Dans un entretien exclusif, diffusé au JT de France 2, samedi 11 décembre au soir, Aung San Suu Kyi a tenu à remercier le "peuple français pour son soutien durant toutes ces années, et surtout les Parisiens qui ont manifesté à plusieurs reprises". Un mois après sa libération par la junte birmane, la dissidente – prix Nobel de la Paix en 1991 – tente de remettre son pays sur les rails. Alors que son parti, la Ligue nationale pour la Démocratie (LND), a été dissous pour avoir boycotté le scrutin législatif du 7 novembre dernier, Aung San Suu Kyi assure que de "plus en plus de gens s'impliquent dans [son] mouvement". Pour l'heure, son principal objectif est de donner "un meilleur avenir pour [son] peuple". Et cela passe par trois priorités fondamentales aux yeux de la dame de Rangoun: l'éducation, la santé, sans oublier "les droits de l'Homme".
Reste à savoir quelle sera la marche de manœuvre de l'opposante face à la junte birmane. Enfermée pendant de nombreuses années, puis assignée à résidence, Aung San Suu Kyi a, pour certains, perdu de son influence. "Il y aura très peu de conséquences politiques directes", expliquait au JDD Renaud Egretau, spécialiste de la Birmanie à l'université de Hong Kong. Et d'ajouter: "Cette libération ne devrait pas changer quoi que ce soit à cette nouvelle donne."
"Toujours libre dans sa tête"
Interrogée par Alain de Chalvron, le correspondant de France 2 en Asie, Aung San Suu Kyi s'est dit prête à travailler avec ses adversaires politiques qui composent la junte birmane. "Pourquoi pas? S'ils le veulent et s'ils sont prêts à un compromis, à collaborer", a précisé la fille du général Aung San, héros assassiné de l'indépendance. Des propos qu'elle avait déjà tenus peu après sa libération, assurant ne pas avoir "de rancœur à l'égard de ceux qui m'ont maintenue en résidence surveillée". La dissidente avait alors un message pour le chef de la junte, Than Shwe: "Voyons-nous et discutons."
Selon son entourage, Aung San Suu Kyi est "un peu fatiguée", mais garde un "moral d'acier". Quant à son changement de vie depuis le retrait des barrières qui entouraient son domicile, Aung San Suu Kyi aurait confié à Alain de Chalvron s'être "toujours senti libre… dans [sa] tête".
Source : lejd.fr 11-12-2010
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