Contre l'avis de la Banque de France qui prenait en compte la très faible inflation, le gouvernement a choisi de ne pas abaisser le taux du Livret A. Une décision très politique.
Non, le livret A ne baissera pas. Son taux sera finalement maintenu à 1% début février, a annoncé le ministère des Finances jeudi 15 janvier au soir. Le matin même pourtant, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, avait proposé de faire reculer sa rémunération à 0,75% pour tenir compte de la faiblesse de l'inflation. Il avait aussi annoncé sur « Europe 1 » que "rester à 1% serait irresponsable", le Livret A permettant de financer divers secteurs de l'économie, dont le logement social. Un taux plus bas permet en effet à la Caisse des dépôts, qui centralise 65% de l'épargne du Livret A, d'octroyer des prêts moins onéreux, aux organismes HLM par exemple.
Mais le ministère des Finances a finalement opté pour la stabilité dans ce dossier éminemment politique. La barre des 1%, qui représente déjà le niveau le plus bas de son histoire, est symbolique. Depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, sa rémunération n'est jamais passée sous ce seuil. Pour déterminer le rendement du placement préféré des Français, il existe une formule dépendant du niveau de l'inflation (hors tabac), auquel il faut ajouter un quart de point. Or, puisque la hausse des prix a été nulle fin 2014, on obtient donc un taux théorique de 0,25%.
Une formule qui n'est pas toujours appliquée
La décision de modifier le taux revient en premier au gouverneur de la Banque de France. Soit il applique la formule et ce taux théorique entre automatiquement en vigueur. Soit il choisit d'y déroger et, dans ce cas, sa recommandation peut ou non être suivie par le ministre des Finances, qui a le dernier mot. Il n'est pas rare de voir la formule de calcul ne pas être appliquée à la lettre. A l'été 2014, déjà, la faible inflation aurait dû conduire à une baisse du taux du Livret A à 0,5%. Mais celui-ci avait finalement été ramené de 1,25% à 1,0% par le gouvernement, tandis que le gouverneur de la Banque de France avait proposé 0,75%.
Si la rémunération du Livret A est un sujet sensible pour l'exécutif, la variation de son taux a un impact concret assez limité. Ainsi, fin 2013, un Livret A contenait en moyenne 4.063 euros. Avec un taux de 1,0%, un tel livret rapporte en année pleine 40,63 euros. A 0,75%, ce gain serait passé à 30,47 euros, soit une différence de 10,16 euros.
Comme le Livret A, le Livret de développement durable verra lui aussi son taux maintenu à 1% début février. En outre, Bercy a annoncé avoir décidé de baisser la rémunération du Plan d'épargne logement (PEL) pour les PEL ouverts à compter du 1er février. Celle-ci sera de 2%, alors qu'elle se situe pour un compte ouvert actuellement à 2,5%. En revanche, ces nouveaux PEL bénéficieront d'un taux d'intérêt maximal plus attractif pour les épargnants choisissant d'emprunter dans ce cadre. Il se situera à 3,20%, contre 4,20% avec un plan d'épargne logement ouvert actuellement.
Source : leJDD.fr 16-01-2015
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