EPOISSES (COTE D'OR)
LE CHATEAU
Le château d'Époisses serait, si l'on en croit la tradition, antérieur au VIème siècle. La reine Brunehilde y aurait en effet fréquemment séjourné avec son petit-fils Thierry, le jeune roi de Bourgogne.
Devenu maison seigneuriale au XIIème siècle, le château passa successivement entre les mains de la famille de Montbard, puis de 1237 à 1421 à celle de Mello (Dreu de Mello ayant épousé vers 1225 Helvise/Alois de Montbard dame d'Epoisses et Givry, fille d'André III de Montbard et d'Huguette de Bourgogne-Monta ; les Mello deviennent donc sires d'Epoisses et de Givry). En 1377, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne y séjourne.
Un neveu des Mello, Claude de Bourgogne-Montagu seigneur de Couches reçoit à son tour le château au XVème siècle, et à sa mort, Louis XI donne la terre d'Epoisses en apanage au maréchal de Bade-Hochberg, son neveu par alliance. Celui-ci n'a qu'une fille, Jeanne, comtesse de Neuchâtel, qui épouse Louis d'Orléans, duc de Longueville (petit-fils de Dunois, bâtard de Louis Ier d'Orléans et de Mariette d'Enghien). Ils apportent quelques modifications au château.
Epoisses est par la suite la propriété du duc de Nemours et comte de Genève, Jacques de Savoie-Nemours, petit-fils par sa mère Charlotte d'Orléans-Longueville du duc Louis Ier et de Jeanne de Bade-Hochberg, protagoniste du roman de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves. Mais en 1561, endetté, le duc vend le château à Imbert de La Platière, seigneur de Bourdillon, maréchal de France, (originaire du Nivernais). Celui-ci transforme profondément Epoisses. Par exemple, il fait construire le porche de la tour qui porte aujourd'hui son nom.
A sa mort sans enfant en 1567, le château passe par héritage à sa nièce Françoise de la Platière, dame des Bordes, épouse de Louis d'Ancienville. De 1591 à 1595, la Ligue s'empare du château, le pille, et fait édifier des fortifications supplémentaires. Louis d'Ancienville devra les rembourser pour rentrer de nouveau en possession de sa demeure.
Deux générations plus tard, c'est leur petite-fille qui hérite d'Epoisses. Madeleine de La Grange d'Arquien, cousine germaine de Marie-Casimire-Louise reine de Pologne, épouse en 1661 Guillaume de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut (1626-1685), un proche du Grand Condé. Mais Madeleine meurt jeune, en 1667, sans avoir donné d'enfants à Guillaume. Elle trouve cependant le moyen (fidéicommis) de léguer à son époux ses terres d'Epoisses, par l'intermédiaire du prince de Condé. Celui-ci n'est propriétaire que peu de temps, un an, mais aurait un jour, selon la légende, formulé le vœu de voir construire un balcon sur la tour nord afin d'admirer pleinement la vue. Ce balcon (qui existe toujours sur la tour qui aujourd'hui porte le nom de Condé) aurait été construit en une journée !
EPOISSES : LE CHATEAU – Vue d’ensemble
(Photo Cjulien21)
Quoi qu'il en soit, Condé restitue à son fidèle ami les terres de sa défunte épouse et Guillaume, désormais riche et remarié à Antoinette Elisabeth de Verthamon, dame de Bréau, de 24 ans sa cadette. Il restaure et transforme la vieille place forte en une demeure agréable et confortable, et n'a de cesse de l'embellir. Il s'y installe même définitivement après l'incendie de son hôtel particulier à Paris, et il y reçoit ses amis, parmi lesquels figure la marquise de Sévigné (qui a même une chambre au château). Cette fin de XVIIème siècle est l'apogée d'Epoisses.
Un siècle plus tard cependant, la Révolution de 1789 assombrit ce tableau. Le Comité de salut public juge cette forteresse dangereuse, surtout entre les mains d'une famille dont certains membres ont émigré. Il est décidé après bien des négociations que seules les parties fortifiées du château seraient rasées. C'est ainsi que la partie sud d'Epoisses disparaît et que les tours sont ramenées à hauteur des toits.
Après la Révolution, la famille de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut entreprend la restauration de la demeure et borde la terrasse par une balustrade. La comtesse de Guitaut (née Thomassin de Bienville) fait reconstruire les écuries et sa belle-fille (née Le Cornu de Balivière) entreprend la décoration des plafonds de plusieurs salons (salon de musique, vestibule...). Le château d'Époisses a été depuis préservé par la continuité familiale.
Les douves, les ponts, les deux enceintes ainsi que le sol et tous les bâtiments entre les enceintes, les dépendances, l'église et le château, ont été classés monument historique le 12 juin 1992. Le parc est un site inscrit depuis le 22 février 1946.
EPOISSES : LE CHATEAU – L’entrée
(Photo Velvet)
EPOISSES : LE CHATEAU – Vue de l'arrière, sur la tour des Archives (au centre) et la tour de Condé (à gauche).
(Photo Association du Château d'Epoisses)
EPOISSES : LE CHATEAU – La cour d’honneur
(Photo Nikater)
EPOISSES : LE CHATEAU – La cour d’honneur
(Photo Nikater)
EPOISSES : LE CHATEAU – La cour d’honneur
(Photo Association du Château d'Epoisses)
EPOISSES : LE CHATEAU – Puits dans la cour d’honneur
(Photo Nikater)
EPOISSES : LE CHATEAU
(Photo Nikater)
EPOISSES : LE CHATEAU - Vue des communs Nord
(Photo Maxence DEON)
EPOISSES : LE CHATEAU - Vue de la cour d'honneur depuis le porche
(Photo Maxence DEON)
EPOISSES : LE CHATEAU – Vu du parc
EPOISSES : LE CHATEAU – Les communs et le pigeonnier
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – Le pont sur les douves
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – Echauguette sur le mur d’enceinte
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – La tour de Brunehaut et les douves
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – La tour de Condé et son balcon
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – Vu depuis l’avant-cour
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – Le pigeonnier
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – La charpente du pigeonnier
(Photo Christophe FINOT)
EPOISSES : LE CHATEAU – L’intérieur du pigeonnier
(Photo Christophe FINOT)