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20 octobre 2017 5 20 /10 /octobre /2017 07:00

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   LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (35 / 52)

 

Les Girondins

  

 

 

L'EXPLICATION : 1er AVRIL 1793

 

 

 

 

    C'est, on l'imagine, dans une atmosphère extrêmement tendue que s'ouvre, ce 1er Avril, la séance de la Convention. Les deux camps ont alerté leurs partisans, les tribunes sont pleines. Et pourtant, aucun des députés ne sait encore que, le matin même, Dumouriez a fait arrêter Beurnonville, Ministre de la Guerre et les quatre commissaires de l'Assemblée, qui l'ont accompagné en Belgique. Les cinq hommes viennent d’être livrés aux Autrichiens. Personne n'a encore connaissance du manifeste rédigé par le général, dans lequel il annonce sa décision de marcher sur Paris, pour « faire cesser la sanglante anarchie qui y règne ». Personne encore ne sait, qu'abandonné par son armée, il va devoir se rendre, lui aussi, à l'ennemi accompagné, entre autres, du fils Egalité...

    Le débat est houleux, et pourtant, personne ne sait encore, en ce début d'après midi .....

 

    C'est Marat* qui, le premier, demande la parole pour faire une virulente critique de l'action des comités et pour réaffirmer que les vrais patriotes n'y sont pas représentés en nombre suffisant. Puis Robespierre* rappelle que nos frontières doivent être défendues coûte que coûte. Et soudain, le Girondin Pénières déclenche l'offensive :

 

PENIERES : « Quelques jours après l'arrivée de Danton et de Delacroix de la Belgique, une lettre écrite par Dumouriez fut envoyée au comité de défense générale sans avoir été lue à l'Assemblée »

 

PLUSIEURS MEMBRES : « Cela n'est pas vrai ! »

 

PENIERES  qui poursuit son explication sans se laisser perturber par le tumulte : « ...la lettre fut apportée au comité de défense générale où Danton fut appelé pour en entendre la lecture; Bréard, qui était alors président dit qu'il était de son devoir d'en donner connaissance à l'Assemblée. Delacroix lui répondit en ces termes : « Quant à moi, si j'étais président, je ne balancerais pas un moment à exposer ma responsabilité, et la lettre ne serait pas lue; car si un décret d'accusation devait être porté contre Dumouriez, j'aimerais mieux que ma tête tombât que la sienne : Dumouriez est utile à l'armée ».

« Après cette explication, il fut arrêté que le lendemain on ferait renvoyer cette lettre au comité sans en faire lecture. »

« Après que ce renvoi fut décrété, Danton nous dit qu'il repartirait avec Delacroix et qu'il promettait de faire rétracter Dumouriez; et il ajouta que, dans le cas où Dumouriez s'y refuserait, il demanderait lui-même le décret d'accusation contre lui. » « Qu'est-il arrivé ? Danton de retour de la Belgique ne se présenta ni à l'Assemblée ni au Comité. »

«  Je lui demande en ce moment : pourquoi ayant promis de faire rétracter Dumouriez, et ne l'ayant pas fait, n'a-t-il demandé contre lui le décret d'accusation ? » (1)

 

    L'attaque est précise; aucun des faits rapportés par Pénières ne peut être contesté. D'ailleurs Bréard confirme aussitôt que tout s'est bien déroulé comme vient de le relater le député girondin. Danton monte alors à la tribune :

 

DANTON : « Je commence par bien préciser l'interpellation faite, elle se réduit à ceci : "vous avez dit, Danton, que, si vous ne parveniez pas à faire écrire à Dumouriez une lettre qui détruisit l'effet de la première, vous demanderiez contre lui le décret d'accusation. Cette lettre n'ayant point eu lieu, pourquoi n'avez-vous point tenu votre promesse ? »

« Voilà la manière dont je suis interpellé. Je vais donner les éclaircissements qui me sont demandés. »

« D'abord, j'ai fait ce que j'avais annoncé : la Convention a reçu une lettre par laquelle Dumouriez demandait qu'il ne fut point fait de rapport sur sa première (2) qu'après que la Convention aurait entendu les renseignement que devaient lui donner ses commissaires. Cette lettre ne vous satisfit pas, et, après avoir conféré avec lui, nous acquîmes la conviction qu'il n'y avait plus rien à attendre de Dumouriez pour la République. »

« Arrivé à Paris à neuf heures du soir, je ne vins pas au comité; mais le lendemain j'ai dit que Dumouriez était devenu tellement atroce, qu'il avait dit que la Convention était composée de trois cents imbéciles et de quatre cents brigands. J'ai demandé que tout fût dévoilé. »  (3)

 

    Danton se justifie là, sur la base d'un emploi du temps qui est encore bien flou et sur lequel certains ne vont pas manquer de revenir. Puis il dévie le débat : les commissaires de la Convention ont été, dans toute cette affaire, irréprochables :

 

