L’effet était attendu mais peut être pas aussi rapidement et avec autant d’intensité. Les résultats des élections de dimanche sont assez clairs pour tout le monde en tous cas pour Les Républicains qui pensaient pouvoir rafler la mise en profitant de la déroute du PS, c’est un peu raté. Et, bien sur, pour quelques ténors et non des moindres le grand responsable est… Nicolas Sarkozy.
C’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui, la première à « osé ». Sur les plateaux de télévision dimanche soir elle n’a pas hésité à proclamer qu’elle était en désaccord total avec la stratégie du chef de son parti : Nicolas Sarkozy. La réponse ne s’est pas fait attendre NKM n° 2 des Républicains s’est fait débarquer dès lundi matin et remplacée par Laurent Wauqier.
Christian Estrosi, qui a remporté la région Paca face au FN grâce notamment aux voix de gauche, a estimé mardi, se démarquant de Nicolas Sarkozy, "Nicolas Sarkozy est un ami, je le respecte. Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN", poursuit M. Estrosi qui, "plutôt que chasser sur le terrain du Front national préfère chasser le Front national du terrain".. "Il faut tirer les conséquences de ce qui s'est passé à l'occasion de ces régionales", indique le nouveau président de la région Paca qui prône, dans une interview à « Paris-Match », un rassemblement de la droite et du centre. Un positionnement bien nouveau pour cet ami et supporter de longue date de l’ancien Président de la République.
Christian Estrosi ne s’en tient pas la : il aborde un sujet encore plus épineux chez Les Républicains : « ne pourrait-on pas avancer la primaire à droite au printemps ? »
Une idée avec laquelle le sénateur Gérard Longuet était d'accord mardi soir. "Je pense que si on peut le faire pourquoi ne pas le faire", a-t-il dit, évoquant la date de "fin juin" lors de l'émission « Preuves par trois » sur Public Sénat. "Serons nous prêts pour une campagne qui commencerait en avril?", a-t-il interrogé.
Mais l’un des principaux clashs de la campagne des régionales va venir de Jean-Pierre Raffarin. Au lendemain du premier tour du scrutin, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, s'en est publiquement pris à la ligne du "ni-ni" (ni fusion ni retrait) de Nicolas Sarkozy. Et, à l'instar de Nathalie Kosciusko-Morizet, il a même défendu l'idée de front républicain face à la poussée du FN. Lundi, sur BFMTV, Raffarin a renchéri : "Je pense que nous devons travailler avec le gouvernement car le Front national est un adversaire commun (…) On n'a pas à gouverner ensemble, simplement on peut travailler ensemble."
Le député LR Frédéric Lefebvre, ancien porte-parole de l'UMP, appelle aussi à travailler avec la majorité sur des textes faisant consensus. "Cessons de bloquer, si on est à droite, tout ce qui vient de la gauche et, si on est à gauche, tout ce qui vient de la droite", explique-t-il dans une tribune publiée lundi par le JDD.
Cette main tendue, Manuel Valls est prêt à l'accepter au nom de "l'intérêt général". Invité lundi soir au 20 heures de France 2, le Premier ministre a souligné la nécessité d'unité dans le cadre de l'état d'urgence avant de lancer : "Les Français veulent que nous travaillions ensemble, que l'intérêt général soit prédominant." Mardi, en ouverture des questions au gouvernement, il a encore déclaré en s'adressant aux bancs de l'opposition : "Je veux être ouvert à toutes les propositions, dont les vôtres, car nous devons travailler ensemble sur (l'emploi)."
Nicolas Sarkozy s’est engagé à discuter de la « ligne » du parti qu’il dirige !. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !..
Jean Pierre Echavidre