Le chef du gouvernement italien a perdu, dimanche ‘ décembre lors du référendum sur "sa" réforme constitutionnelle. Comme il s'y était engagé, Matteo Renzi a donc annoncé sa démission, qu'il remettra lundi 5 décembre au président italien.
Matteo Renzi a perdu son pari. Dimanche 4 décembre, les Italiens ont rejeté la révision constitutionnelle que le chef du gouvernement soumettait par référendum. Le non l'a emporté à près de 60%, selon des résultats encore provisoires. Le dirigeant italien, lui, s'est contenté des sondages sortis des urnes pour en tirer les conclusions : il a annoncé sa démission.
"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a sobrement résumé Matteo Renzi, 41 ans, au pouvoir depuis février 2014. "J'ai perdu, j'en prends toute la responsabilité", a-t-il ajouté en direct sur les chaînes de télévision italiennes. "De toute façon, merci à tous. Vive l'Italie", a-t-il également réagi sur Twitter.
Des élections, mais pas avant une nouvelle loi électorale
Le plus jeune président du Conseil de l'histoire de la République remettra ainsi lundi 5 décembre sa démission au président italien Sergio Mattarella, à l'issue d'un conseil des ministres. Son principal opposant qui faisait campagne pour le non, Beppe Grillo, le leader populiste du Mouvement Cinq Etoiles, s'est félicité de cette décision. "C'est une leçon pour tous : on ne peut pas toujours mentir au peuple sans en subir les conséquences", a-t-il twitté. Déjà à la tête des villes de Rome et de Turin, le M5S ambitionne ouvertement de prendre le pouvoir. Selon des sondages, publiés avant le référendum, il est aujourd'hui le second mouvement politique en Italie derrière le Parti démocrate (PD, centre-gauche) de Matteo Renzi.
Le chef de l'Etat Sergio Mattarella est appelé à jouer un rôle crucial dans les prochains jours. La Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-euro, a déjà réclamé des élections anticipées, tout comme le mouvement Cinq Etoiles. D'éventuelles élections anticipées ne pourront toutefois pas avoir lieu avant une réforme de la loi électorale à la Chambre des députés, défendue par la majorité actuelle au Parlement. Le Mouvement Cinq Etoiles ne veut pas en entendre parler et réclame des élections anticipées avec la loi actuelle, qui le favorise.
Vers un gouvernement technique
Dès cette semaine, un gouvernement technique, comme l'Italie en a déjà connus plusieurs, devrait donc être rapidement nommé. Une de ses premières missions sera de s'assurer de l'adoption définitive du budget de l'Etat.
Plusieurs noms circulaient avant même le référendum pour prendre la tête de ce gouvernement, dont celui du ministre des Finances Pier Carlo Padoan, dans le souci de rassurer les marchés. Ces derniers, qui redoutent une nouvelle phase d'instabilité politique dans la troisième économie de la zone euro, ont commencé à se montrer nerveux lundi en Asie. Il reste désormais à savoir si Matteo Renzi quittera également la direction de son parti, profondément divisé après la bataille référendaire qui avait vu plusieurs de ses dirigeants rejoindre le camp du non.
Source : leJDD.fr 05-12-2016