« Qu'a voulu Dumouriez ? Etablir un système financier dans la Belgique. Qu'a voulu Dumouriez ? Point de réunion. Quels sont ceux qui ont fait les réunions ? Vos commissaires. La réunion du Hainaut, dit Dumouriez, s'est faite à coups de sabre. Ce sont vos commissaires qui l'ont faite. C'est nous que Dumouriez accuse des malheurs de la Belgique; c'est nous qu'il accuse d'avoir fait couler le sang dans le Hainaut et, par une fatalité inconcevable, c'est nous qu'on accuse de protéger Dumouriez !....(..) »

«  Voilà le système de Dumouriez : Dumouriez se plaint des sociétés populaires et du tribunal extraordinaire; il dit que bientôt Danton n'aura plus de crédit que dans la banlieue de Paris.. » (3)

 

UNE VOIX : « Ce sont les décrets de l'Assemblée et non vous ! »

 

DANTON : « On m'observe que je suis dans l'erreur; je passe à un autre fait plus important : c'est que Dumouriez a dit à l'armée que si Danton et Delacroix y reparaissaient, il les ferait arrêter. Citoyens, les faits parlent d'eux-mêmes; on voit facilement que la commission a fait son devoir. »  (4)

 

    Et c'est à cet instant que Danton, résolu, va régler ses vieux comptes avec la Gironde, en étant assuré de l'appui total  de ses collègues de la Montagne :

 

DANTON : «  Dumouriez s'est rendu criminel, mais ses complices seront bientôt connus. J'ai déjà annoncé que Dumouriez a été égaré par les impulsions qu'il a reçues de Paris, et qu'il était aigri par les écrits qui présentaient les citoyens les plus énergiques comme des scélérats. La plupart de ces écrits sont sortis de cette enceinte; je demande que la Convention nomme une commission pour débrouiller ce chaos et pour connaître les auteurs de ce complot. » (4)

 

    Ce complot ! Ce mot, à lui seul, aurait suffi, s'il en était encore besoin, à convaincre les Montagnards d'apporter leur soutien total à Danton. L’affaire Dumouriez et les désastres qui frappent les armées de la République en Belgique et en Hollande ne sont que le résultat d’un complot dont les auteurs se trouvent au sein de l’Assemblée !..  Rassuré quant à l’appui de la Montagne, le tribun propose alors de nouvelles mesures à prendre d'urgence : création d'un comité de la guerre pour accélérer la levée en masse de 300.000 hommes; création d'un camp de 50.000 hommes pour protéger la capitale.

 

DANTON : « Je demande aussi que mes collègues de la Belgique soient rappelés sur-le-champ.. »

 

PLUSIEURS VOIX : « C'est fait ! C’est fait ! »

 

DANTON : « Je demande enfin que le conseil exécutif rende un compte exact de nos opérations en Belgique : l'Assemblée acquérrera les lumières qui lui sont nécessaires, et elle verra que nous avons toujours été en contradiction avec Dumouriez. »

« Si vos commissaires avaient fait enlever Dumouriez au moment où il était à la tête de son armée, on aurait rejeté sur eux la désorganisation de cette armée. Vos commissaires, quoique investis d'un grand pouvoir, n'ont rien pour assurer le succès de leurs opérations; les soldats ne nous prennent, en arrivant aux armées, que pour de simples secrétaires de commissions; il aurait fallu que la Convention donnât à ceux qu'elle charge de promulguer ses lois à la tête des armées une sorte de décoration moitié civile et moitié militaire (5)»

« Que pouvaient faire de plus vos commissaires sinon de dire : il y a urgence, il faut arracher promptement Dumouriez de la tête de son armée ? Si nous avions voulu employer la force, elle nous eût manqué; car quel général, au moment où Dumouriez exécutait sa retraite, et lorsqu'il était entouré d'une armée qui lui était dévouée, eût voulu exécuter nos ordres..... »  (6)

 

    Danton parle, explique, commente, mais il s'écarte des explications demandées par Pénières et n'a toujours pas répondu précisément à son interpellateur. Il n'en est donc pas quitte avec les attaques des Girondins qui estiment que le débat ne peut être clos sur une justification aussi floue. C'est le député Lassource (7) qui demande la parole et qui, avec beaucoup d'habileté, va ramener le débat sur la question centrale : Dumouriez avait un plan; qui donc l'a aidé à mettre en œuvre ce plan ?

