Au terme d'un mini-sommet européen, la Grèce et ses partenaires ont trouvé un accord pour le déblocage d'un versement afin d'éviter à Athènes l'asphyxie financière. Le Premier ministre Alexis Tsipras s'est engagé à présenter dans les tout prochains jours une "liste complète de réformes".
Officiellement, toutes les parties sont satisfaites de l'accord conclu dans la nuit de jeudi 19 à vendredi 20 mars. Athènes présentera à ses partenaires européens "une liste complète de réformes précises dans les prochains jours", ont annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi les institutions européenne. Ce point épineux conditionne le versement au pays d'une aide vitale.
Car Athènes veut obtenir le plus rapidement possible l'argent dont elle a cruellement besoin pour éviter l'asphyxie financière. La Grèce "aura la main sur les réformes", et les engagements pris lors de l'Eurogroupe du 20 février ont été réaffirmés, ajoute le texte publié par le Conseil, la Commission et l'Eurogroupe. Cette décision a remis "sur les rails" le sauvetage du pays et la poursuite de ses réformes, s'est félicité le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui avait demandé ce mini-sommet pour plaider sa cause. "Il est clair que la Grèce n'aura pas à prendre des mesures récessives", a-t-il affirmé
"L'argent ne pourra être versé que lorsque les engagements auront été respectés", prévient Merkel
Ces négociations impliquaient la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le président du Conseil Donald Tusk et les présidents de la Commission, Jean-Claude Juncker, de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, et de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Après plus de trois heures de discussions, les responsables européens et Alexis Tsipras ont donc reconfirmé les termes de l'accord du 20 février, il y a un mois jour pour jour, prévoyant que la Grèce poursuive les réformes en échange de son maintien sous perfusion.
"Nous avons voulu reconfirmer cet accord et demander même qu'il soit accéléré, c'est-à-dire qu'il puisse y avoir des réformes qui soient présentées le plus tôt possible par le gouvernement grec", a résumé François Hollande. Mais "nous n'avons pas parlé de chiffres ou d'engagements précis", a indiqué Angela Merkel, en reconnaissant que la situation financière de la Grèce "n'est pas facile". Mais "l'argent ne pourra être versé que lorsque les engagements auront été respectés", a-t-elle prévenu.
Les caisses vides en avril
Une réunion des ministres des Finances de la zone euro devrait être organisée très rapidement, peut-être dès la semaine prochaine. Le temps presse. Selon des analystes, la fuite des capitaux s'accélère dans le pays, et quelque 300 millions d'euros ont été retirés des comptes bancaires dans la seule journée de mercredi 18 mars dernier. La Grèce doit faire face à des échéances de remboursement, mais les caisses pourraient être complètement vides en avril. Le gouvernement grec compte donc sur le versement de la dernière tranche du plan de quelque 240 milliards d'euros dont la Grèce bénéficie depuis 2010, soit un peu plus de 7 milliards.
Source : leJDD.fr 20-03-2015
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