L'ex-ministre et figure de l'aile gauche du PS, Benoît Hamon (photo), s'est prononcé jeudi 20 novembre pour des primaires ouvertes à gauche en vue de la présidentielle de 2017, y compris en cas de nouvelle candidature de François Hollande. L'idée fait son chemin dans le camp socialiste et Benoit Hamon n’est pas le premier à avancer cette idée réglant ainsi ses vieux comptes avec François Hollande.
"Les primaires sont valables pour les sortants." Le constat est clair de la part de l'ex-ministre socialiste Benoît Hamon : il faudra une primaire ouverte à toute la gauche pour désigner son futur candidat en vue de la présidentielle de 2017. Avec ou sans François Hollande. "Oui", le chef de l'Etat devra se plier à l'exercice s'il veut briguer un nouveau mandat, a affirmé jeudi 20 novembre sur RTL le député des Yvelines, figure de l'aile gauche du PS.
Pour lui, "la vraie différence" avec celles de 2011, "ce n'est pas tant que le président sortant soit candidat" mais "qu'elles rassemblent toutes les forces de gauche". "Quand on a initié les primaires, l'objectif, c'était qu'il n'y ait pas des moments où cela soit à géométrie variable", a déclaré l'ancien ministre de l'Education, sorti du gouvernement fin août avec Arnaud Montebourg après avoir exprimé des positions divergentes sur le plan économique.
Pour la première fois, un membre du gouvernement y est favorable
L'idée d'organiser une primaire à gauche a été relancée mardi 18 novembre par le secrétaire d'Etat Thierry Mandon. En estimant mardi soir "indispensable" une telle primaire "élargie aux radicaux, écologistes et tous ceux qui voudront y participer", le secrétaire d'État à la Réforme de l'État a suscité le trouble. C'était la première fois qu'un membre du gouvernement Valls la proposait au débat, alors qu'elle était plutôt l'apanage de l'aile gauche du PS, dont fait partie Benoît Hamon. Arnaud Montebourg, en particulier.
Mais cette perspective, considérée comme tabou il y a encore quelques semaines, fait son chemin au sein du camp socialiste. La hantise que le candidat du PS soit éliminé du second tour au profit de ceux de la droite et du Front national est perceptible depuis plusieurs semaines dans la majorité. Pour Thierry Mandon, le temps s'accélère en cette mi-mandat alors que François Hollande se trouve depuis des mois à des niveaux historiquement bas dans les sondages et que les échéances présidentielles se profilent à l'horizon. Selon « Le Parisien » de jeudi 20 novembre, même des proches de l'ex-Président commencent à y être favorables, comme Julien Dray.
"Il n'y aura pas de primaire", selon un proche de Valls
Olivier Faure, porte-parole du PS, s'est lui aussi montré plus ouvert à cette idée. "François Hollande sera candidat s'il réussit. S'il réussit, par construction, aucun autre socialiste n'aura envie de se présenter contre lui. Donc il faut organiser des primaires, non pas du seul PS et des radicaux, mais de l'ensemble de la gauche, pour lui permettre de se présenter unie au premier tour de la présidentielle et maintenir toutes les chances d'être au second tour", a-t-il argumenté.
D'autres au contraire s'étonne d'une telle proposition. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a ainsi répété qu'il était favorable à une candidature commune des socialistes et des écologistes pour la présidentielle, tout en jugeant inopportune une primaire si François Hollande était candidat à sa succession. "On ne fait pas de primaire quand on a un président sortant, allons!" avait pour sa part lancé fin août le ministre du Travail, François Rebsamen, un proche du Président. Le sénateur PS Luc Carvounas, un proche du Premier ministre, est tout autant catégorique : "Il n'y aura pas de primaire" à gauche car François Hollande "sera candidat à sa succession", a-t-il dit mercredi. Manuel Valls aussi a affirmé fin octobre que François Hollande avait "une vocation naturelle à être candidat". Mais sans se prononcer sur la question d'une primaire.
En fait tout cela ressemble bien à de petits règlements de compte entre amis quand ce n’est pas du simple bavardage. Car à plus de deux ans de l’échéance il y a malheureusement beaucoup d’autres problèmes plus urgents à traiter que de savoir s’il faut faire une primaire à gauche comme à droite d’ailleurs.
Source : leJDD.fr 20-11-2014
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