 

 

 

   LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (35 / 52)

 

Jean Paul Marat

 

 

LASSOURCE : « Ce n'est point une accusation formelle que je vais porter contre Danton; mais ce sont des conjectures que je vais soumettre à l'Assemblée. Je ne sais point déguiser ce que je pense, aussi je vais dire franchement l'idée que la conduite de Delacroix et de Danton a fait naître dans mon esprit. »

« Dumouriez a ourdi un plan de contre-révolution; l'a-t-il ourdi seul, oui ou non ? »

« Danton a dit qu'il n'avait pu, qu'il n'avait osé sévir contre Dumouriez, parce qu'au moment où il se battait, aucun officier général n'aurait voulu exécuter ses ordres. Je réponds à Danton qu'il est bien étonnant qu'il n'ait osé prendre aucune mesure contre Dumouriez, tandis qu'il nous a dit que l'armée était tellement républicaine, que, si elle lisait dans un journal que Dumouriez a été décrété d'accusation, elle l'amènerait elle-même à la barre de l'Assemblée. »

«  Danton vient de dire qu'il avait assuré le Comité que la République n'avait rien à espérer de Dumouriez. J'observe à l'Assemblée que Dumouriez avait perdu la tête en politique, mais qu'il conservait tous ses talents militaires; alors Robespierre* demanda que la conduite de Dumouriez fut examinée; Danton s'y opposa et dit qu'il ne fallait prendre aucune mesure contre lui avant que la retraite de la Belgique ne fut entièrement effectuée (..) »

« Voici comment je raisonne. Je dis qu'il y avait un plan de formé pour faire rétablir la royauté, et que Dumouriez était à la tête de ce plan. Que fallait-il faire pour le réussir ? « Il fallait maintenir Dumouriez à la tête de son armée. Danton est venu à la tribune, et a fait le plus grand éloge de Dumouriez. »  (8) 

 

    Terrible accusation que celle que vient de prononcer Lassource. Mais l'orateur n'en a pas fini; il poursuit sa démonstration avec le plus grand calme :

 

LASSOURCE : « S'il y avait un plan formé pour faire réussir les projets de Dumouriez, que fallait-il faire ? Il fallait le populariser. Qu'a fait Delacroix ? Delacroix, en arrivant de la Belgique, a affecté un patriotisme exagéré dont jusqu'à ce moment il n'avait donné aucun exemple (violents murmures dans l'Assemblée). Et pour mieux dire, Delacroix se déclara Montagnard. L'avait-il fait jusqu'alors ? Non. Il tonna contre les citoyens qui ont voté l'appel au peuple et contre ceux qu'on désigne sous le nom d'hommes d'Etat. L'avait-il fait jusqu'alors ? Non. »

«  Pour faire réussir la conspiration tramée par Dumouriez, il fallait acquérir la confiance populaire, il fallait tenir les deux extrémités du fil. Delacroix reste dans la Belgique; Danton vient ici; il y vient pour prendre des mesures de sûreté générale; il assiste au comité; il se tait... » (8)

 

DANTON : « Cela est faux ! » 

 

PLUSIEURS VOIX : « C'est faux ! » 

 

LASSOURCE : «..Pour faire réussir la conspiration de Dumouriez, que fallait-il faire ? Il fallait faire perdre à la Convention la confiance publique. Que fait Danton ? Danton parait à la tribune, et là, il reproche à l'Assemblée d'être au-dessous de ses devoirs; il annonce une nouvelle insurrection (9); il dit que le peuple est prêt à se lever, et cependant le peuple était tranquille. Il n'y avait pas de marche plus sûre pour amener Dumouriez à ses fins que de ravaler la Convention et de faire valoir Dumouriez; c'est ce qu'a fait Danton. »

«  Pour protéger la conspiration, il fallait exagérer les dangers de la patrie, c'est ce qu'ont fait Delacroix et Danton. On savait qu'en parlant de revers, il en résulterait deux choses : la première, que les âmes timides se cacheraient; la seconde, que le peuple, en fureur de se voir trahir, se porterait à des mouvements qu'il est impossible de retenir. »

«  En criant sans cesse contre la faction des hommes d'Etat, ne semble-t-il pas qu'on se ménageait un mouvement, tandis que Dumouriez se serait avancé à la tête de son armée ? »

«  Citoyens, voila les nuages que j'ai vus dans la conduite de vos commissaires. Je demande, comme Danton, que vous nommiez une commission ad hoc pour examiner les faits et découvrir les coupables (..) »

« Je crois que la conduite de Dumouriez, mal connue de son armée, pourrait produire quelques mouvements funestes. Il faut qu'elle et la France entière sachent les mesures que vous avez prises car Dumouriez est, comme le fut jadis La Fayette*, l'idole de la République..... »

 

DES VOIX DANS TOUTE LA SALLE : « Non ! Non ! » 

 

LASSOURCE : «..Pour les inquiétudes que nos revers ont pu faire naître dans l'âme des Français, il faut que la nation sache que, si l'armée a été battue, c'est qu'elle a été trahie; il faut que la nation sache que, tant que son général a voulu la liberté, l'armée a marché à des triomphes. »

«  Je termine par une observation : vous voyez maintenant à découvert le projet de ceux qui parlaient au peuple de couper des têtes, vous voyez s'ils ne voulaient pas la royauté. Je sais bien que le peuple ne la voulait pas, mais il était trompé. On lui parle sans cesse de se lever. Eh bien ! Peuple français, lève-toi, suis le conseil de tes perfides ennemis, forge-toi des chaînes, car c'est la liberté qu'on veut perdre et non pas quelques membres de la Convention... » (10)

