Jeudi 24 Février 2022 - Guerre en Ukraine : l'intégralité du discours d'Emmanuel Macron :
Voici en intégralité le texte prononcé par Emmanuel Macron, jeudi à la mi-journée, quelques heures après l'attaque par les Russes de l'Ukraine. «Nous répondrons sans faiblesse», a-t-il assuré.
«Françaises, Français, Mes chers compatriotes,
Cette nuit, la Russie a engagé une attaque militaire massive contre l’Ukraine . Ce choix délibéré, qui contrevient à tous les engagements pris par les autorités russes, est une violation de la Charte des Nations unies et des principes fondateurs de l’ordre européen et international. Dans cette épreuve, la France se tient aux côtés de l’Ukrain e. Je veux saluer le courage et la détermination du Président ukrainien, des autorités et du peuple. Leur liberté est la nôtre. En reniant sa parole, en refusant la voie diplomatique, en choisissant la guerre, le Président Poutine n’a pas seulement attaqué l’Ukraine, il a décidé de bafouer la souveraineté de l’Ukraine. Il a décidé de porter l’atteinte la plus grave à la paix, à la stabilité dans notre Europe depuis des décennies.
"Nous répondrons sans faiblesse avec sang-froid, détermination et unité"
Nous avions anticipé ensemble cette crise en menant un dialogue exigeant. Et aux cotés des alliés, des partenaires européens, nous avons tout fait pour l’éviter. Elle est là. Et nous sommes prêts. A cet acte de guerre, nous répondrons sans faiblesse avec sang-froid, détermination et unité. Nous prendrons des décisions lors du G7 ce (jeudi) après-midi, du Conseil européen qui se tiendra ce (jeudi) soir à Bruxelles et du sommet de l’OTAN qui se tiendra dans les prochaines heures.
Nous demanderons à la Russie de rendre des comptes au Conseil de sécurité des Nations unies et tâcherons de bâtir l’unité internationale. Les sanctions portées à la Russie seront à la hauteur de l’agression dont elle se rend coupable.
Sur le plan militaire et économique autant que dans le domaine de l’énergie, nous serons sans faiblesse. Nous appuierons l’Ukraine, sans hésiter, et nous prendrons toutes nos responsabilités pour protéger la souveraineté et la sécurité de nos alliés européens.
"Un tournant dans l’Histoire de l’Europe et de notre pays"
Mes chers compatriotes, les évènements de cette nuit sont un tournant dans l’Histoire de l’Europe et de notre pays. Ils auront des conséquences durables, profondes sur nos vies. Ils auront des conséquences sur la géopolitique de notre continent et nous saurons ensemble y répondre. Je veux vous dire ma détermination à vous protéger, sans relâche. Protéger nos compatriotes exposés en Ukraine, protéger tous les Français et prendre les décisions qui s’imposeront quant aux conséquences directes et indirectes de cette crise.
En ces heures troubles où renaissent les fantômes du passé et où les manipulations seront nombreuses, ne cédons rien de notre unité. Unité autour de nos principes de liberté, de souveraineté et de démocratie. Ces principes nous ont fait et continuent de nous tenir ensemble. Un message de ma part sera prononcé demain au Parlement et je reviendrai vers vous dans les heures qui viennent afin de vous tenir informés de l’évolution de la situation et des décisions que je serai amené à prendre.
Vive la République.
Vive la France».
Jeudi 24 Février 2022 - Guerre en Ukraine - Joe Biden : «Poutine est l’agresseur» : Le président des Etats-Unis Joe Biden a pris la parole ce jeudi soir de Washington.
Taper fort au porte-feuille. Cela a été le sens de l’allocution de Joe Biden ce jeudi soir. Le président des Etats-Unis a d’abord expliqué que l’offensive de la Russie en Ukraine était «une attaque préméditée». «Depuis des semaines, nous avertissons (le monde entier)» du danger que représentait le rassemblement de troupes à la frontière avec l’Ukraine. «Poutine est l’agresseur, il a choisi de mener cette guerre», a-t-il déclaré de la Maison Blanche. «La Russie va en payer les conséquences», a martelé Joe Biden, en menant «un coup important à l’économie russe».
