Bon nombre d’observateurs avaient déjà signalé le fait. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se voit beaucoup depuis quelques mois. Ils concluent leurs entrevues par des déclarations solennelles souvent par une conférence de presse au cours de laquelle ils annoncent les décisions prises. Et chacun, de chaque côté du Rhin, de se féliciter que le couple franco-allemand marche aussi bien. Le malheur dans tout cela c’est que les « marchés », ceux justement que l’on veut rassurer, n’y croient pas trop. Et ils n’y croient pas parce que, dans les faits, plus de la moitié des décisions annoncées, en grande pompe, ne sont jamais exécutées !.. Et cette fois ci, c’est le chef de file des ministres des finances de la zone euro, lui-même, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker (photo), qui critique la multiplication des initiatives bilatérales de la France et de l'Allemagne. « Tout ce que décident la France et l'Allemagne ne devient pas automatiquement une décision de l'Union européenne », dit M. Juncker au quotidien allemand Handelsblatt. « Si vous regardez les douze derniers mois, environ 70 % des propositions franco-allemandes n'ont pas abouti à une décision."
Ses propos, recueillis lundi 10 octobre dernier par le journal, interviennent après une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel à Berlin dimanche, au terme de laquelle les deux dirigeants ont convenu de faire des propositions dans les semaines à venir, notamment sur la recapitalisation des banques. Ce n'est pas la première fois que M. Juncker s'irrite des initiatives du tandem franco-allemand, qui a pris pour habitude ces derniers mois de faire des annonces bilatérales en matière de lutte contre la crise de la dette en zone euro.
Le gouvernement économique de la zone euro, tel que les pays membres de l'Union monétaire se sont engagés à le mettre en œuvre, "ne doit pas être un commando franco-allemand", poursuit M. Juncker. "L'expérience montre que cela sera principalement un commando français", a-t-il ajouté, "mais coordination de la politique économique ne peut pas vouloir dire : j'atterris à Paris et je roule à l'aveuglette derrière une voiture marquée 'follow me' [suivez-moi]".
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