L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a quitté mardi 29 novembre dernier dans la soirée la Côte d'Ivoire pour La Haye, où il doit être transféré à la Cour pénale internationale. A la demande du nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara, la CPI enquête depuis octobre sur les allégations de crimes contre l'Humanité et les crimes de guerre commis pendant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.
Laurent Gbagbo devrait passer mardi soir sa première nuit dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI). L'ancien président ivoirien a en effet quitté mardi son pays en direction de La Haye, où se trouve la CPI. Un transfert qui suit la notification un peu plus tôt d'un mandat d'arrêt de la juridiction internationale. Celle-ci enquête depuis octobre, à la demande du nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara, sur les allégations de crimes contre l'Humanité et de crimes de guerre commis pendant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.
Pendant de longs mois, Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle, plongeant la Côte d'Ivoire dans l'horreur. Les forces pro-Gbagbo, tout comme les ex-rebelles pro-Ouattara et leurs alliés, sont soupçonnées d'avoir commis de tels crimes lors de la crise lors de laquelle environ 3.000 personnes ont été tuées. Lors d'une visite à Abidjan le 15 octobre dernier, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait promis une enquête "impartiale" et indiqué qu'il ciblerait de "trois à six" personnes ayant les plus lourdes responsabilités dans les crimes.
Gbagbo doit "rendre des comptes"
Arrêté le 11 avril à Abidjan et détenu ensuite à Korhogo, le fief de son rival dans le nord du pays, Laurent Gbagbo avait été inculpé en août par la justice ivoirienne pour "crimes économiques". Plusieurs dizaines de personnalités du régime déchu, civils et militaires, sont toujours détenues, accusées de "crimes de sang", "atteinte à l'autorité de l'Etat" ou, elles aussi, "crimes économiques". Parmi elles figurent notamment l'ancien Premier ministre, Gilbert Aké N'Gbo, plusieurs anciens ministres, le fils de l'ex-président le Franco-ivoirien Michel Gbagbo, le chef du Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir) Pascal Affi N'Guessan ainsi que plusieurs poids lourds de l'appareil sécuritaire de l'ancien régime.
Réagissant au transfert à La Haye de Laurent Gbagbo mardi soir, un porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner, a estimé que l'ancien président devait « rendre des comptes pour les atteintes aux droits de l'Homme qu'il a pu commettre ». Et d'ajouter : "Tout procès crédible et transparent lui demandant des comptes pour ses actes est certainement constructif dans l'optique de la réconciliation." Premier test le 11 décembre prochain, à l'occasion des élections législatives.
Source : leJDD.fr 29-11-2011
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