Nul doute que cette réunion du G7 laissera des traces durables dans les relations internationales. Après le retrait surprise de Donald Trump de la déclaration finale du G7, la présidence française a souligné dimanche que « la coopération internationale » ne pouvait « dépendre de colères ou de petits mots ».
A Paris, l'attitude de Donald Trump a du mal à passer. « La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots. Soyons sérieux et dignes de nos peuples. Nous nous engageons et nous tenons. » Voici ce que l'on peut, entre autres, lire dans un texte diffusé dimanche par l'Elysée. A l'origine de ces quelques mots cinglants, la volte-face du président américain qui s'est finalement désolidarisé du communiqué final du G7, pourtant négocié de haute lutte par le groupe des sept : Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon. Et la présidence française ne s'arrête pas là : « Nous avons passé deux jours à avoir un texte et des engagements. Nous nous y tenons, et quiconque les quitterait le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance. »
La France et l’Allemagne réagissent vigoureusement
"Inconsistance", "incohérence", "petits mots", "colères" : ces termes sont adressés directement à Donald Trump, sans évidemment jamais citer son nom. La France a pris le lead du « tous contre Donald Trump ». « La France et l'Europe maintiennent leur soutien à ce communiqué, tout comme nous l'espérons l'ensemble des membres signataires », conclut la présidence.
Même son de cloche du côté de l'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, a tweeté quelques heures plus tard : « Vous pouvez détruire très rapidement une quantité incroyable de confiance dans un tweet. Cela rend d'autant plus important pour l'Europe de rester unie et de défendre ses intérêts de façon encore plus offensive. L'Europe unie est la réponse à l'Amérique d'abord »
Pour Trump, Trudeau est « très malhonnête et faible »
C'est encore une fois sur Twitter que le président américain a sévi. Dans deux messages publiés alors que tous les participants au G7 avaient quitté leur lieu de réunion à La Malbaie, au Canada, il a en quelque sorte "quitté" la déclaration finale du G7, signée quelques heures plus tôt.
« En raison des fausses déclarations [du Premier ministre canadien] Justin [Trudeau] à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes massives sur nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j'ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué, tandis que nous envisageons des tarifs sur les automobiles qui inondent le marché américain! », a-t-il écrit, alors qu'il prenait la route de Singapour où il doit rencontrer mardi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Il a également qualifié le dirigeant canadien de « très malhonnête et faible » pour avoir jugé les tarifs américains "insultants".
Trump ne respecte rien, ni les formes, ni les accords, pas davantage sa parole
Dans sa colère, Emmanuel Macron a été rejoint par un ancien président : François Hollande. Invité de l'émission Dimanche en politique sur France 3, le socialiste a estimé que Donald Trump ne « respectait rien, ni les formes, ni les accords, pas davantage sa parole ». « Donald Trump est aussi en train de déstabiliser l'Europe (...) Sa volonté, c'est de détruire, pas de construire », a-t-il poursuivi, avant d'estimer que la meilleure réponse était « l'unité avec les Européens » qui doivent « tenir bon ».
Source : LeJDD.fr 10-06-2018