La campagne des Présidentielles en France a complètement éclipsé, pour un temps au moins, les problèmes liés au Brexit. Ce qui fait dire à certains que, finalement, il ne s’est rien passé, que les catastrophes annoncées ne se sont pas produites et que la sortie du Royaume-Uni n’est donc qu’une péripétie. C’est oublier un peu vite que rien n’a vraiment commencé et que nous allons maintenant entrer dans la phase la plus difficile.

Intitulé "Projet de loi de l'Union européenne (notification de retrait)", le texte voté par les députés de la Chambre des Communes il y a quelques semaines donne à Theresa May le pouvoir d'activer l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui lancera deux années de négociations de sortie de l'UE. La Première ministre conservatrice, s'est engagée à déclencher cet article 50 avant le 31 mars 2017.

Pour étouffer toute rébellion dans les rangs de la majorité conservatrice, Theresa May avait du promettre que le Parlement se prononcerait sur les termes du Brexit avant le résultat final des négociations entre Londres et Bruxelles, sans toutefois que cela ne puisse remettre en cause la sortie de l'UE. "Nous introduirons une motion. Cette motion sera dans l'accord final", a-t-elle déclaré au Parlement. Et ce "avant que le Parlement européen ne débatte et ne valide l'accord final"."Ce sera un vote important", avait estimé le secrétaire d'Etat au Brexit, David Jones. "Il laissera le choix entre sortir de l'Union européenne avec ou sans un accord négocié" avec Bruxelles.

Si plus des deux tiers des députés se sont opposés au Brexit lors de la campagne du référendum du 23 juin 2016, la majorité d'entre eux estiment désormais difficile de s'opposer à la volonté des électeurs qui se sont prononcés à 52% pour une sortie de l'UE.

Parmi les opposants au texte figurent les indépendantistes écossais du SNP, qui souhaitent rester dans le marché unique et brandissent la menace d'un deuxième référendum d'indépendance après celui de septembre 2014. Lors d'un vote purement symbolique à Edimbourg, le Parlement écossais dominé par le Parti national écossais SNP a voté à une majorité écrasante contre le projet de loi.

Dans le camp des opposants le député libéral-démocrate Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre, a mis en garde contre un Brexit "dur" qui selon lui risquerait de laisser les Britanniques "plus pauvres, plus faibles et plus isolés". Dans le camp du Brexit, en revanche, on célébrait la victoire. "Je n'avais jamais pensé voir le jour où la chambre des Communes voterait massivement pour que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne", a tweeté Nigel Farage, ancien leader du parti souverainiste Ukip et l'un des principaux acteurs de la campagne pour le Brexit.

Quoi qu’il en soit il va falloir dans quelques semaines rentrer dans le dur des négociations. Et cela sera difficile et pour les Britanniques et pour l’Europe. Le nombre des problèmes à résoudre donne déjà le tournis :

20 883  lois et règlementations européennes sont à passer en revue

125 000  Etudiants étrangers originaires des pays de l’Union européenne sont actuellement au Royaume-Uni. Quel sera leur statut après le Brexit ?

15 000  Jeunes Britanniques font actuellement leurs études dans un des pays de l’Union Européenne.

3,3 MILLIONS d’étrangers originaires de l’Union Européenne vivent au Royaume-Uni. Pourront-ils rester dans les mêmes conditions après 2019 ?

1,9 Million de Britanniques expatriés vivent dans un pays de l’Union Européenne : leur futur statut reste à négocier.

73 députés Britanniques siègent au Parlement européenne. Bruxelles ignore ce qui adviendra après leur départ ?

42 Millions de voyages sont effectués chaque année par des Britanniques dans les pays de l’Union européenne.

3 800 fonctionnaires européens sont de nationalité britannique. Actifs ou retraités leur nombre semble modeste mais le montant des pensions et salaires de retraite frôlerait ….

7 Milliards d’Euros selon le site Politico.eu.

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