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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 08:00
ALAIN JUPPE – FRANCOIS FILLON : CE QUI LES SEPARE

 

A la surprise générale, Nicolas Sarkozy a été éliminé dès le premier tour de la Primaire de la Droite et du Centre. Tous les responsables de la droite après avoir fait connaitre leur ralliement à l’un ou l’autre des deux candidats restant en lice, se disent désormais impatients d'assister à un débat projet contre projet cette semaine. Mais que proposent Alain Juppé et François Fillon sur les principaux thèmes de la campagne?

 

Rigueur budgétaire et austérité : un diagnostic partagé mais des solutions différentes

Les deux candidats proposent des coupes budgétaires importantes, estimées à 100 milliards d'euros pour François Fillon et entre 80 et 100 milliards d'euros pour Alain Juppé. Le député de Paris table sur la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires tandis que son adversaire évoque des chiffres oscillant en 200.000 et 300.000. Selon Alain Juppé les chiffres proposés par François Fillon sont « impossibles » à réaliser. Ce sera surement un des points dur du débat d’entre les deux tours. L’argument de Fillon est de dire que le temps de travail des fonctionnaires sera augmenté pour compenser les suppressions de postes. Mais de combien d’heures par semaines ? Rémunérées comment ? Ces « détails » devront être précisés lors du prochain débat.

Chômage et allocations:

François Fillon veut plafonner les allocations chômage à 75% du salaire de référence, et les rendre dégressives «afin que l'indemnisation chômage permette un vrai retour à l'emploi», et que le système social ne «favorise plus l'assistanat au détriment de l'activité».

Alain Juppé axe ses propositions sur la mise en place d'un contrôle réel de la recherche active d'emploi et veiller à ce que les indemnités chômage soient effectivement suspendues en cas de recherche insuffisante ou de refus d'emploi.

Apprentissage et formation professionnelle:

Pour François Fillon «les formations délivrées en France sont en inadéquation avec les besoins du tissu économique». Il faut «généraliser l'apprentissage dans l'enseignement professionnel (en lycées professionnels et en centres de formation)», «permettre aux apprentis de passer plus de temps en entreprise».

Alain Juppé veut «rendre plus fréquente la présentation de métiers au sein des établissements, dès le collège». D'un manière plus générale, il envisage de mettre en place un système d'évaluation systématique des formations professionnelles dont bénéficient les demandeurs d'emploi et les salariés.

Travail indépendant:

François Fillon veut (ré)encourager l'autoentrepreneuriat en «supprimant les contraintes législatives posées par la loi Pinel de janvier 2015», et en ramenant à 16 ans l'âge minimum pour devenir autoentrepreneur. Il souhaite réformer «radicalement» le RSI (régime sociale des indépendants), améliorer la protection sociale des indépendants, et créer une Caisse de Protection des Indépendants. Objectif: passer «a minima de 500.000 à 1 million d'emplois indépendants».

Alain Juppé entend «alléger les charges de 2 milliards d'euros pour les travailleurs indépendants». Pour lui, il faut «mettre fin aux dysfonctionnements inadmissibles du RSI» et laisser le choix entre l'affiliation au RSI ou au régime général aux assurés.

Temps de travail:

François Fillon veut supprimer la contrainte des 35 heures et laisser les salariés et chefs d'entreprise négocier librement la durée de travail hebdomadaire dans la limite des 48 heures posée par le droit européen. Il entend donner le dernier mot aux salariés dans l'entreprise en cas de blocage du dialogue social, grâce à un référendum décisionnaire.

Alain Juppé veut lui aussi supprimer la durée légale de 35 heures et faire que chaque entreprise fixe la durée du travail dont elle a besoin dans le cadre d'une négociation. À défaut d'accord, la durée applicable dans l'entreprise pourra être portée jusqu'à 39 heures.

Code du travail:

François Fillon entend relever les seuils sociaux dans les entreprises de 10 à 50 et de 50 à 100 salariés. Il veut «recentrer le code du travail sur les normes sociales fondamentales, qui ne représentent qu'environ 150 pages sur 3 400. Renvoyer tout le reste à la négociation au niveau de l'entreprise ou des branches et instaurer le référendum d'entreprise en cas de blocage du dialogue social».

Alain Juppé veut aussi lever les verrous liés aux effets des seuils sociaux et faire que la fusion des organes de représentation devienne la règle sauf si un accord d'entreprise en décide autrement.

Impôts et charges sur les sociétés

François Fillon veut «baisser immédiatement (dès le 1er juillet 2017, NDLR) de 50 milliards d'euros les charges et impôts sur les entreprises, en donnant la priorité́ à la baisse des prélèvements pesant sur le coût du travail». Le candidat veut «réduire le taux de l'impôt sur les sociétés (actuellement de 33,3%, NDLR) de façon à nous aligner sur les pays européens (en moyenne à 23%, NDLR)». Pour financer une telle politique de l'offre, «le seul moyen» pour lui est d'«augmenter les deux taux supérieurs de la TVA de 2% sans toucher au taux de base s'appliquant aux produits de première nécessité». Il promet également de «réduire les délais de paiement à 30 jours pour les PME.

Alain Juppé parle lui de créer un dispositif «zéro charge employeur» au niveau du smic, dégressif jusqu'à 1,8 smic, en fusionnant l'ensemble des dispositifs d'allègement existants et alléger de 10 milliards d'euros supplémentaires les cotisations sociales famille payées par l'employeur. Il souhaite lui aussi faire «converger le taux d'imposition des sociétés vers la moyenne européenne, en le fixant à 24% pour les PME et à 30% le taux pour les autres entreprises. Il propose également une augmentation de la TVA comme François Fillon mais seulement de 1%.

