Peu de voitures ont créé une telle onde de choc dans l’industrie automobile comme la E-type de Jaguar lors de sa présentation au Salon de Genève 1961. Son style était tout à fait dans la lignée de la gamme de voitures de sport produits par Jaguar avec les modèles XK120 et XK150. En revanche son long nez était une caractéristique tout à fait nouvelle. Techniquement la Jaguar Type E n’a que peu d’éléments en communs avec les modèles de tourisme qui l’ont précédée. Elle partage davantage de détails de conception avec les voitures de courses victorieuses aux 24 Heures du Mans.
Outre son style très original, c’est le châssis de la Type E qui distingue ce modèle de ses concurrents. Comme le Type D, il se compose d’une monocoque centrale en acier avec berceau avant supportant le moteur et une suspension avant à roues indépendantes. Même s’il est relativement peu coûteux à construire, il était assez coûteux de réparer un châssis endommagé du fait de sa complexité.
Recouvert par un énorme capot monobloc, le moteur à six cylindres en ligne est dérivé du modèle XK150 S, dont la conception est similaire à celle des moteurs utilisés au Mans. La cylindrée est de 3 781 cc et, alimenté par trois carburateurs SU HD8, il développe une puissance maxi de 265 cv à 5 500 t/mn et un couple maxi de 349 Nm à 4 000 t/mn. Avec un poids total en ordre de marche relativement faible (1200 kg) la voiture est dotée de très bonnes performances. La vitesse de pointe atteint 240 km/heure. Une des faiblesses de la Type E était la boîte de vitesses manuelle à quatre rapports dont le premier rapport n’était pas synchronisé. Les freins à disques arrière, montés à l’intérieur des voitures de course, améliorent la conduite mais conduisent à un effet secondaire malheureux sur les premiers modèles Type E : la surchauffe des freins dans des conditions extrêmes.
Lors du lancement de Genève, le modèle Type E est disponible en Coupé et en Roadster. Comparé à ses rivaux du moment, la Type E est moins chère, plus belle, et beaucoup plus rapide, ce qui en a fait un succès commercial immédiat. La version découvrable est particulièrement populaire et dépasse le coupé de quelques centaines de voitures. En 1964, les premiers grands changements sont proposés dans la gamme avec l’introduction d’un moteur dont la cylindrée a été augmentée à 4,2 litres et d’une "Moss" boîte de vitesse toute-synchronisée. Deux ans plus tard, un coupé 2+2 est ajouté à la gamme.
Une série 2 est lancée en 1968, qui comporte un grand nombre de modifications pour répondre à la réglementation toujours plus stricte concernant la sécurité et les émissions. Les modèles sont facilement reconnaissables aujourd’hui par leurs phares « ouverts » qui se différentient des projecteurs encastrés des Type E de la première série. Une dernière série, la Série 3, est lancée en 1971. Elle comporte un tout nouveau moteur V12 de 5,3 litres de cylindrée. Pour augmenter le refroidissement, la calandre est élargie et un radiateur plus grand est utilisé. La production du Type E est finalement arrêtée en 1975, lorsqu’elle est remplacée par le XJ-S.
Aujourd’hui, le modèle Type E reste l’une des icônes de style du XXème siècle et sans doute la meilleure voiture et la plus populaire jamais produite par Jaguar.
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ultimatecarpage.com
netcarshow.com
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autogaleria.hu
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