Pour cela, les Etats-Unis, «avec une coalition qui réunit la moitié de l’économie mondiale», vont déconnecter un tiers des actifs russes du système mondial dont tous les actifs aux Etats-Unis. «La bourse russe s’est déjà effondrée», a-t-il expliqué, avec une perte de 10 milliards de dollars. Sur le plan militaire, tout en soulignant qu’il n’enverrait pas pour l’instant de troupes en Ukraine, il a précisé que «les Etats-Unis défendront le moindre centimètre de l’Otan (dont ne fait pas partie l’Ukraine). Tous les alliés respecteront l’engagement de l’article 5 (offensive concertée de l’ensemble des pays membres de l’Otan).» «Cette agression ne peut pas rester impunie», a-t-il ajouté. Après cette allocution, il a répondu aux questions des journalistes. Joe Biden n'a pas prévu de rencontrer prochainement Vladimir Poutine, a-t-il confié.
Jeudi 24 Février 2022 - Guerre en Ukraine : «L'Otan est une alliance nucléaire», prévient Le Drian :
L'Otan est aussi une "alliance nucléaire", a averti jeudi le ministre français des Affaires étrangères, alors que la Russie agite la menace nucléaire en cas d'entrave à son offensive en Ukraine.
L'Otan est aussi une "alliance nucléaire", a averti jeudi le ministre français des Affaires étrangères, alors que la Russie agite la menace nucléaire en cas d'entrave à son offensive en Ukraine. "L'Alliance atlantique est aussi une alliance nucléaire", a rappelé Jean-Yves Le Drian sur la chaîne TF1, qualifiant le président russe Vladimir Poutine de "dictateur" et promettant des sanctions occidentales qui vont "taper au coeur" la Russie.
Jeudi 24 Février 2022 - Guerre en Ukraine : la situation en direct, la Russie a pris le contrôle de Tchernobyl :
Le Pentagone va envoyer quelque 7.000 soldats supplémentaires en Allemagne, en réaction à l'invasion de l'Ukraine décidée par Vladimir Poutine, a annoncé jeudi un haut responsable américain à Washington.
L'objectif de ce nouveau déploiement, qui interviendra dans les prochains jours, est de "rassurer les alliés de l'Otan, dissuader une attaque russe et être prêt à soutenir les besoins dans la région", a précisé ce responsable.
La Russie a une "supériorité aérienne totale" en Ukraine et veut masser "une force écrasante" autour de la capitale Kiev, a affirmé jeudi un haut responsable du renseignement occidental. "Les défenses aériennes de l'Ukraine sont maintenant éliminées et ils n'ont plus de force aérienne pour se protéger. Les Russes vont chercher dans les prochaines heures à masser une force écrasante autour de la capitale et la défense revient désormais aux forces terrestres et à la résistance populaire", a expliqué le responsable.
Le président américain Joe Biden a assuré jeudi que son homologue russe Vladimir Poutine allait devenir "un paria sur la scène internationale" après sa décision d'attaquer l'Ukraine. Joe Biden a également affirmé "ne pas prévoir de parler avec Poutine", lors d'une allocution télévisée à la Maison Blanche.
Le Conseil de l'Europe "envisage" de prendre de nouvelles sanctions contre la Russie qui a envahi l'Ukraine, après celles déjà prises en 2014 lorsqu'elle avait annexé la Crimée, a annoncé l'organisation paneuropéenne jeudi soir dans un communiqué.
A l'issue d'une nouvelle "réunion extraordinaire" des représentants permanents de ses 47 Etats membres prévue vendredi après-midi, ceux-ci pourraient invoquer l'article 8 des statuts du Conseil qui permet de suspendre l'ensemble des droits de "représentation" d'un Etat membre voire, dans une étape ultérieure, de l'exclure.
