Le clash qui s’est produit la semaine dernière dans la famille Le Pen devrait pouvoir servir à la benjamine du clan. La députée du Vaucluse a critiqué la "provoc" de son grand-père qui est maladroitement revenu sur ses propos concernant les chambres à gaz.. Elle pourrait le remplacer comme tête de liste pour la région Paca avec quelques chances d’y être élue….
Ce clash politico-familial marque un tournant. Pour la première fois, Marion Maréchal-Le Pen, 25 ans, a publiquement pris ses distances avec son grand-père, fondateur du Front national, qui chaperonne sa carrière politique. La députée du Vaucluse, à l'unisson des cadres du parti lépéniste, a condamné le propos réitéré de Jean-Marie Le Pen, 86 ans, sur les chambres à gaz, "détail de l'Histoire", pourtant condamné par la justice en 1991. Le parquet de Paris a d'ailleurs ouvert une enquête préliminaire pour contestation de crime contre l'humanité.
"Je suis en désaccord sur le fond"
"Provocation inutile", a estimé Marion Maréchal-Le Pen sur le site de Valeurs actuelles. "Je suis en désaccord sur le fond", poursuit-elle. Et d'insister : "Même le plus fier et le plus sage des hommes politiques tire bien peu de gloire à s'installer dans sa vérité et à l'asséner comme une certitude sans tenir compte des conséquences."
Ce règlement de comptes a un enjeu électoral. Jean-Marie Le Pen entend être tête de liste frontiste aux régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, région jugée gagnable par le FN. Or, après ses propos, les lieutenants de Marine Le Pen ont remis en cause sa candidature, qui doit être examinée d'ici à un mois par le bureau politique. Un chemin s'ouvre donc pour sa nièce. Marion Maréchal-Le Pen souhaitait se présenter, mais avait laissé la première place à son protecteur. La mise à l'écart du patriarche serait un tournant majeur pour ce parti.
Source : leJDD.fr 05-04-2015