 

   Lassource demande alors, sous les applaudissements, que le tribunal révolutionnaire, rende compte, tous les trois jours, de ses activités. Et il termine :

 

LASSOURCE : « Je demande enfin, pour prouver à la nation que nous ne capitulerons jamais avec un tyran, que chacun d'entre nous prenne l'engagement de donner la mort à celui qui voudrait se faire roi ou dictateur. »  (10)

 

    L'orateur est acclamé par la quasi-totalité des députés. Des cris fusent de tous les bancs : « Oui ! Oui ! » L'Assemblée entière se lève et tous les membres, dans l'attitude du serment, reprennent les paroles de Lassource. Une fois calmé le grand élan d'enthousiasme qu'a provoqué le serment, c'est le Girondin Birotteau (11) qui enchaîne en demandant la parole pour un fait personnel :

 

BIROTTEAU : « Au comité de défense générale, où l'on agita les moyens de sauver la patrie, Fabre d'Eglantine, qu'on connaît très lié avec Danton, qui, dans une séance précédente, avait fait son éloge, Fabre d'Eglantine, dis-je, annonce qu'il avait un moyen de sauver la République, mais qu'il n'osait pas en faire part, attendu qu'on calomniait sans cesse les opinions. On le rassura, en lui disant que les opinions étaient libres, et que d'ailleurs tout ce qui se disait au Comité y demeurait enseveli. Alors Fabre d'Eglantine, à mots couverts, proposa un roi »  (violents murmures dans l'assistance)....

 

DANTON : « C'est une scélératesse; vous avez pris la défense du roi, et vous voulez rejeter vos crimes sur nous.. »

 

BIROTTEAU : « Je vais rendre les propres paroles de Fabre avec la réponse qu'on lui fit. Il dit...... »  (12)

 

    Le tumulte est tel, dans les tribunes et dans la salle, que Birotteau ne peut poursuivre son accusation et, c'est Delmas (13), Montagnard, ami de Danton, qui profite de l'interruption pour prendre la parole.

 

DELMAS : « Je demande la parole au nom du salut public. »

« Citoyens, je me suis recueilli; j'ai écouté tout ce qui a été dit à cette tribune. Mon opinion est que l'explication qu'on provoque en ce moment doit perdre la République. »

«  Le peuple vous a envoyé pour sauver la chose publique; vous le pouvez, mais il faut éloigner cette explication; et moi aussi j'ai des soupçons, mais ce n'est pas le moment de les éclaircir. »

« Je demande que l'on nomme la commission proposée par Lassource.. » (12)

 

    La commission est aussitôt votée à l'unanimité et l'intervention de Delmas vient, fort à propos, pour permettre à Danton de reprendre l'initiative :

 

DANTON : « Je somme Cambon, sans personnalité, sans s'écarter de la proposition qui vient d'être décrétée, de s'expliquer sur un fait d'argent, sur 100.000 écus qu'on annonce avoir été remis à Danton et à Delacroix, et de dire la conduite que la commission a tenue relativement à la réunion.. »  (14)

 

    L'intervention maladroite du tribun est interrompue par un brouhaha qui s'élève de l'Assemblée. Danton retourne à sa place, mais toute l'extrême gauche se lève et l'invite, par ses acclamations, à regagner la tribune. Alors Danton s'élance à nouveau et les applaudissements redoublent. Le Président doit rétablir le silence. Puis il consulte l'Assemblée pour savoir si les députés sont d'accord pour que Danton reprenne la parole. Mouvements divers parmi les conventionnels mais, curieusement, c'est Lassource qui vient au secours de Danton :

 

LASSOURCE : «  Je demande que Danton soit entendu et je déclare qu'il n'est entré dans mon procédé aucune passion. » 

 

    Le Président donne alors la parole à Danton qui, maintenant, semble déchaîné :

 

DANTON : « Je dois commencer par vous rendre hommage comme vraiment amis du salut du peuple, citoyens qui êtes placés à cette montagne » (et Danton se tourne vers l'extrême gauche). « Vous avez bien mieux jugé que moi. J'ai cru longtemps que, quelle que fût l'impétuosité de mon caractère, je devais tempérer les moyens que la nature m'a départis; je devais déployer, dans les circonstances difficiles où m'a placé ma mission, la modération que m'ont paru commander les événements. Vous m'accusiez de faiblesse, vous aviez raison. Je le reconnais devant la France entière. Nous, faits pour dénoncer ceux qui, par impéritie ou scélératesse, ont constamment voulu que le tyran échappât au glaive de la loi... »  (14)

 

    A ces mots une grande partie des députés de la Montagne se lève en criant « Oui ! Oui ! »  Et en désignant les membres de l'Assemblée situés dans la partie droite qui, eux, protestent !