La Russie, qui mène depuis la matinée de jeudi une invasion de l'Ukraine, a pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl, site du pire accident nucléaire de l'histoire en 1986, a annoncé la présidence ukrainienne. "Après des combats acharnés, nous avons perdu le contrôle sur le site de Tchernobyl", a déclaré Mikhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence. Kiev avait fait état plus tôt de combats près du dépôt des déchets nucléaires du site.
L'offensive russe en Ukraine vise à «décapiter» le gouvernement à Kiev et installer à la place un régime favorable à Moscou, a affirmé jeudi un responsable militaire américain. «Fondamentalement, ils ont l'intention de décapiter le gouvernement et d'installer leur propre gouvernance», a-t-il déclaré.
Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, des combats ont lieu à Tchernobyl . Au moins un espace de stockage a été détruit, mais les conséquences ne sont pas immédiatement connues. «Les forces d'occupation russes tentent de prendre le contrôle de Tchernobyl. Nos défenseurs donnent leur vie pour que la tragédie de 1986 ne soit pas répétée», a écrit sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, précisant avoir donné cette information à la Première ministre suédoise Magdalena Andersson. «C'est une déclaration de guerre contre toute l'Europe».
Jeudi 24 Février 2022 - La campagne présidentielle française bouleversée par l'invasion russe en Ukraine :
Comme un air d'union sacrée, au moins pour un jour : Emmanuel Macron a plaidé jeudi l'"unité" des Français face à l'invasion russe de l'Ukraine , unanimement condamnée par les candidats à six semaines du premier tour de la présidentielle . Lors d'une courte allocution télévisée, le président sortant a appelé à "ne rien céder autour de nos principes de liberté, de souveraineté et de démocratie", avertissant les Français que cet "acte de guerre" aura "des conséquences profondes, durables sur nos vies et la géopolitique de notre continent".
Il a également promis que la France et ses alliés décideront de sanctions contre la Russie "à la hauteur de l'agression dont elle se rend coupable". Emmanuel Macron doit aussi adresser un message au Parlement lors d'une séance solennelle vendredi. A l'unisson, les candidats à la présidentielle de droite comme de gauche ont condamné jeudi cette intervention armée, appelant au cessez-le-feu et à mêler action diplomatique et sévères sanctions ciblées contre Moscou, voire, pour l'écologiste Yannick Jadot, à livrer des armes à Kiev.
Y compris dans le camp de ceux qui ont le plus ménagé la Russie de Poutine, comme le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon ou encore les candidats d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) et Marine Le Pen (Rassemblement national).
A 46 jours du premier tour, il est encore trop tôt pour juger de l'impact de l'événement sur les Français et la présidentielle, mais il bouleverse complètement la campagne. Si les enjeux de politique étrangère pèsent généralement peu sur une élection présidentielle, le fait que la guerre soit aux portes de l'Union européenne et qu'elle impacte l'entrée en scène de Macron, pourrait changer la donne et favoriser le président sortant, estiment des analystes.
Emmanuel Macron se retrouve pris en tenaille, lui qui est monté en première ligne pour tenter de dénouer, sans succès, la crise russo-ukrainienne, ce qui lui a valu des critiques de l'opposition. Il est le grand favori des sondages d'intentions de vote mais il voit sa campagne de réélection aller de report en report.
Plus largement, ces évènements "empêche(nt) la campagne de progresser", souligne le sondeur de PollingVox Jérôme Sainte-Marie, pour qui "ça va encore plus affaiblir les enjeux réels de la campagne, notamment les enjeux sociaux qui sont inaudibles". "C'est du jamais-vu" d'avoir une guerre en temps de campagne, note de son côté Frédéric Dabi, directeur général opinion à l'Ifop. "Mais ça reste très difficile à prédire. Ce qu'on peut peut-être anticiper, c'est une logique de distinction entre le président et les autres candidats" selon qui est le plus "présidentiable".
Attendu dans la soirée au traditionnel dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) - une des figures imposées de campagne - le chef de l'Etat avait dû annuler sa venue pour se rendre à un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles. De leurs côtés, plusieurs candidats comme Yannick Jadot ou Christiane Taubira ont reporté ou annulé des déplacements prévus jeudi pour participer à des manifestations pro-Ukraine. Et France 2 a déprogrammé un débat dans la soirée avec Marine Le Pen.
