après leur évaluation des risques ». L'anniversaire de la rétrocession de Hong Kong par la Grande-Bretagne à la Chine, le 1er juillet 1997, a longtemps été l'occasion de vastes manifestations pacifiques dans les rues de la ville. Mais, sous l'effet conjugué des restrictions sanitaires et de la répression de la dissidence, les rassemblements de masse ont pratiquement disparu à Hong Kong ces dernières années.
La couverture médiatique de la visite de Xi Jinping a été strictement limitée. Mercredi, l'AFP a eu confirmation que 13 journalistes locaux et internationaux s'étaient vu refuser l'accréditation pour couvrir les célébrations de la rétrocession. Deux journalistes de l'AFP figuraient parmi les personnes dont l'accréditation a été refusée, un représentant du gouvernement invoquant des « raisons de sécurité » non précisées. Un troisième reporter de l'AFP a ensuite obtenu une accréditation. L'Association des journalistes de Hong Kong a exprimé ses « profonds regrets » à la suite de ces refus. Le gouvernement a déclaré aux médias que la décision était « un équilibre, dans la mesure du possible, entre les besoins du travail des médias et les exigences de sécurité ».
Jeudi 30 Juin 2022 – Poutine fustige «l'impérialisme» de l'Otan, prise d'une raffinerie.... le point sur la guerre en Ukraine :
L'Otan, dont le sommet à Madrid s'achève jeudi, a promis de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire face à la "cruauté" de la Russie, un soutien dénoncé par le président russe qui a fustigé les "ambitions impérialistes" de l'Alliance. En marge de la rencontre dans la capitale espagnole, Londres et Washington ont renforcé leur aide, militaire et économique, à l'Ukraine.
"C'est un sommet spécial, un sommet de transformation, l'Alliance change sa stratégie dans la réponse aux politiques anti-européennes agressives de la Russie", s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, après avoir "appelé les pays de l'Otan à accélérer la livraison à l'Ukraine de systèmes de missiles de défense et d'augmenter significativement la pression sur l'Etat terroriste".
Dans une déclaration commune, les pays membres de l'Otan ont précisé s'être mis d'accord sur un nouveau plan d'aide passant par la "livraison d'équipements militaires non létaux" et par un renforcement des défenses ukrainiennes contre les cyber-attaques.
"L'épouvantable cruauté de la Russie provoque d'immenses souffrances humaines et des déplacements massifs", ont-ils écrit, estimant que Moscou portait "l'entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire". Les aides devraient alors se poursuivre dans les mois à venir.
"L'Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu'il le faudra", a déclaré mercredi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, évoquant une "obligation morale et politique" pour l'Alliance atlantique. L'organisation a aussi validé son élargissement à la Suède et la Finlande. En conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène, M. Poutine a fustigé l'attitude des Occidentaux.
"Les pays leaders de l'Otan souhaitent (...) affirmer leur hégémonie, leurs ambitions impériales", a-t-il accusé. "L'appel à l'Ukraine à poursuivre les combats et à refuser les négociations ne fait que confirmer notre hypothèse que l'Ukraine et le bien du peuple ukrainien, ce n'est pas l'objectif de l'Occident et de l'Otan, mais un moyen de défendre leurs propres intérêts", a affirmé le président russe.
Dans une nouvelle feuille de route stratégique adoptée lors du sommet de Madrid, l'Otan désigne la Russie comme "la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés". "Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d'une attaque contre la souveraineté ou l'intégrité territoriale des alliés", prévient ce document, qui n'avait pas été révisé depuis 2010.
Les pays de l'Otan ont validé un renforcement de leur présence militaire sur le flanc oriental de l'Alliance, qui va porter à plus de 300.000 militaires les effectifs de ses "forces à haut niveau de préparation".
La promesse de soutien des Occidentaux s'est aussi concrétisée par l'annonce, mercredi, par Londres du déblocage d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros) d'aide supplémentaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de défense anti-aérienne et des drones.
"«Ses attaques contre le peuple ukrainien sont de plus en plus barbares»"
"Alors que Poutine ne parvient pas à réaliser les gains qu'il avait prévus et espérés, et que la futilité de cette guerre devient évidente pour tous, ses attaques contre le peuple ukrainien sont de plus en plus barbares", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, dans un communiqué. Cette nouvelle somme porte à 2,3 milliards de livres l'aide militaire britannique à Kiev, selon Downing Street.
De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le versement d'une tranche de 1,3 milliard de dollars d'aide économique, dans le cadre d'un plan de soutien de 7,5 milliards promis par Washington en mai, alors que le déficit budgétaire ukrainien se creuse de 5 milliards de dollars par mois.
Sur le terrain, l'Ukraine a subi de nouvelles attaques meurtrières contre des civils, notamment à Mikolaïv (sud), où, selon M. Zelensky, un missile hypersonique a visé un immeuble résidentiel, tuant au moins cinq personnes.
Deux jours auparavant, au moins 18 personnes avaient trouvé la mort dans le bombardement d'un centre commercial bondé de Krementchouk, à 330 kilomètres au sud-est de Kiev, selon le gouvernement ukrainien.