 

DANTON : « Eh bien, ce sont ces mêmes hommes.... ».

 

    Les cris redoublent à droite et Danton se tournant vers ce côté :

 

DANTON : « Vous me répondrez, vous me répondrez..... »

« .. Ce sont, dis-je, ces mêmes hommes qui prennent l'attitude insolente de dénonciateurs.... » Brouhaha dans l'assistance, l'orateur est interrompu par des hurlements..

« Que vous a dit Lassource ? Quelle que soit l'origine de son roman, qu'il soit le fruit de son imagination ou la suggestion d'hommes adroits... (Nouveaux murmures à droite..)

« Mais que vous a-t-il dit ? Qu'à mon retour de la Belgique, je ne me suis  pas présenté au comité de défense générale; il en a menti : plusieurs de mes collègues m'ont cru arrivé vingt-quatre heures avant mon retour effectif (...)

«  Je ne suis arrivé que le vendredi 29 (15), à huit heures du soir. Fatigué de ma course et du séjour que j'ai fait à l'armée, on ne pouvait exiger que je me transportasse immédiatement au comité (.. ) »

« En arrivant je n'étais pas même instruit qu'il dût y avoir comité ce jour là. Me fera-t-on un crime d'avoir été retenu quelques heures chez moi pour réparer mes forces affaiblies par le voyage et par la nécessité de manger ? Dès le lendemain, je suis allé au comité; et quand on vous a dit que je n'y ai donné que de faibles détails, on vous a encore menti. J'adjure tous mes collègues qui étaient présents à cette séance : j'ai dit que Dumouriez regardait la Convention comme un composé de trois cents hommes stupides et de quatre cents scélérats. Que peut faire pour la République, ai-je ajouté, un homme dont l'imagination est frappée de pareilles idées ? Arrachons-le à son armée. »

 

DANTON : se tournant vers la gauche de la salle : « N'est-ce pas ce que j'ai dit ? »

 

DES VOIX : « Oui ! Oui ! » 

 

DANTON poursuivant sa démonstration : « Lassource vous dit : "Danton et Delacroix ont proclamé que, si un décret d'accusation était porté contre Dumouriez, il s'exécuterait, et qu'il suffirait que le décret fut connu par les papiers publics pour que l'armée l'exécutât elle-même. Comment donc ces mêmes commissaires n'ont-ils pas fait arrêter Dumouriez ?... »"

« Je ne nie pas le propos cité par Lassource; mais avions-nous ce décret d'accusation dont j'ai parlé ? Pouvions-nous prendre la résolution d'enlever Dumouriez, lorsque nous étions à l'armée que Delacroix et moi, lorsque la commission n'était pas rassemblée ?  (..) »

« Et aujourd'hui, parce que j'ai été trop sage et trop circonspect, parce qu'on a eu l'art de répandre que j'avais un parti, que je voulais être dictateur, parce que je n'ai pas voulu, en répondant à mes adversaires, produire de trop rudes combats, occasionner des déchirements dans cette Assemblée, on m'accuse de mépriser et d'avilir la Convention. »

« Avilir la Convention !.... Et qui, plus que moi a constamment cherché à relever sa dignité, à fortifier son autorité ? N'ai-je pas parlé de mes ennemis même, avec un certain respect ? »  (se tournant vers la droite) « Je vous interpelle, vous qui m'accusez sans cesse (...) »

« Comment se fait-il que l'on m'impute à crime la conduite d'un de mes collègues ? Oui, sans doute, j'aime Delacroix; on l'inculpe parce qu'il a eu le bon esprit de ne pas partager, je le dis franchement, je le tiens de lui, qu'il n'a pas voulu partager les vues et les projets de ceux qui ont cherché à sauver le tyran.... » (violentes protestations à droite.., Applaudissements du côté de la Montagne. Danton est, à nouveau interrompu par des perturbateurs)

 

DANTON : « ...Parce que Delacroix s'est écarté du fédéralisme et du système perfide de l'appel au peuple, (...) parce que, patriote courageux, sa manière de voter dans l'Assemblée a toujours été conséquente à la conduite qu'il a tenue dans la grande affaire du tyran. Il  semble aujourd'hui que, moi, j'en ai fait mon second en conjuration. Ne sont-ce pas là les conséquences, les aperçus jetés en avant par Lassource ?... » (14)

 

VOIX A DROITE : « Oui ! Oui ! »

 

UNE AUTRE VOIX : « Ne parlez pas tant, mais répondez ! »

 

DANTON : « Eh ! Que voulez-vous que je réponde ? J'ai d'abord réfuté pleinement les détails de Lassource (..) »

« J'ai répondu enfin assez pour satisfaire tout homme de bonne foi (huées...) et certes, bientôt je tirerai la lumière de ce chaos. Les vérités s'amoncelleront et se dévoileront devant vous. Je ne suis pas en peine de ma justification. »