Jeudi 24 Février 2022 - Sondage de la présidentielle : Pécresse au plus bas, ça bouge à gauche :
Avis de gros temps pour Valérie Pécresse. La candidate LR baisse à nouveau dans le sondage de la présidentielle en temps réel Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Avec 14% des intentions de vote au premier tour, elle obtient son score le plus bas de cette consultation quotidienne depuis son lancement le 10 janvier dernier. La présidente de la région Ile-de-France a de surcroit la sûreté du choix la plus faible des cinq premiers de ce sondage avec seulement 62%.
La cote d’alerte n’est pas atteinte - Valérie Pécresse reste à 2 points de Marine Le Pen (-0,5) et Eric Zemmour (=), à égalité à 16%, loin derrière le président sortant Emmanuel Macron (25%, =) -, mais pour espérer se qualifier elle doit convaincre dans son propre camp. Elle baisse ce jeudi chez les électeurs de François Fillon au premier tour en 2017 (51% des électeurs se disent prêts à voter pour elle, -4) et chez les sympathisants Les Républicains (72%, -5).
A gauche, on observe des mouvements. Jean-Luc Mélenchon (11%, -0,5) et Yannick Jadot (5%), -0,5) sont à la baisse quand Anne Hidalgo et Christiane Taubira progressent même si les intentions de vote restent modestes (2,5%, +0,5). Fabien Roussel reste lui stable à 4,5% et n'accuse plus qu'un demi-point de retard sur le candidat écologiste.
Jeudi 24 Février 2022 - Parrainages : Jean-Luc Mélenchon passe le cap des 500 signatures :
Au tour de Jean-Luc Mélenchon de souffler. Le leader de la France Insoumise a réuni le nombre de signatures nécessaires pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel, publié jeudi dans l’après-midi, il culmine à 540 parrainages validés. Dont celui du maire de Cannes, le LR David Lisnard .
Jean-Luc Mélenchon rejoint les autres candidats qui ont réuni tous les soutiens nécessaires : Nathalie Arthaud (562), Anne Hidalgo (1226), Yannick Jadot (615), Emmanuel Macron – qui n’a toujours pas déclaré sa candidature (1544) - , Valérie Pécresse (2271) et Fabien Roussel (593).
Sont tout près du but : Nicolas Dupont-Aignan, à qui il manque 43 parrainages, Marine Le Pen et Eric Zemmour qui sont respectivement à 414 et 415 , selon le dernier décompte. A une semaine de la date limite du dépôt des signatures – fixée le vendredi 4 mars à 18 heures – la situation est quasi-désespérée pour Christiane Taubira (128 signatures), Philippe Poutou (243), François Asselineau (247), Gaspard Koening (49) et Hélène Thouy (97).
Jeudi 24 Février 2022 - Californie: des routiers forment un "convoi" anti-restrictions sanitaires vers Washington :
Des dizaines de routiers et d'autres manifestants opposés aux mesures sanitaires mises en oeuvre contre le Covid-19 ont formé mercredi dans le sud de la Californie un "convoi" qui doit traverser les Etats-Unis pour aller protester à Washington, à 4.200 km de là.
Emules des manifestants canadiens qui, après une caravane similaire, ont bloqué la capitale Ottawa pendant plus de trois semaines, les organisateurs de ce "convoi du peuple" ont prévu d'arriver à la périphérie de la capitale américaine le 5 mars pour une démonstration de force. Les participants au convoi, qui a quitté à la mi-journée la petite ville d'Adelanto, en Californie du sud, sont soutenus par de nombreuses organisations conservatrices anti-vaccins et anti-masques.