M. Poutine a nié mercredi toute responsabilité dans cette attaque.
"Notre armée ne frappe aucun site d'infrastructure civile. Nous avons toutes les possibilités de savoir où se trouve quoi", a-t-il assuré.
Dans le Donbass, la ville de Lyssytchansk "vit sous un bombardement ininterrompu de toutes sortes d'armes", a déploré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, estimant que 15.000 civils restent dans la cité.
Il s'agit de la dernière grande ville à conquérir pour les Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du bassin industriel du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.
Selon l'agence russe Ria Novosti, les forces de Moscou et les séparatistes pro-russes revendiquaient jeudi matin la prise de la raffinerie de la ville. Toutefois, l'état-major de l'armée ukrainienne affirmait dans le même temps que les combats continuaient autour de ce site, alors que les forces russes tentent aussi de bloquer les accès à la ville.
Par ailleurs, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir récupéré 144 soldats, dont 95 "défenseurs d'Azovstal" à Marioupol dans le cadre du "plus gros échange (de prisonniers avec Moscou) depuis le début de l'invasion russe" (photo).
"Parmi eux se trouvent 43 militaires du régiment Azov", une unité intégrée depuis plusieurs années à l'armée ukrainienne mais que Moscou qualifie de "nazie", a ajouté le service de renseignement ukrainien.
Jeudi 30 Juin 2022 – Des députés dénoncent l'échec de Londres à lutter contre «l'argent sale» russe :
Un rapport parlementaire étrille jeudi l'échec du gouvernement britannique à lutter contre l'afflux d' « argent sale » russe au Royaume-Uni, qui s'est poursuivi malgré l'intransigeance affichée sur le sujet.
Si, avant même l'offensive russe lancée le 24 février, le gouvernement de Boris Johnson avait affiché la fermeté de Londres face à l'argent douteux russe, la commission des Affaires étrangères a estimé dans un rapport intermédiaire publié jeudi que cette rhétorique n'a pas été suivie de mesures suffisamment fortes et concrètes. Le Royaume-Uni est accusé de longue date de complaisance envers les élites russes et leurs millions, qui vaut à certains quartiers chics de la capitale le surnom de Londongrad.
« Depuis bien trop longtemps, les gouvernements successifs ont permis à des acteurs néfastes et des kleptocrates de laver leur argent sale dans la laverie automatique de Londres », a dénoncé dans un communiqué le président conservateur de la commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat. Le rapport souligne que la législation actuelle ne va pas assez loin malgré son renforcement récent, et qu'il est « honteux qu'il ait fallu une guerre » pour pousser le gouvernement à agir.
Les sanctions prises - qui visent un millier de personnes et 120 entreprises selon le gouvernement - doivent déboucher sur des enquêtes pénales.
« Bien que les ministres se soient exprimés avec éloquence devant la chambre (des Communes, NDLR) sur la nécessité de sévir contre les kleptocrates, la rhétorique n'a pas été suivie d'actes constructifs », dénonce le rapport, soulignant que « dans le même temps », l'argent sale « a continué à affluer vers le Royaume-Uni ». Il insiste également sur la nécessité de doter les services compétents des ressources nécessaires pour lutter contre le phénomène et le fait que les sanctions prises - qui visent un millier de personnes et 120 entreprises selon le gouvernement - doivent déboucher sur des enquêtes pénales.
« La menace (que) représente la finance illicite pour notre sécurité nationale exige une réponse qui soit perçue comme sérieuse », souligne la commission. Pour Tom Tugendhat, « le statut du Royaume-Uni de lieu sûr pour l'argent sale est une tache sur notre réputation ». « Le gouvernement doit aligner la législation avec les principes du peuple britannique et combler les failles qui permettent une telle exploitation. »
Jeudi 30 Juin 2022 – Grèves, annulations de vols, retards... Les voyagistes craignent un été d'enfer :
Les voyagistes français disent jeudi "craindre le pire" dans les aéroports cet été en raison de "la désorganisation" et des grèves qui génèrent retards et annulations de vols, et interpellent la Première ministre Élisabeth Borne .
"Alors que le pic de la saison estivale n'a pas encore commencé, ces perturbations font craindre le pire pour les vacances et les voyages des Français et des Françaises", déplorent dans un communiqué commun les Entreprises du Voyage (EDV), le syndicat des entreprises du tour-opérating (Seto) et l'APST, la caisse de garantie des agences de voyage.
Dans un courrier adressé à Élisabeth Borne, ils l'"alertent sur la situation de forte perturbation constatée depuis de nombreuses semaines dans les aéroports français et européens : annulations massives de vols de la part des compagnies aériennes , difficultés à franchir les contrôles de sécurité et les frontières de Schengen".
"Le premier problème est l'annulation massive de vols de la part de certaines compagnies aériennes", qui "entraînent des reports" réduisant le temps sur place des vacanciers français comme étrangers mais aussi "une perte sèche et un surcroît de travail pour les opérateurs de voyages", déplorent-ils.
