Alors qu’il redémarre ses affaires après la guerre, le carrossier parisien Jacques Saoutchik s’oriente vers le lucratif marché américain, où , pense-t-il, la demande pour ses créations habituellement luxueuses devrait être plus forte que dans l'Europe déchirée par la guerre. Ses conceptions assez extravagantes ont sûrement déjà vu le jour chez certains constructeurs aux Etats-Unis, mais pour en avoir le cœur net, il commande deux exemplaires de la gamme Cadillac Series 62 sous forme de châssis roulant. Ce sont les deux seuls exemplaires de la séries 62 pour l'année modèle 1948 qui sont livrées aux ateliers de Saoutchik cette année là dans leur version standard.
Les deux châssis de Cadillac sont alors habillées avec des carrosseries de style cabriolet fabriquées entièrement par Saoutchik et qui ne diffèrent l’une de l’autre que par quelques détails. Comme dans les autres créations de Saoutchik la carrosserie comporte beaucoup de chromes. Les ailes avant sont volumineuses, très galbées et ne portent pas les projecteurs qui ont été implantés à coté de la calandre. Un design résolument moderne qui s’affirme dans le fait que les cabriolets de Saoutchik ne comportent pas de marchepieds. Le premier exemplaire est présenté au Salon de l'automobile de Paris en 1949 et, pour être absolument certain qu'il ne passerait pas inaperçu, il est réalisé dans une peinture bi-ton violet.
Sous la splendide carrosserie construite par Saoutchik on trouvait un châssis Cadillac Series 62 standard sans aucune option. Ceci afin, qu’à la moindre panne, la voiture puisse être réparée par n'importe quel concessionnaire General Motors local. Comme la plupart des voitures de l’époque, les modèles séries 62 étaient construits sur la base d’un châssis en poutrelles métalliques avec un train avant à double triangle et un essieu arrière rigide. La Cadillac était propulsée par le V8 «346» qui, équipé d'un carburateur double corps, produisait une puissance maxi de 150 chevaux transmise aux roues arrière par l'intermédiaire d'une boîte de vitesses automatique à quatre rapports.
Après la présentation au Salon de l'automobile de Paris, les deux voitures sont vendues aux États-Unis, mais Saoutchik ne reçoit aucune nouvelle de la part des constructeurs américains. Même Général Motors n’a pas éprouvé le besoin de lui passer la moindre commande. Et pourtant la renommée des voitures françaises et de l’élégance de leur style n’a jamais été aussi grande outre Atlantique. Mais ce sont les modèle de marques encore plus « exotiques » telles Talbot Lago ou Delahaye qui ont le plus la cote auprès des américains fortunés. D’ailleurs, l’acheteur du deuxième exemplaire de la Cadillac series 62 carrossée par Saoutchik a également acquis une Talbot Lago produite par le même carrossier.
Détenue par des collectionneurs américains, la paire de Cadillac Series 62 cabriolet carrossée par Saoutchik reste très célèbre aujourd'hui.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)