"Il est temps de rouvrir le pays", proclament-ils sur leur site internet, où le montant des donations reçues atteignait mercredi plus de 460.000 dollars selon eux. Leur manifeste réclame en outre "le rétablissement de la Constitution", qu'ils estiment bafouée par les mesures sanitaires. Ce mot d'ordre avait attiré quelque 200 personnes sur le parking du stade d'Adelanto, pour la plupart avec la panoplie habituelle des militants ultra-conservateurs: pick-up, drapeaux américains et bannières proclamant "liberté".
Shane Class, 48 ans, partisan invétéré de l'ex-président Donald Trump, a déjà parcouru 1.300 km pour venir avec son épouse depuis l'Idaho (nord-ouest) et compte rouler jusqu'à la capitale pour manifester "pacifiquement". Arborant fièrement une casquette à l'effigie de Donald Trump, il déclare que "nous sommes tous là pour une raison différente mais ça revient à la même chose: la liberté".
Bryan Brase, l'un des camionneurs placés en tête du convoi, exige "un retour à la normale". "Nous contestons les mesures d'urgence qui ont été mises en oeuvre et nous voulons la fin de tous les décrets sur le port du masque et la vaccination (obligatoire) pour les employés fédéraux et les soignants", dit-il. Les vaccins contre le Covid-19 et le port du masque sont devenus une ligne de fracture au sein de la société américaine, et leur refus un marqueur d'appartenance politique.
Plusieurs gouverneurs républicains ont ainsi invoqué la protection des libertés individuelles pour instaurer des interdictions d'obligations de port du masque dans leur Etat. Avant le départ du convoi, Paul Alexander, qui fut conseiller au ministère américain de la Santé sous la présidence Trump, a pris la parole pour assurer que "les vaccins ont échoué", même si la communauté scientifique garantit qu'ils sont sûrs, efficaces et constituent la meilleure protection contre les formes graves de la maladie. Sous les acclamations, le Dr Alexander a ensuite exhorté les manifestants à s'abstenir de se faire vacciner contre le Covid-19, qui a tué plus de 940.000 Américains depuis le début de la crise sanitaire. Le "convoi" a beau se proclamer apolitique, de nombreux slogans remettaient également en cause la validité de l'élection du président démocrate Joe Biden, épousant la thèse des fraudes électorales qu'orchestre, sans aucune preuve à l'appui, l'ex-président Donald Trump.
Après ce meeting, une trentaine de poids lourds escortés par d'autres véhicules ont fait vrombir leur moteur et ont pris la route en direction de l'Arizona, première étape du convoi. Les organisateurs affirment vouloir respecter les consignes des forces de l'ordre tout au long de leur parcours qui n'entrera pas "dans Washington", coeur des institutions américaines, mais restera aux abords.
Cela n'a pas empêché les autorités de mettre en oeuvre des mesures pour augmenter la sécurité dans la capitale, avec encore en mémoire les événements du 6 janvier 2021. Chauffés à blanc par un discours de Donald Trump, des centaines de ses partisans avaient fait irruption dans le Capitole pour empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Le ministère de la Défense a autorisé le déploiement de 700 gardes nationaux, non armés, pour aider les forces de l'ordre locales jusqu'au 7 mars. Ces militaires n'auront pas le pouvoir de procéder à des arrestations mais pourront signaler tous les fauteurs de troubles aux policiers, précise le Pentagone. Des poids lourds, chasse-neige ou bennes à ordures étaient déjà déployés mercredi dans certaines rues de la capitale pour barrer l'accès à des sites sensibles, alors que plusieurs autres "convois" de manifestants sont annoncés autour de Washington dans les prochains jours.
Jeudi 24 Février 2022 - Covid-19 : La situation en France :
Tous les indicateurs sanitaires liés à la pandémie de Covid-19 ont poursuivi mercredi leur baisse sur 24 heures, qui laisse espérer pour le gouvernement une levée du pass vaccinal à la mi-mars si elle se poursuit. Actuellement les hôpitaux soignent 26 881 malades du Covid, dont 2753 le sont dans les services de soins critiques, qui accueillent les formes les plus graves de la maladie. On en dénombrait respectivement 27 566 et 2842 la veille. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait indiqué mardi qu'un passage sous le seuil des 1500 patients en réanimation serait une des conditions à la levée du pass vaccinal.
