Dès la fin du défilé militaire traditionnel sur les Champs-Elysées, Nicolas Sarkozy a réuni un Comité de défense. Après la mort de six soldats français en deux jours, Nicolas Sarkozy a décidé de renforcer la sécurité des troupes tricolores en Afghanistan, tout en maintenant le calendrier de retrait annoncé mardi 12 juillet dernier. «Ce calendrier doit être fait d'une façon concertée, organisée avec nos alliés et en accord avec les Afghans qui vont prendre en main la sécurité de leur pays », a détaillé le chef de l'Etat. « En accord avec nos alliés, notamment le président américain Barack Obama, nous avons décidé de passer la responsabilité de la sécurité de l'Afghanistan aux Afghans progressivement, entre cette année et 2014. C'est ce que nous faisons».

Le conseil de sécurité qu'il a ensuite présidé à l'Elysée n'a pas accouché de mesures immédiates. Le président a néanmoins décidé d'envoyer en Afghanistan, «dans les heures qui viennent», le patron de l'armée de terre, le général Elrick Irastorza. Ce dernier aura une semaine pour étudier sur place le moyen de renforcer la sécurité des 4 000 hommes du contingent français. Devant la presse, le ministre de la Défense Gérard Longuet a toutefois démenti toute volonté de cantonner les troupes françaises dans des bases fortifiées, à l'image des mesures adoptées par les troupes américaines pour faire face aux attentats-suicide.

«Les talibans modifient leur guerre»

Mercredi 13 juillet dernier, cinq soldats français et un civil afghan avaient été tués par un terroriste qui a fait exploser sa bombe lors d'une assemblée de notables dans la vallée de Tagab, au nord-est de Kaboul. Les talibans ont aussitôt revendiqué l'attentat. Coïncidence ou pas, la mort des cinq soldats est intervenue au lendemain de la visite surprise de Nicolas Sarkozy en Afghanistan.

Pour Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major français, l'attaque pourrait effectivement être liée à la visite du président français. Le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud, affirme au contraire que la France n'est pas particulièrement visée. «Pas plus la France que les autres, pas plus les armées françaises que l'armée nationale afghane, que la police afghane ou que la population (...) Cela se produit sur la totalité de l'Afghanistan», a-t-il avancé.

Pour lui, l'attentat a probablement été commis par des étrangers «non-Afghans», entraînés à l'extérieur du pays. Des terroristes se seraient ainsi «introduits sur le territoire pour faire le maximum de victimes possible, y compris dans la population». «Les talibans modifient leur guerre, ils ont sans doute compris qu'ils ne pourraient pas gagner sur le terrain et ils sont passés sur le mode de la terreur aveugle, c'est-à-dire attentat-suicide», a renchéri l'amiral Guillaud sur Europe 1.

Source : LeParisien.fr  14 juillet 2011

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