Impôt sur le revenu et ISF

François Fillon envisage de «refondre la fiscalité́ du capital en instaurant une taxe forfaitaire modérée sur tous les revenus du capital et en supprimant l'ISF». Côté impôt sur le revenu, il ne considère pas une baisse «comme une priorité absolue».

Alain Juppé propose d'alléger l'impôt sur le revenu pour les familles de 2 milliards d'euros. Lui aussi veut supprimer l'ISF, au 1er janvier 2018, «dans le cadre d'une harmonisation fiscale avec l'Allemagne», éventuellement en «ajustant la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu». «Je veillerai à transformer les dispositifs favorables de l'ISF-PME et de «l'ISF dons» en réductions d'impôt sur le revenu pour un coût identique», a-il précisé dans une interview aux Echos.

Âge légal de départ à la retraite

François Fillon veut reporter, «pour sauver le régime général des retraites», l'âge légal de la retraite à 65 ans. L'évolution de l'espérance de vie sera prise en compte dans l'ajustement de l'âge légal de départ en retraite.

Alain Juppé envisage lui aussi de décaler l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans dès 2018.

Salaires des fonctionnaires

François Fillon veut mettre en place une politique salariale de revalorisation dans le secteur public, en recyclant une partie des économies réalisées du fait des suppressions d'emplois. Il veut «revoir les automatismes de déroulement des carrières», «veiller à récompenser le mérite»

Alain Juppé veut simplifier le régime de rémunération des fonctionnaires «pour accroître la part de la rémunération relevant de la performance» et «faciliter les mobilités au sein des administrations et entre fonctions publiques».

Régimes de retraite

François Fillon veut faire converger les règles de calcul entre régimes publics et régime privé. La retraite des fonctionnaires devra donc être calculée sur les 25 meilleures années de leur carrière, comme c'est le cas pour les salariés du privé. En contrepartie, leurs primes devront être intégrées à la pension de retraite.

Alain Juppé veut aussi faire converger les systèmes de retraite public et privé. Il entend «affilier au régime général et aux caisses de retraite complémentaire les fonctionnaires des trois fonctions publiques (d'Etat, hospitalière, territoriale) recrutés à partir de 2018».

 

 

Fillon et Juppé divisés sur la Russie et la Syrie

Sur les deux thèmes internationaux qui agitent actuellement la sphère politique - la Syrie et la Russie -, les deux candidats formulent des propositions très différentes. François Fillon est favorable à un rapprochement avec Vladimir Poutine et une alliance avec Bachar el-Assad en Syrie. Il estime aussi que l'UE doit mettre un terme à l'embargo qu'elle fait peser sur la Russie depuis l'annexion de la Crimée. Alain Juppé est favorable au dialogue avec Moscou, mais reproche aux Russes la gestion du siège d'Alep et leur alliance avec le dictateur syrien.

 

Retour des fondamentaux à l'école

François Fillon compte rendre la scolarité obligatoire dès 5 ans et consacrer 75% du temps à l'apprentissage de la lecture. Il veut aussi "demander aux conseils d'administration" des établissements de se prononcer sur l'instauration d'un uniforme. Le député de Paris avait déclaré fin août qu'il voulait "revoir l'enseignement de l'Histoire" avec "l'idée de concevoir (les programmes) comme un récit national". Tout comme lui, Alain Juppé souhaite "mettre l’accent sur les premières années et la maîtrise de la langue". Les deux candidats veulent augmenter la rémunération des enseignants, Alain Juppé de 10% tandis que François Fillon n'évoque aucun chiffre mais parle d'une prime au mérite. Les deux hommes souhaitent pouvoir suspendre les allocations familiales en cas d’absentéisme.

 

Fillon veut réécrire la loi Taubira sur le mariage pour tous, pas Juppé

Le programme de François Fillon prévoit la réécriture de la loi Taubira sur le mariage homosexuel, alors qu'Alain Juppé prévoit de ne pas y toucher. Le Sarthois veut en effet revoir les règles de la filiation : "La règle serait ainsi posée que la filiation ne peut être établie de manière exclusive qu’à l’égard de deux parents de sexes différents", écrit-il dans son programme. Cette mesure a rallié à François Fillon bon nombre des mouvements catholiques mais elle sera difficile à mettre en pratique.

 

Des mesures sécuritaires et pénitentiaires proches

Sur la question des djihadistes, François Fillon souhaite "interdire le retour sur le territoire national des Français partis combattre à l’étranger dans les rangs terroristes" tandis qu'Alain Juppé privilégie leur arrestation.

François Fillon souhaite armer les polices municipales alors qu'Alain Juppé compte créer 10.000 nouveaux postes dans la police nationale.

Le député de Paris évoque aussi la création de 16.000 places de prison "pour que les décisions de justice soient appliquées", contre 10.000 pour Alain Juppé, qui souhaite aussi créer une police pénitentiaire pour lutter contre la radicalisation derrière les barreaux.

 

Juppé et Fillon pour un contrôle plus strict de l'islam

Alain Juppé souhaite faire "adopter un code de la laïcité qui rassemblera les règles non négociables qui s’imposent à tous et à toutes les religions". Il veut aussi "conclure un accord entre la République et l’Islam de France, sous la forme d’une charte" et créer un délit d'entrave à la laïcité dans les services publics. François Fillon, qui demande un "contrôle administratif très strict" du culte musulman, veut faire interdire le burkini, contrairement à son adversaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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