Le ministre de la Santé vise également à cette échéance une baisse des contaminations en-dessous d'un taux d'incidence de 500 pour 100 000 habitants. Il s'établissait à environ 830 mercredi.
Les laboratoires ont enregistré 66 833 cas positifs sur 24 heures. La moyenne quotidienne sur sept jours, qui lisse les à-coups liés notamment aux week-ends, est en nette baisse, avec 70 278 cas, contre plus de 74 000 la veille, et plus de 100 000 il y a une semaine.
Le taux de positivité, qui mesure la proportion de personnes détectées positives sur le nombre de personnes testées, reste élevé, à 23,9%, mais en baisse, après un pic à plus de 34% au début du mois. La maladie a emporté 213 personnes dans les hôpitaux sur les dernières 24 heures. La pandémie a fait 137.489 morts depuis son début il y deux ans. Le programme de vaccination se poursuit, mais à un rythme lent: 54,16 millions de Français ont reçu au moins une dose (80,3% de la population), 53,16 millions sont complètement vaccinées (78,8% de la population) et 38,71 millions ont reçu une dose de rappel. Les chiffres fournis par la Direction générale de la santé sont censés désormais refléter la réalité, après l'annulation récente de "faux certificats" frauduleux.
Jeudi 24 Février 2022 - «Si Bolsonaro est à nouveau élu rien ne changera en Amazonie» :
Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, en 2019, le déboisement atteint d’inquiétants records : 10 000 km2 en moyenne chaque année contre 6 500 km2 la décennie précédente. Pour la première fois de son histoire, la forêt dégage plus de CO2 qu’elle n’en absorbe.
Jair Bolsonaro souhaite ouvrir les réserves naturelles et indigènes à l’orpaillage, mais aussi à l’agriculture et aux bûcherons. Il reste tout même quelques verrous légaux, avec plusieurs projets de loi en suspend. Mais avec le congrès qui a basculé en faveur de l’agrobusiness, il réussira peut-être à modifier la constitution et la loi. Depuis son arrivée au pouvoir, le président du Brésil s’emploie à démanteler les institutions en charge de la protection de la nature, telle la police environnementale. Les seuls représentants de la loi qui s’aventurent pour l’heure au cœur de la jungle sont les policiers corrompus. Autre fait important, cette demande-là vient aussi de certaines tribus indigènes.
La déforestation avait déjà démarré sous Lula et continué sous Dilma Rousseff . Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, elle a atteint des records de vitesse. Son attitude face aux organismes de protection de la forêt participe à ce taux record de déboisement. La population est à présent totalement décomplexée.
Le Brésil ne souhaite pas déléguer la gestion de l’Amazonie. Nous pourrions donc être plus exigeants sur la provenance des produits importés. Reste que la Chine, peu regardante, demeure le plus grand acheteur de ce marché. La culture du soja, en partie responsable de la déforestation, se retrouve ensuite dans les auges de nos animaux. En effet, 90% de cette production servirait aux industries de la viande et du lait. L’autre solution serait donc de cesser notre consommation de viande.
Le rythme est galopant, néanmoins, ça n’est pas trop tard pour inverser le cours des choses. Certaines zones sont complètements détruites. Mais globalement, si nous prenions des mesures, il serait possible de sortir de cette spirale infernale. Les prochaines élections présidentielles auront lieu en octobre. Pour l’heure, le sort de l’Amazonie n’est pas au cœur des débats. Le pays a subi de plein fouet les effets de la pandémie. Une partie de la population doit faire face à une insécurité alimentaire grandissante. Si Bolsonaro est à nouveau élu rien ne changera.
Jeudi 24 Février 2022 - Boris Johnson qualifie Vladimir Poutine de «dictateur» :
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a averti jeudi que les Occidentaux imposeraient des sanctions "massives" visant l'économie russe en réaction à l'invasion de l'Ukraine, qualifiant Vladimir Poutine de "dictateur". "Diplomatiquement, politiquement, économiquement et, en fin de compte, militairement, cette entreprise atroce et barbare de Vladimir Poutine doit se solder par un échec", a déclaré le chef du gouvernement dans une adresse télévisée aux Britanniques. "Nous ne pouvons, et nous n'allons pas, détourner le regard".
