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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 08:00
COP21 : L’ACCORD DE PARIS EST ADOPTE !...

 

Au terme de deux semaines de négociations, les représentants de 195 pays ont adopté samedi 12 décembre à Paris un accord mondial sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète. Accord « historique », c’est le terme employé dans ce genre d’occasion. Une chose est sure c’est que l’accord obtenu au Bourget est un succès pour la diplomatie française qui a beaucoup donné depuis des mois, c’est un tournant dans l’histoire de l’humanité car on avait jamais vu autant de chefs d’états réunis avec autant de détermination. C’est enfin un succès au niveau des opinions publiques mondiales qui ont pris conscience, de la Chine à l’Inde ou aux Etats-Unis, que l’enjeu était d’importance. Qu’en sera-t-il demain ?

 

Avec une journée de retard, sur le programme initial officiel, l'accord a été adopté samedi 12 décembre au soir. Les délégués des 195 pays réunis depuis deux semaines au Bourget (Seine-Saint-Denis) ont validé le texte présenté samedi matin par Laurent Fabius. "Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection, l'accord de Paris pour le climat est adopté!", a déclaré le président de la COP21. Une ovation de plusieurs minutes a alors eu lieu dans la salle, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague, qui avait échoué à sceller un tel accord. "C'est un petit marteau, mais il peut faire de grandes choses", a déclaré Laurent Fabius, en abaissant une deuxième fois le marteau en forme de feuille verte, le logo de la COP21.

François Hollande est monté à la tribune, a tenu la main de Ban Ki-moon et celle de Laurent Fabius, tandis que la responsable climat de l'ONU Christiana Figueres et la négociatrice en chef de la France Laurence Tubiana se donnaient une longue accolade.

Quel est le contenu de cet accord ? Est-il applicable ? A-t-il des chances d’être appliqué par les signataires ? Autant de questions qui se posent alors que les portes du Bourget sont à peine refermées..

 

Limiter le réchauffement "bien en-deçà de 2°C"

Le texte propose de limiter la hausse de la température "bien en deçà de 2 degrés C" et de "poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré C". On était parti sur une base de 2°C. Ce sont les pays africains qui ont insisté pour rendre l’objectif plus contraignant arguant qu’une augmentation moyenne de 2°C cela pouvait faire 5 à 6°C sur leur continent !.. Sur 195 pays, 186 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à horizon 2025/2030. Mais même si elles étaient respectées, la hausse du mercure serait ramenée à environ 3 degrés C. Il faudra donc faire d’avantage !..

 

«Un pic des émissions de Gaz à Effet de Serre le plus tôt possible»

Pour atteindre l'objectif "bien en-deçà de 2°C", le texte propose "un pic des émissions de GES le plus tôt possible" et "d'entreprendre des réductions rapides ensuite (...) afin de parvenir à un équilibre entre émissions" dues aux activités humaines et celles "absorbées par les puits de carbone durant la seconde moitié du siècle", une référence possible aux forêts mais aussi à la technique du captage et stockage du CO2. Le terme « le plus tôt possible » est bien vague mais impossible d’obtenir l’unanimité sur une date..

Le texte évite le terme de "neutralité carbone" auquel s'opposaient des grands producteurs mondiaux d'énergies fossiles comme l'Arabie saoudite ou l'Inde. Mais de nombreux pays, notamment les Etats insulaires menacés par la montée du niveau de la mer, ont mis en avant qu'ils sont en danger dès + 1,5 degré C.

 

La révision à la hausse des engagements

Un des dispositifs clé de l'accord est la mise en place d'un mécanisme de révision des engagements nationaux qui restent volontaires. Elle devra avoir lieu tous les cinq ans et chacune "représentera une progression" par rapport à la précédente.

La première révision obligatoire aurait lieu en 2025, après un bilan de l'action collective en 2023. Les ONG jugent ce mécanisme trop tardif pour espérer rester sous les 2 degrés C. "Les 15 prochaines années sont décisives pour rester sous 2 degrés selon le Giec (Groupement international d'experts du climat, Ndlr), donc 2025 c'est trop tard", souligne Pascal Canfin, expert au World Resources Institute et ancien ministre. "On demande qu'elle commence avant 2020", avec l'engagement volontaire de pays développés, a estimé pour sa part le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin.

Une première discussion sur les actions prises et à prendre est néanmoins prévue en 2018, les pays étant alors seulement invités en 2020 à revoir leurs contributions.

 

La "différenciation" pays développés/pays en développement

La convention climat de l'ONU de 1992 a instauré une division stricte entre pays développés/en développement dans le partage des obligations. Les pays industrialisés, Etats-Unis en tête, veulent assouplir cette ligne de partage qu'ils jugent dépassée au vu de l'essor économique des grands émergents, mais des pays comme l'Inde refusent de l'effacer, au nom de leur droit au développement et de la responsabilité historique du Nord dans le dérèglement climatique.

En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), cette "différenciation" reste actée : les pays développés "doivent être à la pointe et se doter d'objectifs de réduction d'émissions en valeur absolue", alors que les pays en développement "devraient continuer à améliorer leurs efforts" de lutte contre le réchauffement, "à la lumière de leur situation nationale".

 

L'aide de 100 milliards  de Dollars aux pays pauvres est "un plancher"

En 2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Ces derniers exigent ensuite une progression de cette somme et plus de clarté sur les moyens d'y parvenir.

Le texte acte que cette somme de 100 milliards de dollars n'est qu'un "plancher", et qu'en 2025, un nouvel objectif chiffré sera posé sur la table.

Par ailleurs, les pays développés ne voulaient plus être seuls à payer et demandaient une contribution aux pays comme la Chine, la Corée du sud, Singapour, les riches pays pétroliers... La formule proposée est que "les pays développés doivent apporter des ressources financières pour aider les pays en développement" à s'adapter aux effets du changement et à prendre des mesures pour réduire leurs GES. "D'autres parties (pays ou groupe de pays) sont encouragées à apporter un soutien sur une base volontaire".

 

On le voit, les principes sont actés mais les obligations de chacun des états signataires sont bien faibles au regard de l’enjeu. Il reste aux opinons publiques, aux ONG et à toutes les bonnes volontés à faire pression sur les politiques pour qu’ils n’oublient pas les termes de l’accord de Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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