« Mais tout en applaudissant à cette commission que vous venez d'instituer, je dirais qu'il est assez étrange que ceux qui ont fait la réunion (16)  contre Dumouriez; qui, tout en rendant hommage à ses talents militaires, ont combattu ses opinions politiques, se trouvent être ceux contre lesquels cette commission parait être principalement dirigée. » (14)

 

    Danton qui semble maintenant hors de lui, relance le débat sur un mot prononcé, tout à l'heure, par Lassource. Il estime sa justification suffisante; il pense donc pouvoir aborder la contre-attaque :

 

 

   LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (35 / 52)

 

Pierre Vergnaud

 

 

 

DANTON : « Nous vouloir un roi ! (..) »

«  Il n'y a que ceux qui ont eu la stupidité, la lâcheté de vouloir ménager un roi qui peuvent être soupçonnés de vouloir rétablir le trône; (..) Il n'y a que ceux qui ont manifestement voulu punir Paris de son civisme, armer contre lui les départements; il n'y a que ceux qui ont fait des soupers clandestins avec Dumouriez quand il était à Paris... »  (14)  (Applaudissements..)

 

MARAT : «  Lassource !..Lassource en était ! »

 

DANTON : « ....Oui, eux seuls sont les complices de la conjuration... » (Tonnerre d'applaudissements venant de la gauche..) « Et c'est moi qu'on accuse !... moi !...Je ne crains rien de Dumouriez, ni de tous ceux avec qui j'ai été en relation. Que Dumouriez produise une seule ligne de moi (17) qui puisse donner l'ombre d'une inculpation, et je livre ma tête (..) »

« J'ai, moi, quelques lettres de Dumouriez : elles prouveront qu'il a été obligé de me rendre justice; elles prouveront qu'il n'y avait nulle identité entre son système politique et le mien : c'est à ceux qui ont voulu le fédéralisme ...... »

 

PLUSIEURS VOIX : « Nommez-les ! »

 

MARAT  s'adressant à la droite : « Vous ne parviendrez pas à égorger la patrie !.. »

 

DANTON : « Vous voulez que je dise quels sont ceux que je désigne ? »

 

NOMBREUSES VOIX : « Oui ! Oui ! »

 

DANTON : « Vous voulez entendre un mot qui paye pour tous ? »

 

LES MEMES VOIX : « Oui ! Oui ! »

 

DANTON : «  Eh bien ! Je crois qu'il n'est plus de trêve entre la Montagne, entre les patriotes qui ont voulu la mort du tyran et les lâches qui, en voulant le sauver, nous ont calomniés dans la France » (tous les députés de la gauche se lèvent et applaudissent)

« ..Dès le commencement de la Révolution j'avais fait mon devoir, et vous vous rappelez que je fus calomnié; j'ai été de quelque utilité à mon pays, lorsqu'à la Révolution du 10 Août, Dumouriez lui-même reconnaît que j'avais apporté du courage dans le conseil, et que je n'avais pas peu contribué à nos succès ».

« Aujourd'hui, les homélies misérables d'un vieillard cauteleux, reconnu comme tel, ont été le texte de nouvelles inculpations; et puisqu'on veut des faits, je vais vous en dire sur Roland. Tel est l'excès de son délire, et Garat lui-même m'a dit que ce vieillard avait tellement perdu la tête, qu'il ne voyait que la mort; qu'il croyait tous les citoyens prêts à le frapper; qu'il dit un jour, en parlant de son ami qu'il avait lui-même porté au ministère : "je ne mourrai que de la main de Pache (18), depuis qu'il se met à la tête des factieux de Paris". Eh bien ! Quand Paris périra, il n'y aura plus de République. Paris est le centre constitué et naturel de la France libre (...) »  (20)

 

    Maintenant qu'il a opposé les "patriotes" et les "lâches", rien ne peut plus arrêter Danton; pas même le respect qu'il a toujours témoigné à Roland en raison de son grand âge. Emporté par son éloquence, le tribun reprend, à nouveau une à une, les accusations de Lassource : « J'ai prouvé, puisqu'on me demande des preuves pour répondre à de simples aperçus de Lassource. ».  Et l'orateur assène à l'Assemblée, à force de répétitions, ce qu'il veut faire admettre comme une évidence : « Danton est un révolutionnaire immuable ».