Sans oublier que quand le report n'est pas possible "et que les compagnies aériennes ne respectent pas le délai des 7 jours exigé pour les remboursements, les Français se trouvent dans l'incapacité économique à organiser un nouveau projet de vacances", dénoncent les voyagistes.
Ils déplorent également "les difficultés rencontrées aux passages de sécurité dans les aéroports, obligeant les opérateurs de voyages à faire venir leurs clients trois heures avant le départ. Il semblerait que cette situation résulte des sous-effectifs des services de contrôle".
"L'ensemble de la profession s'est mobilisé depuis des mois pour répondre aux aspirations de voyages. Il faut maintenant que les infrastructures soient à la hauteur et que les vacances et les voyages des Français et des étrangers qui ont choisi la France comme destination se passent du mieux possible", soulignent les représentants du secteur.
Plusieurs mouvements de grève pour les salaires sont prévus ou déjà engagés dans les aéroports français, dont Charles-de-Gaulle et Orly près de Paris, avec à la clé de possibles retards ou annulation de vols à une semaine des vacances scolaires d'été.
Jeudi 30 Juin 2022 – Attentats du 13-Novembre : Salah Abdeslam condamné à la prison à vie :
Plus de six ans après les attentats du 13-Novembre, le pire crime de l'après-guerre en France, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné mercredi soir Salah Abdeslam , le seul membre encore en vie de commandos qui ont fait 130 morts, à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du code pénal.
Les cinq magistrats professionnels ont suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé cette sanction rarissime à l'encontre du seul accusé du box jugé comme co-auteur des attaques de Paris et Saint-Denis qui ont "épouvanté et "sidéré" la France.
La perpétuité incompressible, également appelée "perpétuité réelle", rend infime la possibilité pour celui qui y est condamné d'obtenir une libération. Elle n'avait jusque-là été prononcée qu'à quatre reprises. Les avocats de Salah Abdeslam, qui a affirmé à plusieurs reprises au cours des débats avoir "renoncé" à déclencher sa ceinture explosive le soir du 13 novembre 2015, par "humanité", avaient plaidé contre cette "peine de mort lente".
La cour a considéré que son gilet explosif était "défectueux", remettant "sérieusement en cause" les déclarations de l'intéressé sur son "renoncement". Le Français de 32 ans est resté les bras croisés le regard dur dans le box, pendant toute la durée de la lecture du délibéré, rendu au terme de 148 jours d'audience. "Je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur", avait-il soutenu dans ses derniers mots à la cour lundi matin, réitérant ses excuses "sincères" aux victimes.
La salle d'audience spécialement construite pour ce procès n'avait jamais connu une telle affluence, et les rescapés et proches de victimes se serraient les uns aux autres sur les bancs de bois, dans une ambiance électrique. Les magistrats professionnels ont condamné les 19 coaccusés de Salah Abdeslam - dont six jugés par défaut -, écartant la qualification terroriste pour un seul d'entre eux, Farid Kharkhach.
Les peines prononcées vont de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité.
Mohamed Abrini, qui était "prévu" pour faire partie des commandos, mais qui a renoncé à la dernière minute selon la cour, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté. Les trois accusés qui comparaissaient libres ont été condamnés à des peines d'emprisonnement assorties du sursis et ne retourneront pas en prison.
Les condamnations sont globalement en-deçà des réquisitions du parquet national antiterroriste, qui avait demandé des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité. Les avocats de Salah Abdeslam avaient martelé que ce dernier n'était "ni psychopathe ni sociopathe".
Il est un "exécutant déserteur", mais la sanction demandée est digne d'un "tribunal militaire" qui juge des "ennemis" et non "des accusés", avait vilipendé son confrère Me Martin Vettes.
Me Ronen avait dit mercredi matin sur France info attendre avec "espoir et inquiétude" le verdict pour son client et avait appelé la cour à "faire la part des choses".
Pour le symbole
Six ans après une nuit de terreur qui a traumatisé la France et après un procès-fleuve marqué par les récits glaçants des rescapés ou proches à la barre - sur plus de 2.600 parties civiles - les avocats de la défense avaient mis la cour en garde contre la tentation d'une "justice d'exception" guidée par l'émotion.
Au premier jour le 8 septembre, le président avait souhaité que le "respect de la norme" reste le "cap" de ce "procès historique", lui ont rappelé certains, plaidant contre les peines "d'élimination", de "vengeance" ou pour le "symbole" requises selon eux par le parquet.
Trois avocats avaient plaidé l'acquittement pour leurs clients "innocents". "Je ne suis pas un terroriste", a répété l'un d'eux dans ses derniers mots à la cour lundi. "J'ai très peur de votre décision", a reconnu un autre entre deux sanglots.
"Le but d'un procès, c'est aussi de comprendre pour juger au mieux et délimiter les responsabilité de chacun et faire en sorte que (ce type d'attentats) n'arrive plus. J'espère que les magistrats arriveront à comprendre ce qu'il s'est passé et à appliquer au mieux le droit pour avoir les décisions les plus justes", a déclaré Olivia Ronen mercredi.