Le président Emmanuel Macron a annoncé samedi 25 novembre ses priorités en matière de lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes ainsi que les moyens budgétaires mis au service de « ce combat », qui a été officiellement déclaré « grande cause du quinquennat ».
Le chef de l'État s'est exprimé samedi 25 novembre lors d'un discours sur l'égalité entre les hommes et les femmes, « grande cause du quinquennat », au cours duquel il a annoncé ses « trois priorités », qui préfigurent un plan global déployé sur l'ensemble du quinquennat :
- « L’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité »,
- Un « meilleur accompagnement des victimes »
- Un « renforcement de l'arsenal répressif ».
L’EDUCATION ET LE COMBAT CULTUREL EN FAVEUR DE L’EGALITE
« La France ne doit plus être un de ces pays où les femmes ont peur »
a dit le chef de l'Etat, qui s'exprimait devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique à l'occasion de la « Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ». Tout en dénonçant les violences faites aux femmes, le président a précisé qu'il ne voulait pas « que nous tombions dans un quotidien de la délation », ni que « chaque rapport homme-femme soit suspect de domination, comme interdit ».
Une minute de silence a été observée en hommage aux 123 femmes qui ont été tuées en 2016 en France par leur partenaire ou ex-partenaire. Parallèlement, des manifestations étaient prévues dans toute la France, fortement secouée depuis plusieurs semaines par l'onde de choc du scandale Weinstein.
Un budget de 420 millions d'euros sera alloué dès 2018.
Pour le volet éducation et combat pour l'égalité hommes-femmes, Emmanuel Macron a insisté sur la formation des professionnels de l'éducation, et ce dès la crèche. Pour ce faire, le chef de l'État a annoncé la mise en place, dès 2018, d'un « module d'enseignement » dans toutes les écoles du service public consacré « à la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences » faites aux femmes.
Évoquant la pornographie sur internet, accessible aux enfants, il a expliqué « qu'en 2018, nous devons repenser le cadre de notre régulation des contenus, en particulier les contenus audiovisuels en prenant en compte l'évolution du numérique ».
En parallèle, il souhaite « étendre les pouvoirs du CSA » en 2018 pour qu'il régule aussi les vidéos sur internet ou encore les jeux vidéo pour lutter contre « les contenus qui peuvent fragiliser ou conduire à la violence contre les femmes », évoquant notamment la pornographie.
Il a aussi annoncé pour 2018 des « modifications législatives » pour « poursuivre ceux qui agissent sur internet pour harceler ».
L’ACCOMPAGNEMENT DES VICTIMES
Concernant l'accompagnement des victimes, le président s'est engagé à ouvrir dès 2018 des « unités hospitalières spécialisées » pour la « prise en charge psycho traumatique » des femmes victimes de violences, avec 10 unités prévues dans les « mois qui viennent » en France métropolitaine « à titre pilote ». « Les soins psycho traumatiques pourront être pris en charge par la Sécurité sociale » a-t-il précisé.
LE RENFORCEMENT DE l’ARSENAL REPRESSIF
Harcèlement de rue
Emmanuel Macron a confirmé la création prochaine d'un « délit d'outrage sexiste » punissant le harcèlement de rue, qui sera « verbalisable immédiatement pour un montant dissuasif ». Ce délit sera une des priorités de la future police de la proximité, a-t-il ajouté, déclarant que « les femmes ne peuvent pas en République avoir peur de sortir » et que « la rue ne peut pas être leur enfer quotidien ».
Agressions sexuelles
Le délai de prescription pour les agressions sexuelles sur mineurs « sera porté de 20 à 30 ans ».
Concernant les concertations lancées sur l'âge du consentement, le président a livré sa conviction personnelle, affirmant qu'il serait juste d'aligner l'âge de la présomption de consentement « sur l'âge de la majorité sexuelle » fixé dans notre droit à 15 ans, « par soucis de cohérence et de protection des mineurs ».
Le sujet doit être débattu en 2018 dans le cadre d'un projet de loi contre « les violences sexuelles et sexistes ».