On a coutume de dire qu’en politique on n’est jamais mort. François Hollande en est la plus belle illustration lui qui a été affublé, quelques mois avant la primaire du PS, du sobriquet de « Monsieur 3% » : la cote qu’il avait alors dans les sondages. Aujourd’hui qu’il est retombé à un niveau d’estime à peu près égal à celui qu’il avait avant le 11 janvier beaucoup ont tendance à croire qu’il ne sera pas dans la course dans deux ans lors de la Présidentielle. Certains même, lui déconseillent d’être candidat. En apparence, jamais la situation politique de François Hollande n’a été aussi délicate. Le chômage continue d’augmenter et les prévisions dans ce domaine pour les prochains mois ne sont pas bonnes. Dans un sondage Ifop pour le JDD, les sympathisants de gauche lui préfèrent pour 2017 Manuel Valls. L’approche du Congrès PS réveille les ardeurs des "frondeurs" qui veulent stopper ce qu’ils tiennent pour une "dérive droitière" du pouvoir.
Quant à la majorité, elle se divise sur à peu près sur tout - mais c’est le cas aussi de la droite : de l’ouverture des magasins le dimanche à l’enseignement de l’histoire à l’école. Sans oublier le port d’une jupe longue dans un collège au nom de la laïcité. On craint le pire lorsque le Ministre du Travail va (enfin) annoncer son projet de loi qui devrait réformer quelque peu l’entreprise ?...
Présidentielle 2017 : pourquoi Hollande n’est pas hors jeu ?
Alors une situation calamiteuse, un président affaibli, des réformes affichées mais bloquées, une majorité divisée… Et pourtant, Dominique de Montvalon nous démontre dans le JDD du 30 avril dernier que le Président de la République ne manque pas… d’atouts !...François Hollande a, bien évidemment, déjà en tête la future élection présidentielle. Il ne pense même qu’à cela. Son atout principal est celui qui lui avait permis jadis de rester dix ans à la tête du PS : installé au cœur du système, le champion de la synthèse est en train de faire progressivement le vide autour de lui. Un vrai travail de brodeur : demain, pas de concurrents. Sauf celui qu’il s’est choisi à droite - Nicolas Sarkozy - dont la personnalité peut l’aider, estime-t-il, à rassembler au pied des urnes en 2017 des électeurs aujourd’hui découragées.
Les atouts du président
Et Dominique de Montvalon de nous décrire une scène assez « terrifiante » : Manuel Valls - qui a confié l’autre semaine à Canal Plus qu’il avait un "destin" mais qu’il ne voulait pas aller plus vite que la musique - échange son maintien à Matignon jusqu’en 2017 contre un soutien total à François Hollande pour qu’il fasse et réussisse un second quinquennat.
Martine Aubry – pour qui Valls, en revanche, c’est l’horreur - a quitté les frondeurs, pour rallier la motion de synthèse de Jean-Christophe Cambadélis : plutôt Hollande! Les frondeurs – cela en dit long - ont eu les pires difficultés à se choisir dans leurs rangs un leader qui ne fasse pas de l’ombre aux autres. Ils font donc moins tort.
Pour le moment, les Verts sont, eux, désintégrés. Et, outre le Front national dont l’adversaire principal est la droite et non la gauche, François Hollande dispose d’un atout supplémentaire en la personne de François Bayrou, prêt à faire don à la République de sa personne si Alain Juppé ne parvient pas à battre en primaire Nicolas Sarkozy. D’ailleurs l’article 1 du credo du maire de Pau est clair, et ressemble à celui de 2012 : tout, sauf Sarkozy.
Alors, Hollande finalement mieux placé qu’on ne le dit en 2017? Réponse : OUI. Tout est possible. Mais ce serait tellement mieux si tout le monde, lui compris, mettait 2017… entre parenthèses.
Alors il ne nous reste plus qu’à espérer que les pronostiqueurs se trompent. A deux ans des élections présidentielles il peut effectivement se passer beaucoup de choses …