"Aujourd'hui, de concert avec nos alliés, nous allons convenir d'un ensemble de sanctions économiques massives conçues pour entraver à terme l'économie russe", a assuré Boris Johnson. "Pour cela, nous devons également mettre fin collectivement à la dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes qui, pendant trop longtemps, a permis à Poutine d'exercer son emprise sur la politique occidentale", a-t-il ajouté.
Après avoir présidé dans la matinée une réunion de crise à Downing Street, le Premier ministre doit s'entretenir dans la journée avec les autres dirigeants des grandes puissances du G7. Il doit s'exprimer au Parlement britannique vers 17H00 GMT. Il a estimé que "la flamme de la liberté" brillerait de nouveau en Ukraine. "Malgré toutes ses bombes, tous ses chars et tous ses missiles, je ne crois pas que le dictateur russe parviendra jamais à miner le sentiment national des Ukrainiens et leur conviction passionnée que leur pays doit être libre", a-t-il déclaré.
Boris Johnson a promis de travailler avec les alliés "aussi longtemps que nécessaire pour assurer que la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine soient restaurées", dénonçant "une attaque contre la démocratie et la liberté en Europe de l'Est et dans le monde entier". Le Royaume-Uni a sanctionné mardi cinq banques et trois oligarques russes après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine.
Ces mesures ont été critiquées par certains élus comme trop faibles face à l'ampleur de la crise en cours.
S'il a adopté une position dure face à Moscou dans cette crise, le gouvernement britannique est accusé dans le même temps de fermer les yeux depuis des années sur l'origine de l'argent russe affluant à Londres.
Jeudi 24 Février 2022 - En marge des bombardements, l’Ukraine victime de cyberattaques :
L'Ukraine est «constamment» victime de cyberattaques, a indiqué mercredi soir l'agence de sécurité informatique du pays, accusant des opérateurs russes. Mercredi, une nouvelle cyberattaque visait plusieurs sites officiels ukrainiens rendus inaccessibles.
L'origine de cette attaque DDos (par déni de service) est à imputer à des opérateurs russes, qui «n'essaient même plus» de dissimuler leur identité, a précisé l'agence. Le vice-Premier ministre Mykhaïlo Fiodorov avait indiqué plus tôt que l'attaque avait commencé en fin d'après-midi, perturbant le fonctionnement des sites internet de plusieurs banques et ministères du pays. Les pages d’accueil des sites du ministère des Affaires étrangères et celui du Cabinet des ministres étaient ainsi inaccessibles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les sites concernés ont réussi à «rediriger le trafic vers un autre fournisseur d'accès pour minimiser le préjudice», a toutefois assuré M. Fiodorov.
Mais selon «Le Monde» , ces attaques ne sont cependant «que la partie émergée d’un iceberg de menaces». Car dans la nuit de mercredi à jeudi, deux opérations «plus subtiles et potentiellement plus destructrices» ont été détectées par des sociétés de sécurité informatique. La compagnie ESET a en effet annoncé avoir découvert la présence d’un nouveau logiciel malveillant de type wiper, conçu pour effacer le contenu des disques durs, sur «plusieurs centaines de machines» en Ukraine. L’entreprise n’a pas souhaité détailler précisément quelles étaient les cibles du logiciel, mais explique qu’il s’agirait de «grandes organisations».
En janvier, l'Ukraine a déjà été visée par une cyberattaque d'ampleur contre nombre de sites gouvernementaux. Les autorités avaient alors affirmé avoir des preuves de l'implication de la Russie, des accusations démenties par Moscou. Une attaque informatique d'ampleur visant les infrastructures stratégiques ukrainiennes est un des scénarios évoqués comme le signe avant-coureur d'une offensive militaire classique.