Ce n’était pas chose aisée pour le styliste en chef de Bertone Marcello Gandini de dessiner les lignes de la remplaçante de la Lamborghini Miura dont on connait le succès. Au lieu de tenter d’extrapoler les lignes de la voiture de sport à moteur central Bertone et Lamborghini ont décidé de partir d’une feuille blanche. Le pari était audacieux d’autant plus qu’il fallait à la fois transformer les lignes courbes en une silhouette plus moderne et remplacer le moteur transversal par un V12 implanté longitudinalement. Lorsque Feruccio Lamborghini a découvert le premier prototype il a hurlé « Countach », qui, dans le dialecte Piemontais italien est utilisé pour décrire une femme séduisante; le nom est resté.

D'abord présenté au salon de l’Automobile de Genève en  1971,  le prototype « Countach » a est équipé d’une version du moteur V12 de 5 litres de cylindrée. La configuration du moteur et l’implantation longitudinale du groupe motopropulseur expliquait l’appellation  «LP500». Le modèle Countach comporte une adaptation innovante de la disposition du moteur central. Cette fois, la boîte de vitesses est monté à l'avant du moteur pour une meilleure répartition des masses. La puissance est alors transférée aux roues arrière par un arbre de transmission qui traverse le carter moteur dans son propre tunnel. Cette disposition audacieuse deviendra l’image de la marque Lamborghini pour les décennies à venir.

Bien que visuellement similaire la voiture de production sera très différente du premier prototype présenté à Genève. Finis le châssis monocoque et le moteur de 5 litres de cylindrée, qui ont été remplacés par un châssis tubulaire et  par un moteur dérivé de celui de la Miura à quatre litres de cylindrée. Les premiers essais sur le prototype ont démontré que le moteur était devenu trop fragile en particulier à grande vitesse. De même, certaines des lignes épurées de la voiture d'origine ont été perdues du fait de l'addition d'un certain nombre de canaux de refroidissement et les évents nécessaires. Enfin, les ingénieurs ont retenu le mécanisme de porte « papillon », qui deviendra, lui aussi une caractéristique de la marque Lamborghini.

Deux ans après la présentation du prototype, la voiture de production a été lancée officiellement et baptisée Countach LP400. La fabrication de cette voiture emblématique de Lamborghini allait durer pendant près de deux décennies. Avant qu’elle soit remplacée en 1990 cinq évolutions différentes de la Countach ont été construites. Pour chacune de ces évolutions la puissance a été augmentée. Le moteur de cinq litres de cylindrée est finalement apparu en 1982 et la voiture dispose alors d’une puissance maxi de 455 cv à comparer au 375 cv de la LP 400 d’origine !..

Au moment où est lancé le projet Countach le monde est en pleine crise financière et les ventes de Lamborghini sont en chute libre. Heureusement un canadien passionné d’automobiles, Walter Wolf, se porte au secours de l'entreprise italienne en difficultés. Cinq voitures de LP400 sont construites pour lui avec des passages de roues élargis pour permettre la monte du nouveau pneu P7 de Pirelli. La voiture présentée ici (châssis 1120202) est la deuxième de ces  cinq voitures qui constituera la base pour les modèles LP400S lancés en 1978. Cette voiture était  initialement équipée d’un moteur de cinq litres de cylindrée mais lorsque Wolf la revend il y fait installer le moteur de quatre litres standard La voiture a été présentée pendant de nombreuses années au Musée Rosso Bianco de Peter Kaus. Elle fait maintenant partie d'une collection italienne dans laquelle la marque Lamborghini est à l’honneur.

Elle a été présentée au Concorso d’Eleganza Villa d’Este de 2016 où la majorité des photos ont été prises.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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