«Nous allons faire 10 milliards d'économies sans aboutir à un système de santé low cost», assure la ministre de la Santé Marisol Touraine, dans un entretien publié dans « Les Echos » vendredi 25 avril. Les moyens mis en œuvre : une meilleure organisation dans tous les domaines de la santé. Les solutions semblent tellement simple, voire simplistes, que l’on a du mal à y croire. Ou alors on se demande pourquoi ne pas y avoir pensé avant ?....
Mutualisation des moyens des hôpitaux, mise en valeur des génériques : pour la ministre, «les patients ne seront ni moins bien soignés ni moins bien remboursés» et il n'y aura «ni déremboursements ni nouvelles franchises». L'objectif : économiser en s'organisant mieux.
Une progression des dépenses limitée.
Dès 2015, la progression des dépenses sera limitée à 2,1 %. «Les dépenses vont donc continuer à augmenter mais moins vite», explique la ministre. En 2016, les dépenses progresseront de 2 % puis de 1,9 % en 2017. «C’est un effort sans précédent», continue-t-elle.
Favoriser les génériques.
«Nous consommons trop de médicaments trop de médicaments de marque et trop de médicaments chers», affirme Marisol Touraine. Elle compte «baisser les prix des médicaments en favorisant les génériques». Objectif : faire que les génériques représentent un quart du marché français en 2017. Une incitation notamment impulsée via «une campagne d'information» qui permettrait de réaliser 3,5 milliards d'économies en trois ans. Le budget de la Sécurité sociale pour 2014 prévoit déjà un effort à hauteur d'un milliard d'euros sur ce poste, au grand dam de l'industrie pharmaceutique.
Une meilleure coopération entre les hôpitaux.
L'hôpital est également mis à contribution, à hauteur de 2 milliards d'euros: les hôpitaux publics «devront en particulier mieux gérer et mutualiser leurs achats». «Il n'est pas normal que deux établissements distants de seulement quelques kilomètres aient deux systèmes informatiques différents ou aient recours à deux blanchisseries», explique la ministre. Des mesures seront aussi prises «pour résorber le recours excessif aux médecins intérimaires, qui coûtent trop cher aux établissements publics».
Éviter les actes inutiles.
Des économies à hauteur de 2,5 milliards d'euros sont également attendues en évitant «les actes inutiles ou redondants et la consommation de médicaments inadaptée». Ainsi, «il n'est pas rare que des radios ou des analyses médicales soient faites deux fois. Des mesures seront prises pour y remédier», assure la ministre. Des listes de médicaments recommandés pour chaque spécialité seront aussi mises en place «pour faciliter la qualité de la prescription».
Diminuer les hébergements en hôpital.
La coopération ville-hôpital sera renforcée et les interventions en ambulatoire, qui permettent au patient de sortir le jour même de l'hôpital, seront développées : «1,5 milliard pourra être économisé sur trois ans dans ce domaine dont près de 1 milliard pour la chirurgie ambulatoire», estime Mme Touraine. Une opération sur deux devra ainsi être pratiquée sans hébergement à l'hôpital en 2016.
Lutter contre la fraude.
Enfin, «pour parvenir à 10 milliards, le gouvernement prendra enfin des mesures de lutte contre la fraude», continue-t-elle.
Si les objectifs sont très ambitieux : « un effort sans précédent » explique la Ministre, les solutions envisagées ne sont pas nouvelles. Certaines même sont lancées depuis plus de 10 ans sans grand effet sur l’accroissement des dépenses. Les médicaments génériques sont le serpent de mer, comme les « actes inutiles » ou la lutte contre les fraudes. Quant à l’affaire des interventions chirurgicales en ambulatoire, les spécialistes disent que si l’on ne ferme pas, dans le même temps, quelques milliers de lits d’hôpital on arrive à une économie quasiment nulle. Qui aura le courage de fermer les lits et où ?....La Ministre ne répond pas..
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