 

DANTON : « A-t-on pu croire un instant, a-t-on eu la stupidité de croire que, moi, je me suis coalisé avec Dumouriez ? Contre qui Dumouriez s'élève-t-il ? Contre le tribunal révolutionnaire : c'est moi qui ai provoqué l'établissement de ce tribunal (..) »

« A qui Dumouriez déclare-t-il la guerre ? Aux sociétés populaires. Qui de nous a dit que sans les sociétés populaires, sans le peuple en masse, nous ne pourrions nous sauver ? (..) »  (20)

 

    Et comme il vient de le faire, quelques instants auparavant, Danton mêle à ses justifications des menaces à peine voilées contre ceux qu'il a maintenant clairement désignés :

 

DANTON : « Je demande que la commission se mette sur-le-champ en activité, qu'elle examine la conduite de chaque député depuis l'ouverture de la Convention (...) »

« Je demande qu'on examine la conduite de ceux qui ont empoisonné l'opinion publique dans tous les départements (..) »

« On verra quels sont ceux qui, après avoir été assez audacieux pour transiger avec la royauté, après avoir désespéré, comme ils en sont convenus, de l'énergie populaire, ont voulu sauver les débris de la royauté (..) »

« Quiconque auprès des rois est convaincu d'avoir voulu frapper un d'eux, est pour tous un ennemi mortel..... »  (20)

 

UNE VOIX : « Et Cromwell ? » (Murmures dans une partie de l'Assemblée)

 

DANTON : se tournant vers l'interlocuteur : « Vous êtes bien scélérat de me dire que je ressemble à Cromwell. Je vous cite devant la nation » (énorme chahut sur les bancs des députés. Danton parait furieux)

« Oui, je demande que le vil scélérat qui a eu l'impudeur de dire que je suis un Cromwell soit puni, qu'il soit traduit à l'Abbaye. »  (19)

 

    Et Danton, qui en a vu d'autres, tire aussitôt parti de l'injure qui vient de lui être faite et se lance dans une improvisation dont il a le génie :

 

DANTON : « Croyez vous que Cromwell ait été l'ami des rois ? Il a été craint parce qu'il a été le plus fort. Ici, ceux qui ont frappé le tyran de la France seront craints aussi (...) »

« Je me suis retranché dans la citadelle de la raison; je sortirai avec le canon de la vérité, et je pulvériserai les scélérats qui ont voulu m'accuser. » (20)

 

    Après ces mots très durs, Danton descend de la tribune au milieu des acclamations. Plusieurs députés de la Montagne se précipitent sur lui pour l'embrasser alors que les applaudissements se transforment en une formidable ovation.

 

    Plus de trêve entre la Montagne et les lâches....Le message du 1er Avril est clair. Et pourtant, aucun des grands orateurs de la Gironde n'a osé s'élever contre le réquisitoire de Danton. Seul Lassource a eu le courage de lancer le débat; Vergniaud, qui a pourtant le talent nécessaire pour affronter Danton, s'est tu....

 

    En fin de séance, ce premier Avril, Marat*, très imprudemment, fait une proposition qui va être acceptée par la très grande majorité des députés sans que ceux-ci prennent vraiment la mesure des conséquences de leur vote : « la Convention pourra décréter d'accusation ceux de ses membres contre lesquels il y aurait de fortes présomptions de complicité avec les ennemis de la liberté, de l'égalité et du gouvernement républicain sans que leur inviolabilité au titre de représentant du peuple puisse être évoquée ». Ce décret sera appliqué, dans quelques jours, contre Marat* lui-même et, dans quelques semaines, il va permettre l'élimination d’une partie des députés de la Gironde !

 

    Le lendemain même de cette terrible séance, Danton tient à réaffirmer sa détermination en faisant adopter un décret qui rappelle les représentants en mission :

 

« Il importe que tous les patriotes se rallient à la Montagne pour faire rendre de bons décrets qui sauvent la République; et qui purgent la Convention de tous les lâches intrigants.. »  (21)

 

    Purger la Convention....l'idée était déjà dans l'air, mais maintenant les mots sont lâchés ! Et le soir même, aux Jacobins, c'est Robespierre* en personne qui défendra Danton contre les attaques girondines.

 

    Ses relations avec Dumouriez, les « septembrisades » qu'on lui rappelle continuellement, les attaques perfides à propos de l'utilisation de ses fonds secrets; tout cela a empêché Danton de jouer le rôle de conciliateur dont il rêvait. Cette journée du 1er Avril a fait évanouir ses derniers espoirs. Quelque temps plus tard, Danton dira à Garat :

 

« Vingt fois, je leur ai offert la paix; ils ne l'ont pas voulue. Ils refusaient de me croire pour conserver le droit de me perdre. Ce sont eux qui nous ont forcés de nous jeter dans le sans-culottisme qui les a dévorés, qui nous dévorera tous, qui se dévorera lui-même. »  (22) 

 

    Il vient de se jeter, à corps perdu, dans le combat contre la Gironde, avec le soutien total des Montagnards : « Ayant besoin de Danton, les Montagnards étaient tout prêts à le croire innocent » dit A. Mathiez.

 

    Le coup a été très rude, mais Danton, maintenant, est bien l'homme fort de la Convention !

 

 

 

 

 

 

 

(1)   cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 86 et 87

 

(2)   Il s'agit là du fameux billet que Danton a obtenu de Dumouriez, avec beaucoup de mal, lors de sa dernière entrevue avec le général. Danton fait preuve ici de beaucoup d'aplomb car la lettre en question n'est pas du tout la rétractation qu'il avait promise aux membres du comité.

