Favorable au principe de précaution, Ségolène Royal estime toutefois qu'il serait possible d'extraire du gaz de schiste "si de nouvelles technologies non dangereuses apparaissent".
Pour l'heure, Ségolène Royal estime que "la France a raison d'appliquer le principe de précaution" concernant l'extraction du gaz de schiste. En effet, dans un entretien avec des lecteurs du Parisien, la ministre de l'Ecologie explique qu'actuellement, la fracturation hydraulique - seule technique connue - "provoque des explosions souterraines dont on ne maîtrise pas l'impact". "On ne sait pas si cela ne risque pas de provoquer des fuites de gaz dans les nappes phréatiques et de contaminer l'eau potable", ajoute-t-elle.
Mais, pour autant, la ministre socialiste ne veut pas s'arrêter à cela et fermer complètement la porte à toute exploitation du gaz de schiste. Affirmant ne pas être "dogmatique", Ségolène Royal s'interroge. "Si de nouvelles technologies non dangereuses apparaissent, pourquoi pas?", nuance-t-elle alors. Une ligne partagée par le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, qui a souvent créé la polémique sur ce dossier. En février dernier, Laurent Fabius avait, de son côté, "dit trois fois oui" à des "recherches pour savoir s’il y a une autre possibilité d’exploiter le gaz de schiste". "L'histoire de la gauche, c'est l'histoire du progrès", avait-il déclaré.
Une loi votée en 2011
Ce n'est pas la première fois que Ségolène Royal prend une telle position sur la question de l'extraction du gaz de schiste. En 2011, s'opposant à la technique actuelle dont "la maîtrise" n'était "pas garantie", elle avait déjà jugé "nécessaire de poursuivre la recherche sur les procédés d'extraction propres à long terme".
En France, le projet de loi visant à interdire la fracturation hydraulique avait été voté en juillet 2011. Le texte a été validé en octobre 2013 par le Conseil constitutionnel, qui avait été saisi par la société américaine Schuepbach Energy via une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
En novembre dernier, le prédécesseur de Ségolène Royal, Philippe Martin, avait refusé de valider le transfert à l'Américian Hess Oil de sept permis pétroliers situés dans le bassin parisien. L'entreprise souhaitait mener des recherches d'hydrocarbures dans l'Aisne et en Seine-et-Marne.
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