 

(3)   cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 87 à 89

 

(4)   idem pages 89 et 90

 

(5)   Les députés en mission aux armées seront d'ailleurs bientôt dotés d'un uniforme.

 

(6)   cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 90 à 92

 

(7)   LASSOURCE (Marc David Alba, dit) : Né dans le Tarn le 22 Janvier 1763. Pasteur calviniste, il est élu par le Tarn à la Législative puis à la Convention. Il votera la mort du roi puis attaquera Danton*, Marat* et Robespierre* : "Au-dessus des clameurs et des injures, au dessus des craintes et des terreurs, je déclare, qu'à mes yeux, Marat est un homme très dangereux pour la liberté, un homme qui tend à la détruire par le désordre et à ramener le despotisme par l'anarchie"

Il sera arrêté et jugé avec les Girondins proscrits le 2 Juin 1793 et guillotiné le 31 Octobre 1793.

 

(8)   cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 92 et 93

 

(9)   Il s'agit là d'une allusion aux journées des 9 et 10 Mars dernier.

 

(10)  cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 93 à 95

 

(11)  BIROTTEAU (Jean Bonaventure Blaise Hilarion) : Né le 21 Octobre 1758. Avocat à Perpignan sous l'ancien régime, il est élu par les Pyrénées Orientales à la Convention où il siège avec les Girondins. Il vote la mort du Roi avec sursis.

Dénonçant Fabre d'Eglantine dans la fameuse séance du 1er Avril 1793, il s'attire bien sûr la haine de tous les dantonistes.

Arrêté le 2 Juin 1793 avec ses amis girondins, il parviendra à s'échapper pour se rendre à Lyon puis à Bordeaux. Arrêté de nouveau, il sera guillotiné dans cette ville le 24 Octobre 1793.

 

(12)  cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 96-97

 

(13)  DELMAS (Jean François Bertrand) : Né à Toulouse le 3 Janvier 1751; officier à la veille de la Révolution, il devient Major Générale de la garde nationale de Toulouse en 1791 et est élu par la Haute Garonne à la Législative puis à la Convention.

Il vote la mort du Roi et entre au Comité de Salut Public dès le 6 Avril 1793 pour s'occuper des questions militaires.
Il sera membre du Comité jusqu'au 10 Juillet, date à laquelle il est probablement éliminé par Robespierre* qui n'éprouve pour lui qu'une grande antipathie.

Le 8 Thermidor, Delmas se rangera ouvertement contre l'Incorruptible; le 9, c'est avec Barras qu'il commandera la force armée.

Il reviendra au Comité de Salut Public de Septembre 1794 à Janvier 1795 et prendra en mains, toujours avec Barras, la répression de l'insurrection royaliste de Vendémiaire.

Elu au Conseil des Anciens, il deviendra fou en 1797 et sera interné en Octobre 1798. On perdra là complètement sa trace.

 

(14)  cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 97 à 108

 

(15)  C'est toujours cette question de date qui intrigue, à juste titre, les Girondins.

 

(16)  Il s'agit là de la réunion de la Belgique à la République française.

 

(17)  Danton ne craint rien en lançant ce défi car tout le monde sait qu'il n'écrit pratiquement jamais !

 

(18)  PACHE  (Jean Nicolas) : Né à Verdun le 5 Mai 1746. Précepteur des enfants du Maréchal de Castries, il est nommé, grâce à ce dernier, premier secrétaire du Ministère de la Marine puis Contrôleur de la Maison du Roi.

Après s'être retiré en Suisse pendant quelque temps, il revient à Paris au début de la Révolution, se lie avec Roland et occupe des postes importants aux ministères de l'Intérieur et de la Guerre.

Il est nommé Ministre de la Guerre le 18 Octobre 1792 et penche alors du côté de la Montagne. Elu Maire de Paris, ami d'Hébert*, il prend une part active à l'élimination des Girondins les 31 Mai et 2 Juin 1793.

En récompense, Robespierre lui épargnera la guillotine lors de l'élimination des hébertistes. Il terminera sa vie dans les Ardennes et mourra le 18 Novembre 1823.

 

(19)  Abbaye : Le Président de l'Assemblée dispose, pour maintenir l'ordre dans les débats de deux "armes" en plus du simple rappel à l'ordre : la censure ou la mise aux arrêts qui peut être soit au domicile du député soit à la prison de l'Abbaye. L'un ou l'autre de ces deux moyens étaient souvent réclamés par un groupe de députés à l'encontre d'un orateur, mais ils ont été l'un comme l'autre très peu utilisés.

 

(20)  cité par Hector FLEISCHMANN  "Discours civiques de Danton" op. cit. Pages 110 à 121

 

(21)  cité par Louis BARTHOU  "Danton" Page 232

 

(22)  idem Page 231

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE :

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (36/52)

 

LE COMITE DE SALUT PUBLIC :  6 AVRIL 1793

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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